Bulletin 15 / Décembre 2000

Branche Marius Fallet

Famille Fallet, communière de Dombresson et bourgeoise de Valangin

Branche de Marius, 1876-1957, historien

par ✞ Georges Fallet

Le texte suivant n’est qu’une ébauche rédigée le dimanche 26 janvier 1958, par le fils de Marius Fallet, Edouard Marius Fallet qui donne, dit-il, toute garantie pour les faits, mais aucune pour le style, vu le court laps de temps qu’il a mis pour écrire:

Marius Edouard Fallet est né à Granges (Soleure) le 17 décembre 1876; son père Louis-Edouard s’y était établi en 1869 car il était, dans l’horlogerie, un excellent pivoteur. Louis-Edouard s’y marie à Léontine Schumacher; Léontine est la sœur cadette d’Urs-Joseph, professeur de mathématiques à l’Ecole cantonale ainsi qu’à l’Ecole Normale de Soleure.

Marius Edouard avait à peine trois ans lorsqu’il perdit, en janvier 1880, sa mère chérie; elle était aussi horlogère. Ses tantes devaient souvent aller chercher le petit garçon au cimetière où il pleurait sur la tombe de sa mère trop tôt disparue.

Quelque temps après ce décès, le père retourna dans sa commune d’origine Dombresson, avec ses trois enfants. Marius Edouard avait une sœur aînée et un frère Hermann.

Le père Louis-Edouard s’y remarie avec une veuve qui avait, elle aussi, déjà plusieurs enfants de son premier mari. Les choses ne tournaient pas rond dans le nouveau ménage et les trois enfants de Louis-Edouard Fallet durent bientôt, l’un après l’autre, quitter la maison paternelle.
C’est ainsi qu’âgé de dix ans, Marius Edouard Fallet fut placé chez un paysan bernois, nommé Dasen, qui exploitait, depuis quelques années, une ferme à Dombresson et fonctionnait notamment comme bûcheron de commune. Ici, le jeune garçon devait vaquer à tous les travaux de la ferme et des champs dès la première heure du matin jusque tard dans la nuit pour gagner sa vie. Tous les jours, hormis le dimanche, l’été et l’hiver et par n’importe quel temps, il devait aller porter la cantine à quatre ou cinq bûcherons qui travaillaient souvent dans des forêts fort éloignées du village.

C’était un dur labeur et une rude besogne et le jeune Fallet connut ainsi tout le sérieux de la vie.

A Dombresson, Marius Edouard fréquenta pendant six ans l’Ecole primaire. Ses maîtres aimaient beaucoup ce garçon vif, intelligent et sérieux; les autorités scolaires étaient convaincues, avec eux, qu’il montrerait un jour son homme et ferait honneur à sa commune.

En juin 1889, âgé à peine de treize ans, Marius résolut, de son propre chef, d’aller apprendre la langue allemande à Granges (Grenchen) son lieu de naissance ou des tantes avaient déjà accueilli sa sœur Hedwige. A cette occasion, son maître, Jérôme Marchand, qu’il vénéra sa vie durant, lui délivra le témoignage que voici:

« Dombresson, le 28 juin 1889: Tit: Le soussigné se fait un grand plaisir autant qu’un devoir de donner à Marius Fallet un excellent témoignage de travail, d’application et de bonne conduite. Marius nous laisse un souvenir agréable et, au nom de mes collègues, je le recommande chaleureusement à l’amitié de ses futurs supérieurs. Que Dieu accompagne notre cher Marius et le fortifie de son Esprit.

J. Marchand Instituteur à Dombresson

A Granges, Marius fréquenta ensuite, d’août 1889 à avril 1891, les deux dernières classes (VIIe et VIIIe) de l’Ecole primaire. Dans un témoignage qu’il lui délivra en date du 23 janvier 1893, son maître J. Probst-Girard, instituteur, relève que son ancien élève ne savait que le français lorsqu’il arriva à Granges depuis Dombresson, mais, qu’en quittant l’école au printemps 1891, il possédait déjà fort bien la langue allemande et qu’il fit de très grands progrès dans toutes les autres branches. « C’était un élève très intelligent, très appliqué et très courtois », témoigne-t-il en outre ;  » ..durant mes quatorze années de pratique scolaire, je n’ai jamais eu un élève réunissant, à un tel degré, toutes les bonnes qualités. »  Probst-Girard.

