Bulletin 24 / 2004

Branche de Numa Droz

Famille Droz originaire du Locle et de La Chaux-de-Fonds, bourgeoise de Valangin

Branche de Numa Droz conseiller fédéral et de son frère Jules Zélim

par Pierre Arnold et Jacqueline Borel-de Rougemont

Numa Droz fils d’Eugène. Né en 1844 à La Chaux-de-Fonds dans la maison de famille de la Combe-Grieurin. Orphelin de père à l’âge de six ans. Ses frères et lui, avant de se rendre à l’école, livraient le lait à domicile à leurs pratiques afin d’aider leur mère. A l’âge de treize ans Numa quitte l’école et entre en apprentissage chez un graveur de boîtes de montres. Dès 1859 il devient moniteur d’école du dimanche au hameau des Joux Derrière et s’épanouit à l’Union chrétienne de jeunes gens. Il rêve de devenir missionnaire.

Le pasteur Paul Pettavel s’intéresse à lui et lui enseigne alors les rudiments de grec et de latin; il le recommande ensuite à Félix Bovet pour lui permettre de faire un court stage de précepteur à l’école de Grandchamp. Il prend ensuite une place d’éducateur en Suisse alémanique. Puis après, tout en reprenant son métier de graveur sur boîtes de montres, Numa consacre tous ses loisirs à l’étude. En 1862 cet autodidacte obtient un excellent brevet de capacité pédagogique. Après un an d’enseignement à Chaumont, il prend un poste
d’instituteur au collège primaire des Terreaux à Neuchâtel. Dans cette ville il fréquente avec assiduité le cercle national. En 1864 déjà on lui propose d’être le rédacteur de la feuille radicale le « National Suisse ».

Dès lors, il gravit les échelons de l’honneur : à 25 ans il entre au Grand Conseil neuchâtelois; deux ans plus tard il est député au Conseil des Etats, puis à 30 ans il est conseiller fédéral à Berne. Cette brillante carrière est interrompue tragiquement, Numa Droz meurt d’une méningite en 1899.

En avril 1872, il a épousé Sophie Colomb originaire des Verrières.

La Chaux-de-Fonds sa ville natale a édifié en son honneur un monument, sur la place de la gare et donné son nom à une de ses rues. Neuchâtel rappelle aussi son souvenir par la place Numa Droz.

Jules Zélim Droz fils d’Eugène. Né le 28 octobre 1845 à la Combe Grieurin, maison du XVIIIème siècle sise en l’an 2000 au n° 3 du chemin de la Fusion à La Chaux-de-Fonds. Baptisé au Grand Temple le 22 novembre suivant; parrain: Zélim Droz son oncle.  Marraine: Rosine Benguerel-dit-Perroud sa tante. Comme Numa, à 14 ans, il fait un apprentissage de graveur de boîtes de montres. Marié, il s’installe avec femme et enfants à la Combe Grieurin. Jules fait la connaissance d’un banquier qui lui fait miroiter un avenir opulent s’il se lance avec lui dans des transactions bancaires aux bénéfices importants. Après l’affaire conclue la réalité, pour Zélim, fut tout autre car pour indemniser ses créanciers Jules dut se résoudre, avec un immense chagrin, à vendre la maison de famille de la Combe Grieurin où avaient vécu plusieurs générations de ses ancêtres. Cette banqueroute lui avait fait perdre tout son avoir, mais il quitta la Suisse la tête haute en ayant pu liquider toutes ses dettes grâce, aussi, à l’aide de son frère Numa. Ce dernier facilita le départ de son frère, de sa belle-sœur et des enfants pour les Etats-Unis d’Amérique. Il aida même à leur établissement au Kentucky. En 1894, Jules se rend à New York, essaye de réunir les finances nécessaires pour créer des relations bancaires entre les U.S.A. et la Suisse. En 1895, dans ce but, se rendant en Europe, il tombe gravement malade sur le bateau et meurt le 21 janvier 1895 à son arrivée à Bâle, ville où il comptait traiter ses affaires bancaires.

Il avait épousé Mathilde Malvina Paux originaire de L’Abergement dans le canton de Vaud. Veuve elle s’installa par la suite à Brooklyn, Hancock street 1180, New York. Elle y vit pendant 38 ans. Elle meurt le 27 novembre 1926 d’un cancer de l’estomac, âgée de septante six ans; elle est enterrée à l’Evergreen cemetery. Jules et Mathilde sont parents de sept enfants, tous nés à la Combe Grieurin:

