Bulletin 29 / Septembre 2006

Biographie de Jules Emile Borel, divisionnaire, père de Denis Borel

par Denis Borel

Né en 1884, Jules Emile Borel, fils de Charles Emile, a passé son enfance à Couvet. Il a accompli son école secondaire à Fleurier. Il racontait, qu’avec ses camarades, ils allaient parfois à bicyclettes jusqu’à Brot-Dessous… d’où on apercevait le lac et le reste du monde…

Après une année en internat à Saint-Gall, il passe au Gymnase cantonal de Neuchâtel (il y devient Néocomien) et obtient sa maturité scientifique. Cela lui permet d’entreprendre des études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich qu’il terminera rapidement avec un diplôme d’ingénieur civil.

Il a exercé cette profession en participant à la construction de la voie de chemin de fer Loèche-Loèche-les-Bains (VS), aujourd’hui disparue.

Devenu officier depuis quelques années, il demande à devenir officier instructeur d’infanterie, ce qui ne réjouit pas son père (« quand on a appris un bon métier, on ne l’abandonne pas pour un métier peu considéré« ).

Le premier-lieutenant Jules Borel est envoyé en 1912 à Saint-Gall pour y former une compagnie de recrues et parfaire sa connaissance de l’allemand. Pour la bal de la fin d’école, le commandant de compagnie lui « fournit » comme danseuse, la sœur de sa fiancée… et, le 14 octobre 1912, les deux sœurs épousèrent les deux jeunes officiers.

Le jeune couple, qui aura un fils, Denis, puis une fille Anne-Lise, s’installe à Colombier, d’abord à la Rue Haute 21, puis de 1924 à 1932, à Sombacour Leuba (aujourd’hui Pizzera) où s’installe aussi la famille Louis de Montmollin, qui deviendra chef de notre état-major général (le premier neuchâtelois à le devenir). Les enfants Borel et de Montmollin sont restés liés depuis cette époque.

En 1932, Jules Borel demande à son vieil ami Louis Carbonnier, architecte associé à François Wavre, de lui construire une maison familiale à Trois-Portes (no 1a puis 5) à Neuchâtel sur une terrain cédé par l’Hoirie Sjöstedt-Suchard. Il y habitera avec sa famille jusqu’à son décès (chez sa fille à Bienne) en 1963. Son fils Denis a repris cette propriété en 1964 et son petit-fils François y habite aussi depuis 1986.

Comme officier de milice, Jules Borel a commandé une compagnie de mitrailleurs attelés (une nouveauté des années 1911-1912), le bataillon neuchâtelois 18, le régiment neuchâtelois d’infanterie 8 et la brigade d’infanterie 4 (NE et Jura bernois d’aujourd’hui).

Il a été officier d’état-major général de la 2ème division commandée par le divisionnaire Treytorrens de Loÿs, instigateur des peintures murales du château de Colombier, ce qui vaut à Borel le privilège de figurer dans l’œuvre de Charles l’Epplatenier. Borel fut plus tard le chef de l’état-major du divisionnaire Guisan, commandant de la 2ème division.

Au cours de sa carrière d’officier instructeur, Jules Borel a été commandant des écoles centrales (celle où l’on forme les futurs officiers supérieurs). Il devint alors prématurément colonel à ce titre en même temps que Monsieur Rudolp Minger, conseiller fédéral
fraîchement élu, chef du Département militaire fédéral. Il a été breveté de l’Ecole supérieure de Guerre de Paris. Il a fait de courts stages sur le front français en 1917, auprès de l’armée allemande en 1935 et de l’armée belge en 1938.

Devenu divisionnaire dans la fonction de chef d’arme de l’infanterie au début de 1934, il accède à ce titre à la commission de défense générale (le collège des principaux subordonnés du chef du DMF). 

En 1936 et 1937, il fut à la tête de la division bernoise (la 3ème) et prit, en 1938, le commandement de la 2ème division, celle où se trouvaient les troupes neuchâteloises. C’est à la fin de 1941 et cela jusqu’au 31 décembre 1949, qu’il fut commandant du 1er corps d’armée avec le grade de commandant de corps. Il fut le premier neuchâtelois à commander le 1er corps d’armée.