Entre temps, son père, Louis-Edouard Fallet, avait aussi quitté Dombresson. Travaillant d’abord à Bienne puis ensuite à Saint-Blaise lorsqu’une partie de la fabrique y fut transférée. Il fit venir son fils à Saint-Blaise et le prit pour quelques mois comme apprenti comme pivoteur d’échappements à cylindre. Cela ne sourit guère à ses oncles et tantes qui désiraient que le jeune homme revint à Granges pour y faire un apprentissage de monteur de boîtes. Il ne trouvait pas de place tout de suite, il travailla, durant l’été 1892, dans la carrière communale où son premier patron le frustra, pour ainsi dire, complètement de son salaire, pourtant durement gagné, cuisant souvenir que Marius n’oubliera jamais.

En automne 1892, Marius commence son apprentissage dans la Fabrique de Boîtes de Montres GYGI et Cie., aujourd’hui Usine no. 7 de la grande entreprise A. SCHILD S.A., de Granges. Pour commencer, il ne devait faire qu’un apprentissage de six mois en qualité de faiseur d’assortiments et apprendre, plus tard, les autres branches de la fabrication de boîtes de montres: le tournage, le finissage et l’achevage. Dans son ouvrage, naguère célèbre, sur « Le Travail à domicile dans l’Horlogerie suisse et ses Industries annexes » Marius Fallet écrira, en 1912, en guise d’avant-propos, ces quelques lignes: « … l’auteur du présent travail est issu d’une famille d’horlogers. Il a été lui-même apprenti pivoteur d’échappements à cylindres, puis ouvrier monteur de boites syndiqué. Il lui a semblé, en écrivant ce travail, faire œuvre de piété filiale, ainsi que de solidarité envers ses anciens camarades de travail… »

N’ayant pu, pour des raisons économiques, suivre les cours de l’Ecole secondaire et animé d’un désir ardent de parfaire ses connaissances, notre jeune apprenti-monteur de boîtes, employait ses heures de loisir à compléter son instruction. Il était de même un excellent élève de l’Ecole Professionnelle. L’instituteur J. Probst-Girard témoigne qu’il fréquentait aussi très assidûment la Bibliothèque scolaire, lisant et étudiant de préférence des ouvrages scientifiques. Le même instituteur se dit convaincu, en janvier 1893, que son ancien élève pourrait entrer en compétition, au point de vue de l’instruction, avec les meilleurs élèves de l’Ecole secondaire.

Pendant l’apprentissage, le jeune Fallet alla suivre, une fois par semaine, le catéchisme. Son maître de religion, le pasteur Dick, de Longeau (Berne), découvrit très vite les aptitudes extraordinaires de son élève et l’entourait d’un amour vraiment paternel en se déclarant prêt à l’aider à réaliser son vœu le plus ardent, car le jeune homme aurait tant aimé embrasser la carrière pédagogique. Cependant, les demandes d’admission adressées à l’Ecole Normale neuchâteloise, à Peseux, ainsi qu’à l’Ecole Normale bernoise de Hofwil, restèrent sans succès. Quant à la première, pour des raisons financières, quant à la seconde parce qu’il y avait déjà trop de candidats pour le nombre restreint de places disponibles.

Aussi le pasteur Dick fit-il des démarches afin que son catéchumène put au moins entrer à l’Ecole des Chemins de Fer de la Suisse occidentale rattachée au Technicum de Bienne. Marius Fallet fréquentait alors cette école de 1893 à 1895 tout en habitant la cure de Longeau où le pasteur Dick, homme plein de charité chrétienne, l’avait accueilli si aimablement. Au printemps 1895, notre jeune homme quitta l’Ecole des Chemins de Fer dont il avait été l’un des plus brillants élèves.

