Bulletin 15 / Décembre 2000

Robinson Crusoé à Neuchâtel ?

par ✞ Georges Fallet

Malgré les apparences, et quoiqu’en disent certains esprits chagrins – pensant qu’on ne trouve en nos Archives de l’Etat à Neuchâtel, que grisaille et austérité ce caractère – qu’il y fait bon pourtant de consulter les fichiers généalogiques, ne serait-ce que pour y retrouver le si sympathique compagnon du brillant héros de notre jeunesse, et de combien d’autres avant nous !, que fut Robinson Crusoë, soit:

Vendredi N. : Charles-Victor-Vendredi, fils de N. de « Sénépatenu » proche de Pondichéry dans les Indes Orientales. Instruit dans la religion chrétienne, il est admis à la participation de la Sainte-Cène, à Saint-Blaise, le Vendredi-Saint 22 avril 1791 [p. 234].

Déjà, le simple fait qu’il ait été admis plutôt à Vendredi Saint souligne la valeur du personnage! Qu’il ait choisi pour ce faire un village de notre proche contrée plutôt que la cité du Calvin, où je suis pourtant né un certain mardi soir du mois d’août 1945 , ne me regarde pas. Je ne fais que constater et respecter le fait.

Autre point saugrenu trouvé à même enseigne: la tour Sud-Est du château de Neuchâtel, soit celle qu’occupe notre Très Révérend Père-Abbé M. de T., était encore vers la fin du XVIIe siècle désignée comme la Tour des oubliettes .. . des Oubliettes aux Archives!

Ou encore, toujours sur le même chemin, le fait que l’un de nos vénérables Pasteurs, M. Merveilleux, proposa – sans doute envers l’un de ses paroissiens – de prendre pour épouse sa servante, « enceinte des œuvres pastorales »! Allons-donc, mon frère, n’hésitez-pas, celle que je vous propose est une bonne fille puisque j’ai pu lui enseigner le Catéchisme jusqu’au fond du plumard! De plus, durant près d’une année, vous n’aurez pas à vous déculotter devant elle. Sans doute aussi, ce vénérable Ministre du Saint-Evangile était-il trop courbaturé pour se contenter de laver les pieds de sa servante. Qu’importe: c’est l’intention qui compte !