Bulletin 18 / Printemps 2002

Famille Barbier

Famille Barbier. Branche de Vermondin et de Ponthareuze, bourgeoise de Boudry dans la principauté de Neuchâtel en Suisse

par Pierre-Arnold Borel

Judith Barbier, fille de Claude, née vers la porte de Vermondin à Boudry en ?, a épousé David Calame, alors pasteur des paroisses de Bôle et de Rochefort. Elle avait son banc réservé au temple et on l’appelait Madame la Ministre.

Claude Barbier, fils de Jean, a été baptisé à Noël 1639 au temple de Boudry. Homme riche, il possédait maisons, jardins, vergers, vignes, champs et prés au haut de la ville de Boudry, par la succession de feu son père. Le 4 avril 1712, le dit Claude donne procuration à David Calame, son gendre, alors pasteur de la paroisse de la Chaux-d’Estaillères, au sujet du testament de François Barbier dit d’Areuze, baptisé le 24 mars 1650, procureur de la ville de Boudry, fils de Nicolas lieutenant de justice, fils de Jehan conseiller de la ville de Boudry, qui fut fils de Nicolas, fils de Jehan. Le dit Nicolas, maître bourgeois de Boudry etn 1642, est nommé lieutenant civil de la justice le 5 novembre 1649, malgré l’empêchement qu’il a à parler distinctement. François épousa Clauda Veuve Emonet.

L'armurier Claude-Moïse Barbier (à gauche) et son fils Jehan (dessin d'Oscar Huguenin, dans "Maître Raymond de Loeuvre", 1895)

Jean Barbier dit de Vermondin et de Ponthareuze, fils d’honorable Claude le Vieux. Le registre des reconnaissances de Boudry relève, en date du 11 février 1651, que Jean possède de très nombreuses terres avec maison et grange au haut de la ville, de nombreux champs arables à la Trèche, à Bellemont au nord du ruz et même en la mairie de Rochefort. C’est un homme riche; son épouse, Elizabeth Verdonnet, est fille de feu égrège Jaques, fils de feu Anthoine, vivant chastelain de Thielle et de Boudry. Leurs enfants sont baptisés au temple de Ponthareuze, sauf Moÿse qui sera baptisé à Boudry :

  • Elizabeth, baptisée le 25 février 1638.
  • Claude, baptisé à Noël 1639.
  • Susanne, baptisée le 12 mars 1643.
  • Moÿse, baptisé le 21 janvier 1649.

Claude Barbier le Vieux, fils de Guillaume dit de Vermondin et de Ponthareuze, bourgeois de Boudry, conseiller de ville à Boudry, est appelé honorable car il était un homme influent. Le 8 juin 1598, il passe une reconnaissance de ses biens fonciers qui sont très importants. Sa maison a une façade qui donne sur la rue principale, vers la porte des Vermondins. En 1598, il est encore en indivision avec ses frères.  Le 27 février 1642, le notaire G. Grellet ouvre sa succession après son décès. Claude avait épousé, avant le 12 février 1595, Susanne Conrard, fille de Guillermet, fils d’Audet, de Cormondrèche et d’Anthoyna Tissot. Susanne mourra six semaines avant la date du 27 février 1642, jour de l’ouverture de sa succession. Elle était mère de six enfants:

  1. Daniel, le 10 février 1652, dit posséder un champ à la Trèche. En avil 1667, il épouse par traité de mariage, Jeanne Bertholet, fille de feu Jaques, originaire de Travers. Ils sont les parents de :
    Abraham, de lui descend la branche des Barbier dit d’Areuza.
  2. Marguerite
  3. Abraham, maître bourgeois et conseiller de ville à Boudry, cordonnier, cité en 1650. Sa femme, Jaqua Morel, est dite décédée en 1651.
  4. Guillaume, nommé par les autorités advoyer (avoué) de Susanne, sa nièce, fille de feu Jaques, son frère, en date du 5 décembre 1641. Le dit Guillaume, le 6 février 1651, reconnaît les biens que sa femme Marguerite, fille de feu Jaques, fils de feu Antoine Verdonnet, lui a apportés par héritage. Honorable et prudent, Jaques Verdonnet, vivant Conseiller d’Etat et châtelain de Thielle et de Boudry était le père de Marguerite. Guillaume et Marguerite sont les parents de :
    Pierre
    Elizabeth, épouse de Jean-Jaques Verdonnet, fils d’Antoine, de Boudry.
  5. Jaques, est propriétaire de nombreux champs et de vignes à La Forest, à Prise Guenet, au Prés d’Areuse Es Emptes, A Rosset, à Chézard, à Brassin, au Merdasson et autres lieux. A cette date, Susanne sa fille unique est encore mineure. « Susanne, en bas âge, est déjà orpheline. En 1642, dans le testament de sa grand-mère, on la prétend invalide. Encore mineure en 1651, elle passe une reconnaissance de biens à Boudry. C’est un fort beau parti apportant à son mari de nombreuses vignes, un pot de fer, deux pots de matière blanch, six plats d’estin, deux salerettes et cinq escuelles d’estin et une dot de 4845 livres faibles monnaye or. Le 14 février 1655, elle épouse à Travers, honorable Jean Delachaux, fils de Jonas, juré et notaire en la baronnie de Travers. David, leur fils, naît en 1679. Ancêtres de Pierre-Arnold Borel. Renseignements tirés de l’ouvrage « Les Perrinjaquet, communiers de la Seigneurie de Travers, quartiers de Cécile Perrinjaquet, 1823 – 1903 ».
  6. Claude le Jeune, maître vigneron, le 4 avril 1642, échange un parchet de vigne contre un autre. Le 8 janvier 1643, il est nommé maître bourgeois de Boudry. Il est aussi justicier et propriétaire de nombreux champs et de vignes. Ses enfants sont :
    1. Guillaume, baptisé le 8 novembre 1643.
    2. Abraham, baptisé le 24 novembre 1644, décède le 9 décembre 1699. Il était bourgeois et conseiller de Boudry. Le 17 janvier 1700, ses héritiers passent un accord de succession. Sa femme, Marie Tissot, fille de David, de Boudry et de Marie Dardel, fille de Jonas, de Saint-Blaise et de Marie Favarger. Avec sa dot, Marie apporte plusieurs parchets de vignes Au Bugnon, à La Paccota et à La Forest. Elle décèdera après 1688 et lui donnera 3 enfants :
      – Henry
      – Susanne, épouse Guillaume Emonet, bourgeois de Boudry.
      – Marie, épouse David Perret, communier de La Sagne et bourgeois de Boudry, « munier » aux moulins de Serrières.
      Le dit Abraham, veuf, épousa Mya Amiet, fille de Jacob, bourgeois de Boudry, et de Marie Billon, fille de Pierre, communier des Brenets. Son traité de mariage est daté du 28 octobre 1676. Mya était soeur de Guillaume Amiet, notaire, secrétaire et conseiller communal de Boudry. Elle est née dans une famille aisée et sera héritière de sa mère pour le quart de sa fortune. En date du 11 octobre 1688, Abraham acheta une demi-maison à Boudry à l’enseigne de la Couronne gisant au haut du pont de Boudry qui fut adjugée à Jacob et à Abram, ses fils; l’autre moitié est advenue à Susanne et Marie, ses filles. Abraham et Mya seront parents de trois enfants :
      – Elizabeth, épouse Pierre Du Pasquier, fils d’Abraham, de Fleurier et d’Elizabeth Bertrand, notaire et bourgeois de la ville de Neuchâtel
      – Jacob
      – Abram
Le dit Claude Barbier le Vieux se remariera avec Marie Grellet. Ils sont les parents de :
Jean, ligne directe.
 