Le 6 avril 1895, il entra au service des Chemins de fer du Jura Simplon en devenant aspirant au bureau de l’Ingénieur de la voie VIIIème section, à Berne. Cette section, logée aux Grands-Remparts, était dirigée par l’ingénieur Albert de Steiger, excellent homme, patricien bernois cultivant la langue et admirant la culture françaises. Notre jeune aspirant s’y sentait à l’aise et profita de ses loisirs pour prendre des leçons privées de latin et pour suivre les cours de mathématiques, de géométrie pratique et de dessin technique à l’Ecole professionnelle de Berne. D’après l’état nominatif du personnel des J.S. (Jura-Simplon) au 1er janvier 1897, Marius Fallet gagnait, à cette époque, la somme de 80 frs. par mois. C’était peu. Il devait être nommé commis au 1er août 1897, mais quitta toutefois le service de cette compagnie à fin juillet, porteur d’un certificat flatteur attestant qu’il s’occupait des diverses affaires de secrétariat et d’autres travaux et qu’il eut l’occasion de s’initier dans des travaux d’ordre technique.

Après l’Ecole de recrues qu’il accomplit à la caserne de Colombier, Marius Fallet entra au service du Bureau de Construction du Chemin de fer électrique Berthoud-Thoune, à Berthoud, en qualité d’aide technique et commercial. Il y travaillait du 1er septembre 1897 au 31 août 1898. D’après le certificat, signé par l’ingénieur en chef Ritz et le directeur Dinkelmann, il s’occupait de l’élaboration des plans, de tous les travaux de bureau et de la surveillance de la pose de la voie. Il quitta le service de cette compagnie, qui était le premier chemin de fer électrique à voie normale en Europe, une fois les travaux de construction terminés (ou sur le point de l’être).

Le 10 septembre 1898, Marius Fallet est nommé secrétaire de l’Entreprise Maggi, De Micheli, Bottelli et Cie, à Muhleberg (district de Laupen, et. de Berne), qui construit le 30ème lot de la Ligne Directe Berne-Neuchâtel, et, en particulier, le tunnel de Rosshàusern. Jusqu’à la fin de 1900, il est traducteur-secrétaire de l’entreprise. On lui confie aussi une partie de la comptabilité et, en particulier, les payes des ouvriers. Chargé aussi du service sanitaire, de secours social, en collaboration avec le médecin de l’entreprise, le docteur Nanni, Tessinois. Il s’agissait de nourrir et de loger les ouvriers et les employés qui furent, temporairement, au nombre de 800 sur un parcours de 4 km, dans des cantines et dans des baraques de l’entreprise. Une partie importante de ce service lui incomba aussi.

L’entrepreneur Alfonso Bottelli, alors syndic de Morazzone près de Varese, avait fait venir sa famille à Muhleberg. Il pria le jeune secrétaire de l’entreprise d’enseigner l’arithmétique, le français et l’allemand à ses deux enfants. Marius Fallet suivit la famille en Italie, comme précepteur, au commencement de 1901. Pendant un séjour de plusieurs mois à Milan, il fit aussi des traductions pour l’étude d’avocat Moroni et le Bureau de l’ingénieur-conseil Barzanò.

En Italie, on lui découvrit des aptitudes pédagogiques, ce qui décida notre jeune homme à s’engager dans la carrière pédagogique pour laquelle il eut un penchant dès sa prime jeunesse. Il se prépara donc pour l’enseignement, entre autres, à l’Institut de M. Weinig, alors directeur de l’Ecole Cantonale de Commerce de Bellinzone, où il enseigna le français, l’italien et l’allemand.

De retour à Berne où il a sa fiancée, au commencement de 1902, le jeune pédagogue trouve un emploi à la Librairie scolaire de l’Etat, un des services du Département cantonal de l’Instruction publique. Il enseigne le français et l’italien à l’Ecole du soir de la Société des Commerçants de Berne.

Cette école du soir de la Société des Commerçants de Berne, l’appela, en 1902, au poste de secrétaire d’école – il n’y avait pas encore de recteur, et lui confia, plus tard, les fonctions de maître principal pour l’enseignement des langues (allemand, français, italien) et de branches commerciales (droit commercial, droit de change, géographie économique, science des communications). Fallet exerça ces fonctions jusqu’à fin janvier 1907 en dirigeant aussi la succursale de Berne du bureau de placement de la Société suisse des Commerçants, pendant plus de trois ans. Le Conseil exécutif du canton de Berne le nomma en outre membre de la Commission cantonale d’experts pour la formation professionnelle et les apprentissages. Il fonctionnait aussi comme examinateur pour les connaissances pratiques lors des examens de fm d’apprentissage commercial à Berne et comme expert cantonal lors des examens d’apprentis du commerce et de l’industrie à Berthoud, à Wangen, à Saint-Imier et à Porrentruy. S’intéressant vivement à la vie politique, il était en outre plusieurs années membre du Conseil général de la ville de Berne.

