Bulletin 10 - Février 1998

Des Borel royalistes

Des Borel royalistes

Résumé de la conférence de M. Pierre-Arnold Borel

Tant M. Pierre Arnold BOREL (de la branche royaliste) que Madame Monique BEGUIN-BOREL (de la branche républicaine) descendent de Daniel Henri BOREL (1743-1821). Celui-ci avait quitté Plancemont où sa famille était établie depuis plus de deux siècles pour le Mont de Boveresse, car des alliances l’avaient fait héritier de familles de Fleurier, tels que les VAUCHER DE LA CROIX, les BERTHOUD-ESAÏE et les BOVET. Le domaine familial est désormais fixé à Rochebulon. Il a deux fils: Henry Alexandre (1781-1837), dont nous parlera M. BOREL, et Jacques Henri (1779-1822) dont nous parlera Madame BEGUIN, ainsi que deux filles, Susanne Charlotte (1769-1790) et Marie Louise (1773-1775) sur lesquelles nous ne nous attarderons pas.

Henry Alexandre naît à Rochebulon le 29 octobre 1781. Trois semaines plus tard, il est baptisé à Couvet. Ses parrain et marraine, Alexandre DUPEYROU et sa femme, Henriette DE PURY, sont des voisins, car ils venaient passer les mois d’été dans le domaine de Monlési. Madame DUPEYROU s’intéressera à son filleul et l’aidera financièrement, lorsqu’il se trouvera dans une situation pécuniaire difficile. En 1818, lors du décès de sa marraine, Henry Alexandre perdra une amie et une conseillère.

Henry Alexandre épouse Louise Julie YERSIN (1777-1855), dont le père n’est qu’un simple métayer. Elle n’apporte à son mari aucune dot, ce qui n’empêchera pas son époux de tenir grand train, avec valets de ferme et servantes. Son frère meurt subitement, laissant six orphelins, qu’il doit aider financièrement. Ayant lui-même 8 enfants, la charge devient vite trop lourde pour lui. Il vend ses domaines peu à peu; l’ultime sacrifice sera l’abandon de la vieille demeure familiale de Rochebulon. Appauvri, ulcéré, il quitte la Principauté pour s’installer vers 1833 à Fiez près de Grandson. Cependant, il ne se laisse pas abattre et, ayant appris que l’on pouvait faire fortune dans les colonies, il part pour le Brésil avec son fils aîné âgé de 20 ans, appelé aussi Henry Alexandre.

Malheureusement, il meurt en mer lors de ce voyage. Son fils homonyme continue la traversée, achète une plantation dans la Colonie léopoldine, district de Villa Vicoza, Comarca de Caravellas, dans la province de Bahia. Il y fait rapidement fortune. Les lettres qu’il envoie à sa famille restée en Suisse parlent beaucoup de son domaine, plus vaste que la Principauté, Cependant, cette vie n’est pas sans danger, car ce cousin d’Amérique meurt en 1857 de fièvres ou occis par ses esclaves. Ses héritiers, soit ses frères et soeurs, voient leur fortune faite, mais sont déçus dans leurs espérances. La personne qu’ils avaient désignée pour réaliser la succession ne leur rapporte qu’une somme dérisoire par rapport à ce qu’Henry Alexandre leur avait foit miroiter.

Il s’agit cependant d’une somme assez rondelette, si bien que l’un des héritiers, l’arrière-grand-père de notre conférencier, arrête de travailler, se met à jouer et à chasser sans soucis du lendemain. Il perd en quelques années toute sa fortune, laissant à son décès une veuve sans ressource.