Bulletin 32 / Septembre 2007

Guillaumette de Vergy, Claude d'Aarberg ... Johnny et les autres … de Châtel sur Moselle à Valangin… A quand l'annexion?

par Claude-François Bolle F-Epinal

A l’occasion des échanges de vœux, mon plaisant cousin Jean-Ro de Peseux m’a charrié aimablement sur la pression fiscale en France et l’implantation de « Johnny » en Suisse. Voici en guise de clin d’œil, une réponse éventuelle à cet événement d’importance qui, en remettant les choses à leurs places devrait arranger à l’avenir ce grave contentieux entre nos deux états et nos communautés.

Il y a 2 ans déjà, je me trouvais à Valangin pour la cérémonie du 500ème anniversaire de la Collégiale. Ayant gardé en ce charmant pays, par mes origines familiales Jeanneret-Grosjean, de solides attaches, j’ai participé, après le culte, à la fête dans la rue du bourg et l’après midi à la visite du château. En sortant, près du portail j’ai acheté à un stand la revue historique neuchâteloise 1 & 2 de 2005 retraçant la vie du village et de ses gens.

Rentré à Épinal (F 88000) quelques jours plus tard j’ai dévoré par une curiosité toute généalogique l’ouvrage où je retrouve la maison de mon arrière-grand-père James Jeanneret au N° 9 de la rue du bourg, l’origine du vitrail blasonné à la rose au temple ainsi que maintes informations sur Guillaumette de Vergy et de son époux encore représentés aujourd’hui par le gisant récemment restauré.

Intrigué par une note en page 139 de la revue portant sur les intentions de la Dame de se voir reposer post mortem à Beauffremont en Lorraine avec son mari si d’aventure la réforme balayait la religion catholique, j’ai voulu en savoir davantage à ce sujet et étudier les relations entre les sires de Châtel sur Moselle (Vosges) et ceux de Valangin (NE). 

La Seigneurie de Châtel sur Moselle, à une quinzaine de km d’Épinal, fut autrefois très puissante, régnant et contrôlant une région de passage depuis une vaste forteresse. Elle donna à la France de nombreux grands personnages à l’époque médiévale.

La famille de Neufchâtel s’est alliée très tôt vers 1400 avec Valangin par un premier mariage : Maheut de Neufchâtel, (+ après 1409 ) fille de Thiébaut V de Neufchâtel et de Jeanne de Chalon (Auxerre), elle-même fille de Jean, gardien du Comté de Bourgogne, épouse Jean d’Aarberg, seigneur de Valangin.

Notons que

  • Thiébaut V de Neufchâtel est le frère de Catherine épouse de Louis comte de Neuchâtel.
  • Vérène sa soeur, épouse Rodolphe II de Neuchâtel-Nidau , tué à la bataille de Laupen en 1339.

Or, Jean d’Aarberg précité n’est autre que Jean II d’Aarberg (1334-1355) dont les parents (1) et grands-parents(2) sont :

(1) Gérard d’Aarberg, mort le 21-06-1339 à la bataille de Laupen (sans doute un compagnon d’armes de Rodolphe II) qui a épousé le 10.06.1325 Ursula de Hasenburg.
(2) Jean I d’Aarberg seigneur de Valangin (1270 -~1331 ) époux de Jordane d’Oron.

Il est donc évident que les Sires et gentes Dames de Châtel et de Valangin se connaissaient bien, s’estimaient au point de s’unir par mariage et entretenaient des relations familiales et politiques.

Mais revenons à Guillaumette de Vergy dont une part d’ascendance figure en annexe. Son désir de se voir reposer en terre vosgienne l’amène à reconsidérer comme essentiels, en cette période troublée, ses propres liens familiaux. Fille du seigneur de  Champvent, beaucoup des siens se localisent dans le secteur d’Épinal (Autrey, Châtel et dans la vallée de la moyenne Moselle).

Ses parents sont: Vergy Jean, Seigneur de Champvent et Paule de Nyolans.

Ses grands parents sont: Vergy Pierre (+1398) et Catherine de Bruyères.

Elle a un frère: Guillaume IV de Vergy époux de Fouvent ou Forvent Clémence, Dame de Fontaine française et 4 soeurs : Claude (prénom féminin ), Anne, Philiberte, et Antoinette.

De plus, sa proche parente, Jeanne de Neufchâtel, fille de Thiébaud VI de Neufchâtel a épousé Liebaud de Beauffremont, de même qu’Avaye de Neufchâtel, fils de Thiébaud VIII de Neufchâtel épouse Helyon de Grandson (+08 10 1505) et Jeanne de Beauffremont  en 2° noces.

Ainsi se tissèrent au fil des jours maintes relations entre ces dignitaires maîtres de nos régions. La primauté des droits anciens, l’attachement peut-être encore génétique de nos deux populations, l’homonymie[1] et la référence à un passé commun font sans doute, j’en veux pour preuve mon attrait personnel pour la vallée du Seyon et le Canton de Neuchâtel, que nous pouvons ensemble revendiquer une unité territoriale, un peu sous la forme que le bon roi Henry IV indiquait, par exemple, en donnant la France à la Navarre, soit: l’annexion des Vosges et de la France puis la C.E. par l’Etat de Neuchâtel, ou alors l’inverse: l’Etat de Neuchâtel intégrant la République française et la C.E.! Vaste programme en vérité; utopique probablement… Quoique? Ainsi, le transfert de Johnny en la Confédération deviendrait nul et non avenu par union territoriale et uniformité fiscale. Seul le goût du Beau , du Bien-être de l’Art de vivre suisse supplanterait l’intérêt financier des choses. « C’ s’ rait ti pas mieux mo c’là ! [2]» diraient les ancêtres de Guillaumette !

A quand la prochaine votation ? Le futur référendum de réunification ? Dites le moi ! Merci d’avance ! 

Notes

  1. Ne pas confondre, dans le texte Neufchâtel (les sires de Châtel (Vosges) et Neuchâtel (l’Etat ou la ville)
  2. Ce ne serait-t-il pas mieux comme cela ?