Le 23 octobre 1903, Marius Fallet épousa Anna-Rosalie Scheurer, la sœur de Fritz Scheurer, naguère directeur de l’Ecole de commerce de La Chaux-de-Fonds et plus tard de La Neuveville et professeur d’économie d’entreprise à l’Université de Neuchâtel. Le mariage civil fut célébré à Berne et la bénédiction nuptiale fut donnée au jeune couple par le pasteur Dick en l’église de Belp.

Le docteur Gobat, Conseiller d’Etat bernois, chef du Département de l’Instruction publique, facilita à Marius Fallet la fréquentation de l’Ecole normale supérieure à l’Université. Aussi notre jeune pédagogue se fit-il immatriculer le 30 novembre 1903 aux Facultés philosophiques de l’Université de Berne comme étudiant régulier. Il accomplit ainsi, à côté de son immense labeur, sept semestres d’histoire, de géographie, de sciences romanes et pédagogiques pour se préparer aux examens de professeur de l’Ecole secondaire.

Au début de 1907, Marius Fallet fut appelé à Bâle comme rédacteur secrétaire romand de l’Union suisse des Sociétés de Consommation qui lui confia la rédaction de « La Coopération » et de « La Cooperazione » ainsi que de la « Revue du Marché ». Il exerça aussi les fonctions de traducteur officiel, de rédacteur des procès-verbaux, de propagandiste en Suisse romande et au Tessin. Son activité à l’U.S.C. dura du 4 mars 1907 au 31 mars 1910, période durant laquelle il ne trouva guère de loisir pour continuer ses études universitaires.

Son vœu le plus ardent, à cette époque, fut toutefois de terminer ses études universitaires. Pour avoir plus de loisir, il accepta, le 1er avril 1910, les fonctions de traducteur-secrétaire de l’Office international pour la Protection légale des Travailleurs, à Bâle, (précurseur du Bureau International du Travail, à Genève), où il eut l’occasion de se familiariser avec les législations sociale, industrielle et commerciale. Ce nouveau poste impliqua un grand sacrifice financier car le salaire était de 2000 frs. inférieur à celui de l’U.S.C.

Au printemps 1910, il commença, à l’Université de Bâle, l’étude des sciences économiques et politiques. Des difficultés se sont élevées avec ses professeurs au début de la Première Guerre mondiale car le Suisse romand n’avait pas la partie facile dans un monde imbu de germanophilie. Marius Fallet devait terminer ses études des sciences économiques à l’Université de Zurich où il se fit immatriculer en 1916 à la Faculté de Droit et des Sciences politiques, tout en conservant son domicile à Bâle. En été 1917, il passa avec succès les examens de doctorat après avoir présenté une magnifique thèse intitulée « Geschichte der Uhrmacherkunst in Basel 1370-1874. Ein Betrag zur Entwicklungsgeschichte der Uhrmacherkunst im allgemeinen, sowie zur Wirtschafts- und Kulturgeschichte Basels ». L’Université, de Zurich lui décerna le grade de docteur es sciences économiques (doctor oeconomiae publicae).

