Bulletin 15 / Décembre 2000

Éditorial

par Philippe Borel

Un travail bien mené est souvent un travail d’équipe et ce bulletin en donne la preuve. J’aimerais remercier tous ceux qui ont fourni des articles, les co-rédacteurs et plus particulièrement M. Stéphane Beurret qui a consacré de nombreuses heures à la réalisation de ce numéro. La généreuse contribution de son temps et de son intérêt m’ont inspiré une réflexion sur le rôle de la famille. Sujet important pour nous, généalogistes, auquel j’aimerais consacrer cet éditorial. 

« A quoi sert la famille?  » Question apparemment si évidente que l’on risque d’oublier de la poser; et pourtant elle est si importante. Tout d’abord la famille joue un rôle reproductif elle assure la continuité et la prospérité de notre espèce. Elle joue également un rôle économique. La famille est consommatrice, les enfants deviennent des employés, les parents investissent et les grands-parents épargnent.

Cependant un rôle sociologique important s’ajoute à l’aspect économique: la famille idéale donne à tous ses membres une ‘infrastructure’ d’appui et de soutien. Elle joue un rôle éducateur qui inculque aux enfants les outils dont ils auront besoin pour participer de manière positive et productive à la société. Elle leur rappelle également leur identité, suscitant chez eux un sentiment d’appartenance que nous gardons tout au long de notre vie. Le rôle sociologique comprend donc des éléments psychologiques. La famille est notre abri quand nous sommes enfants et une fois que cette famille disparaît, nous recréons ce refuge dans notre propre famille.

Le rôle spirituel du cercle familial, bien entendu, avoisine le rôle psychologique et je crois, est son rôle primordial. Ceux qui sont bénis par une bonne famille y trouvent ou y bâtissent un lieu, un espace où nous découvrons, à l’aide des autres membres, ce qui nous donne le souffle et la force de notre vie. Ou pour reprendre le propos du théologien bâlois Karl Barth, elle nous permet de rechercher « ce grand Quelque Chose » au cœur de notre existence et notre humanité.

Les piles de documents généalogiques qui remplissent nos armoires témoignent de la bonne santé de l’institution familiale dans la société neuchâteloise. Du père au fils, de la grand-mère à la petite-fille, la transmission, si capitale, de ces rôles familiaux s’accomplit. Cependant, Eric-André Klauser dans le dernier numéro de ce bulletin a sonné l’alarme des éventuelles répercussions juridiques qu’entraînent la « modernisation » et la modification des rôles qu’assume la famille dans la société à l’heure actuelle. Quelles seront les conséquences de cette modernisation en ce qui concerne les rôles de la famille? Quelle place occupent nos recherches généalogiques dans ce débat ? Nous nous donnons rendez-vous au prochain Bulletin pour lire vos réponses et nous tenons à vous souhaitez de très joyeuses fêtes.