 
Guillaume Barbier, fils de Jaquet, s’établit au haut de la ville de Boudry près de la porte de Vermondin. Dès lors, ses descendants sont recensés dans les registres et dans les actes notariés « Barbier, de Vermondin et de Ponthareuze » pour les « déconnaître » (différencier) des autres branches Barbier. Il était paroissien de l’église de Ponthareuze. Guillaume était un riche paysan vigneron, propriétaire de maison, de nombreux champs, jardins, prairies et pâtures, parchets de vignes qu’il reconnaîtra posséder en date du 17 octobre 1544 dans la chastellenie de Boudry. Conseiller de ville en 1564, son épouse Jaqua Tissot, fille de Claude, de Boudry, soeur de Pierre, vit encore en 1598, ils auront trois fils :
  • Nicolas, père de : 
    • Jehan, cité en 1598.
  • Claude le Vieux, ligne directe.
  • Pierre, bourgeois et conseiller de Boudry. Le dit Pierre, Claude, son frère, et Jehan, fils de feu Nicolas, leur neveu, en 1597, descendants d’Antoine Barbier et d’Angnelette, fille de feu Huguenin Bullot, d’après les demandes des dits soussignés d’appart auprès de très illustre, haulte et Excellente Dame et Princesse, Madame Marie de Bourbon, duchesse de Longueville et Touteville, comtesse souveraine de Neuchastel et Valangin, en Suisse, obtiennent des terres aux Illes d’Areuse, en champs, prel et perreboue. Pierre est cité en octobre 1600, époux de Marguerite Martenet, fille de Claude.

Jaquet Barbier dit d’Areuza, fils de Jaquet, décédé avant octobre 1544, épouse très probablement Marie Cherland, fille de feu Jean. En 1560, le dit Jaquet s’oblige à maître Raymond de Loeuvre, réfugier huguenot, magister à Boudry, époux de Clauda Udriet, de Boudry. Le romancier historien et dessinateur Oscar Huguenin-Tenet, originaire de La Chaux-de-Fonds, né à La Sagne, de tendance royaliste, instituteur à Boudry, s’est inspiré de la vie de ce Magister pour écrire un roman, paru en 1895, « Maître Raymond de Loeuvre, un magister au XVIème siècle ».

Les trois fils de Jaquet ont été baptisés à Boudry ou à Pontareuse :

  • Pierre
  • Guillaume, ligne directe.
  • Jehan, époux de Magdelaine Gorgerat, fille de Pierre, bourgeois de Boudry.

Jaquet Barbier, fils d’Anthoyne, bourgeois de Boudry, mort avant 1544, épouse Estevenette Touchenet alias Touchon, fille de feu Pierre, communier de La Sagne, citée en 1489, dont trois fils :

  • Jehan, dit messire Jehan, reconnaît ses biens en 1544.
  • Jaquet, ligne directe.
  • Anthoyne, reconnaît ses biens le 17 octobre 1544, décède avant 1560. Il épouse Jaqua Cherland, fille de Pierre, bourgeois de Boudry, soeur de Collet, de Pierre et de Claudet.

Anthoyne Barbier, bourgeois de Boudry, né vers 1370, vigneron, épouse Angnelette Bullet, fille d’Huguenin, cité le 22 juin 1431, partents de :

  • Jaquet.
Avec les Grellet, les Gorgerat et les Amiet, les Barbier constituaient une des principales familles bourgeoises de Boudry. Sur un de ses croquis neuchâtelois, Oscar Huguenin en a portraituré un représentant en tenue du 15e siècle, reconnaissable aux armoiries figurant sur son thorax: de gueules à la fasce d'or accompagnéee de trois croisettes du même, deux en chef et une en pointe.