Bulletin 16 / Avril 2001

Sandoz - Du Moyen âge au troisième millénaire

Six membres de la SNG ont contribué à la rédation ce cet ouvrage modèle :

Du Moyen Age au troisième millénaire Les Sandoz - Une famille des montagnes neuchâteloises à la conquête du monde

par Eric-André Klauser

Réalisé à l’initiative du Fonds Sandoz et produit grâce au soutien financier de la Fondation de la famille Sandoz, sous la direction scientifique et littéraire de Jean-Pierre Jelmini et la responsabilité conceptrice et iconographique de Jaques Sandoz, un gros « pavé » de 464 pages est paru aux éditions Gilles Attinger, sous le titre cité en tête de cette chronique, à l’occasion de la IXe Journée quinquennale de la famille Sandoz, tenue à Valangin et à Dombresson le 12 juin 2000. Fait à relever : six membres de la Société neuchâteloise de généalogie ont contribué à sa réalisation : Pierre-Arnold Borel, généalogiste; Germain Haussmann, archiviste-paléographe et généalogiste; Jean-Pierre Jelmini, historien; Eric Nusslé, généalogiste et héraldiste; Jaques Sandoz, vice-président du Fonds Sandoz, et Rémy Scheurer, historien !

A sa sortie de presse et assorti d’une remarquable exposition au château et musée de Valangin, de conférences et de projections de films, cet ouvrage modèle a d’emblée attiré l’attention des médias et des spécialistes de l’histoire, de la généalogie et de l’héraldique, tant par ses qualités intrinsèques que par sa conception innovatrice.

Le professeur Rémy Scheurer, préfacier de cette référence désormais incontournable de l’historiographie neuchâteloise, en a parfaitement traduit la lettre et l’esprit, qui écrit :

Avec un livre qui lui enseigne sa famille, l’être humain n’est plus sur le fil mince d’une courte ligne; il se sait précédé et il se sent entouré de tous les les liens dans l’épaisseur du temps et dans l’étendue de l’espace. Grâce à ce livre, le noyau indépendant mais tellement isolé de sa famille la plus étroite s’inscrit dans une structure humaine complexe, comme si le point accédait soudain à la troisième dimensions. (…) La famille [Sandoz] est trop diverse, trop brassée depuis si longtemps pour s’enorgueillir d’un livre de famille en forme de ‘herdbook’ dans lequel ses membres prendraient copie d’ne manière de ‘pedigree’. Le Livre des Sandoz est, à l’occasion d’une assemblée quinquennale des vivants, l’assemblée idéale des vivants et des morts, des présents et des absents, de ceux qui dans tous les siècles depuis le Moyen Age et maintenant en beaucoup de lieux du monde ont porté ou portent le nom de Sandoz qui leur est propre. (…) Du XIVe siècle à nos jours, les Sandoz ont connu tous les avatars de la famille. (…) Les générations se succèdent dans toute la diversité des personnes qui les composent, mais la famille demeure ce qu’elle est devenue depuis longtemps, une image concentrée de toute la société. Cherchez des paysans ou des vignerons, des ouvriers ou des artisans, des commerçants ou des industriels, des gens actifs dans les professions de la santé, des services, des arts et des lettres, partout vous trouverez des Sandoz ! Et la veine n’est pas épuisée.

Quant à Jean-Pierre Jelmini, dans ses propos introductifs intitulés « Une famille d’exceptions », il parle de « la plus vaste recherche jamais effectuée sur les origines et le développement d’une famille des Montagnes neuchâteloises » et dit sa certitude que « les Sandoz – à travers leur histoire locale puis leurs migrations nationales et internationales – concentrent dans leur saga les qualités et les vertus contrastées de tant de types sociaux propres à ce pays, qu’on peut les considérer à bon droit comme une sorte de modèle idéal de famille neuchâteloise. »

D’une telle publication, les généalogistes contemporains et futurs se doivent de tirer un double enseignement : celui de son substantiel contenu narratif, descriptif, synthétique et documentaire, bien entendu, mais aussi celui de son incontestable exemplarité. Car elle renouvelle avantageusement l’approche traditionnelle de la plupart des études consacrées jusqu’ici à l’histoire des familles; une approche trop souvent nomenclatrice, donc réduite à une énumération formelle de patronyme, de prénoms, de dates, de lieux et de professions, partant dépourvue de tout environnement spatiotemporel, géopolitique, socioéconomique et socioculturel qui redonnerait corps et âme à ces lignées homonymiques.

Le Livre des Sandoz, lui, corrige cette sécheresse et cette absence en remettant « in situ », par le texte et par l’image, dix-sept générations de porteurs de nom, réparties sur sept siècles et dans le monde entier. En ce sens, il est vraiment archétypal.