Ce n’était d’ailleurs pas la première grande publication de Marius Fallet, qui avait été chargé par le Comité d’organisation des Expositions de Zurich et de Bâle du Travail à domicile (1909), de rédiger le rapport final intitulé « Le travail à domicile dans l’horlogerie suisse et ses industries annexes », rapport de 544 pages qui parut en 1912. La première partie de cet important rapport est consacrée à l’histoire de la mesure du temps et de l’horlogerie en général, et inaugura la série impressionnante des publications de Marius Fallet sur les mêmes sujets. En 1915, il publia, dans l’Anzeiger der Basler Gesellschaft fur Geschichte und Alterskunde », son grand travail intitulé « Die Zeitmessung im alten Basel ». A Bâle, Marius Fallet prenait aussi une part très active à la vie politique. Il était député au Grand Conseil du canton de Bâle-ville, membre de nombreuses commissions officielles et inspecteur scolaire. Lorsqu’en 1919, le Bureau International du Travail, à Genève, création de la Société des Nations, succéda à l’Office international pour la protection légale des travailleurs, à Bâle, Marius Fallet, qui avait été au service de cet office, du 1er avril 1910 au 30 septembre 1919, accepta le poste de secrétaire de la Fédération des employés Techniques de Suisse, dont le siège était à Zurich. Il entra en fonctions le 1er octobre 1919 et se dépensa sans compter pour cette fédération. Le chômage résultant de la première dépression économique de l’après-guerre porta cependant un rude coup à ce groupement d’employés techniques qui voyait l’effectif de ses membres fondre comme neige au soleil; il ne pouvait plus, de ce fait, se payer le luxe d’un secrétaire permanent, poste qui fut supprimé à fin 1922.

Ce fut un grave revers de fortune, car, pendant ces années de dépression économique, un universitaire âgé de 46 ans avait de la peine à trouver un nouvel emploi, surtout en Suisse. Au début de 1923, Marius Fallet s’expatria après avoir trouvé une place de traducteur à l’Union Syndicale internationale, à Amsterdam. Il vivait là, dans la capitale des Pays-Bas, plus d’une année, loin de sa patrie et de sa famille qui ne pouvait le suivre, son fils terminant à cette époque ses humanités au Gymnase cantonal de Zurich. Cette séparation fut dure et douloureuse pour toute la famille. Afin de pouvoir tourner, il fallut vendre la petite maison achetée en 1920. Enfin, le 1er juillet 1924, une petite porte s’ouvrit au Service de Publicité de la Fabrique des Montres Zénith, au Locle, dont Marius Fallet avait été un très fidèle collaborateur durant toute la première guerre mondiale en fournissant régulièrement des articles historiques et scientifiques d’un grand intérêt à la Revue « Hora » publiée par cette entreprise. L’été 1924 vit donc toute la famille – les parents, le fils et la fille – derechef réunie au Locle.

Marius Fallet travailla trois ans au service de publicité de la Zénith, au Locle. Dans le courant de l’année 1927, il recouvre son indépendance pour tâcher de gagner sa vie comme journaliste libre, publiciste et traducteur. En 1929, il déménage à La Chaux-de-Fonds pour être plus près du docteur Jobin vétérinaire, avec lequel il s’occupe alors de la propagande intensive pour le cheval du Jura. La dépression économique de 1930 à 1936 toucha durement notre publiciste et traducteur qui gagnait, durant ces années, moins qu’un ouvrier-horloger au chômage. Son épouse, décédée le 19 février 1939, eut toutefois encore la satisfaction de voir revenir des temps plus prospères.

Le décès de son épouse affecta beaucoup Marius Fallet qui pensait qu’un changement de milieu lui ferait du bien. Il déménagea à Peseux au printemps 1939, mais n’y tenait à peine qu’une année, ayant trop la nostalgie des pâturages et des sapins des Montagnes neuchâteloises. Il retourna à La Chaux-de-Fonds en automne 1940 et y resta jusqu’à sa mort survenue le 24 juillet 1957.

Pendant les années prospères de la Deuxième Guerre mondiale et de l’après-guerre, Marius Fallet travaillait énormément. Les commandes affluaient de toutes parts; les traductions allaient bon train et le publiciste et journaliste n’avait pas de peine à placer ses articles et ses travaux. Dès 1951, le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds charge Marius Fallet (âgé de 75 ans) d’élaborer les répertoires de tous les documents des anciennes archives de la ville et de reconstituer l’histoire de la ville. Les appointements d’archiviste communal lui permettent de prendre la vie plus calmement, de s’adonner à ses propres recherches historiques. Il désire travailler jusqu’à sa mort, son vœu sera exaucé. Son dernier travail « La passementerie dentellerie au Pays de Neuchâtel et l’Ancien Evêché de Bâle aux XVIIème et XVIIIème siècles » parut en novembre 1957, quatre mois après sa mort, dans « Les Intérêts du Jura » bulletin de l’Association pour la défense des intérêts du Jura ».