Bulletin 2-3 / Avril-Juin 1996

Auguste Fallet

Auguste Fallet (né en 1809)

(travail présenté par Georges Fallet)

 

Auguste Fallet est le fils de Jean Nicolas (né en 1765), petit-fils d’un autre Jean-Nicolas (1731-1815). Il descend de père en père d’Abraham, de Jean, de Jean (cité en 1694), de Siméon (cité en 1598), de Joël (cité en 1595), de Guillaume, de Jean (cité des 1502 à 1520) et enfin de Guillaume, ancêtre de la famille Fallet.

Nous savons peu de choses sur ce personnage : Le Constitutionnel neuchâtelois, No 113 du 20 septembre 1845, p. 461 nous parle de sa thèse. L’article intitulé La correspondance entre Henri Druey et Jean-Jacques Caton Chenevière, dans la Revue historique vaudoise de 1984, aux p. 107 et 112, nous expose qu’il a postulé un poste de pasteur au canton de Vaud. Ces derniers écrits ne donnent pas son prénom, mais les renseignements biographiques que renferment ces missives, nous montrent qu’il s’agit bien de notre pédagogue.

Or donc, Auguste a étudié la théologie à l’Oratoire de Genève, c’est-à-dire dans une école dissidente fondée en 1831 par la Société évangélique de Genève pour faire pièce à la faculté de théologie de l’Académie, dont les évangéliques ne savaient plus la doctrine.

Il part ensuite enseigner à Saint-Pétersbourg, à l’École des cadets. En 1845, il obtient de l’Université de Königsberg le titre de docteur honoris causa pour sa traduction du « Cantique des cantiques ».

En 1846, Lausanne et le canton de Vaud deviennent subitement l’un des points de mire de l’Europe, de l’Europe protestante du moins : L’antagonisme entre le nouveau Conseil d’État issu de la Révolution radicale et les pasteurs amène la démission massive de 108 ministres et de 40 suffragants. Le Conseil d’État, pris de court, doit au plus vite les remplacer et engager de nouveaux directeurs de paroisse. C’est dans ce contexte que Fallet apparaît dans certaines lettres de Druey, l’un des chefs des radicaux vaudois et l’une des fortes personnalités du gouvernement vaudois.

Ainsi il écrit à Chenevière le 13 janvier 1846 : « M. Fallet, Neuchâtelois qui a étudié la théologie à la Société de l’Oratoire à Genève, qui est savant dans les langues bibliques et qui arrive de Pétersbourg où il les a enseignée (sic) à l’École supérieure des cadets, a aussi offert ses services; ils seront agréés à la même condition c’est-à-dire que la Commission le consacre ». Chenevière répond le 17 janvier 1846 : « M. Fallet ayant étudié à l’école dissidente, je n’en ai notion aucune. » Mais Fallet retire sa candidature, comme Druey l’annonce le 16 mars 1846 : « II n’a pas voulu subir les épreuves exigées à tort (de) trois des licenciés hors du canton; il va fonder un institut de jeunes gens à Courtelary. C’est… un élève de l’École théologique séparée de Genève; mais il est bien revenu de ses doctrines; il a aussi senti le joug des Églises libres ».

Ainsi, Auguste ne sera jamais pasteur. En 1852, il est domicilié à Courtelary où sa mère, Henriette Diacon, est décédée l’année précédente, il obtient la même année un passeport pour se rendre en France. En 1855, nous apprenons qu’il est professeur à Paris. Nous ne connaissons pas la date de son décès, car, rappelons-le, les registres d’état-civil de Paris ont brûlé lors des troubles de la Commune en 1871.