  • Léonie Antoinette dite Lillie née le 17 mai 1873, célibataire.
  • Jeanne Malvina dite Jennie née le 11 janvier 1875, célibataire, diététicienne, meurt de pneumonie, âgée de nonante ans, le 14 août 1965.
  • Marthe Adrienne, née le 11 mai 1876, meurt enfant.
  • Camille Alice née le 9 juin 1877, infirmière dans l’Hospital St. Joseph de Brooklyn. Par sa persévérance, elle continue à soigner un malade, condamné par le corps médical, lui sauve la vie « in extremis », une plaque de reconnaissance magnifiant ce haut fait a été exposée dans le halle d’entrée de cet établissement. Alice décède en 1952 à l’âge de septante cinq ans. Elle avait épousé Charles Ludecker, d’origine allemande. Les enfants Ludecker sont: Fredrich C., Charles Bernard, Harold, Marguerite alliée Müller, William-Henry qui sera le père de Patricia dite Pat (correspondante avec les Borel par l’envoi de documents sur sa famille neuchâteloise dont elle désire compléter la généalogie, elle qui vit à Merrick, N.Y.)
  • Adrien Jules dit Adrian né le 6 juin 1879. Âgé de 56 ans, en 1935, il meurt, soldat, durant le conflit américano-espagnol.
  • Blanche née en 1880, célibataire, meurt le 13 juillet 1978.
  • Louis né en 1884. Il est pasteur de la paroisse méthodiste de Stockton de Brooklyn. Décédé le 16 novembre 1920.

Eugène Droz 1816-1850

Eugène Droz fils de Charles-Louis, né le 15 mai 1816. Mort de la tuberculose le 19 juin 1850. Ouvrier horloger pendulier, propriétaire de la maison de famille sise à la Combe Grieurin. Il en peint un tableau: sa maison, son environnement, un de ses fils sur le chemin, quelques moutons dans le pré. Cette petite peinture naïve a été emportée en Amérique par son fils Jules Zélim. Le 31 octobre 1841, à Fontainemelon, il épouse Louise-Elise Benguerel-dit-Perroud née le 9 avril 1819. Décédée le 25 novembre 1902; elle est veuve avec cinq enfants en bas âge, en 1850. Louise Elise est fille de Daniel-Auguste Benguerel dit Perroud, de Fontainemelon, et de Marianne Huguenin fille de Charles-Frédéric et de Marianne Gévril, du Locle. Les enfants Droz sont:

  • Célestin Eugène, né le 9 mai 1842, instituteur à Fenin, Villiers puis à Lignières où il décède à l’âge de 25 ans.
  • Numa né le 27 janvier 1844, meurt le 15 décembre 1899 de méningite. Membre du Grand Conseil de l’état de Neuchâtel en 1869 puis conseiller d’Etat en 1871, enfin au faîte des honneur il sera nommé Conseiller fédéral en 1876. Numa avait épousé Sophie Colomb, originaire des Verrières, 1849-1918. Ils auront quatre enfants :
    • Margueritte, née le 6 janvier 1873, meurt bébé.
    • Maurice, né le 6 janvier 1873, jumeau, meurt en 1940, dont descendance.
    • Isabelle, née en 1875.
    • Alexandre Ernest, né le 11 juin 1881.
  • Jules Zélim 1845-1895, ligne directe
  • Cécile Evodie née le 18 novembre 1847, décède en 1898. Elle épousa le 10 novembre 1874 Ildealphonse François Birbaum né le 18 mai 1846, représentant à Fribourg.
  • Ulysse né le 16 octobre 1849, meurt le 20 juin 1850.

Charles Louis Droz 1780-

Charles Louis Droz est fils de Daniel Henri, né à La Combe Grieurin le 3 avril 1780, baptisé au Grand Temple de La Chaux-de-Fonds le 8 avril. Bourgeois incorporé de Valangin, horloger pendulier, il épouse le 11 octobre 1800 aux Planchettes Charlotte Gevril,  denteleuse, fille de Pierre Frédéric communier du Locle et de La Chaux-de-Fonds, bourgeois de Valangin. Ils ont 9 enfants nés à La Combe Grieurin.

  • Charles Henri né le 23 février 1801, baptisé le 28, décédé à la Rue Robert le 22 février 1857 en son domicile. Il avait épousé Charlotte Huguenin, fille de David Henri, le 29 avril 1826. Charlotte était née le 8 mars 1795, décédée le 12 décembre 1863.
  • Maximilien, né le 30 novembre 1803, meurt le 28 décembre 1807.
  • Henri Louis, né le 3 juin 1806, décédé le 13 octobre 1865, époux d’Augustine Robert, fille d’Alfred.
  • Rosaline, née le 8 juillet 1808.
  • Ulysse, né le 10 mai 1811, baptisé le 25, meurt en bas âge.
  • Ulysse, né le 10 mai 1813, épouse au Locle Julie Robert née le 10 février 1815, fille d’Ami et d’Augustine Contesse, décédée le 31 décembre 1836. Ulysse meurt des suites d’un accident le 29 février 1848.
  • Eugène né le 15 mai 1816, ligne directe.
  • Emilie née le 6 octobre 1820.
  • Zélim, né le 14 avril 1827, épouse le 1 mai 1847 Rosine Alzine Benguerel dit Perroud, fille de Daniel Auguste et de Marianne Huguenin, née le 21 septembre 1827, décédée le 25 janvier 1885

Daniel Henri Droz 1750-1808

Daniel Henri Droz fils de Jean Jaques, né à La Chaux-de-Fonds le 21 mai 1750, décédé le 19 août 1808. Il serait horloger. Il épouse Madelaine Ducommun-dit-Verron fille de Jacques, bourgeois de Valangin. Leurs enfants sont nés à La Combe Grieurin :

  • Olivier né le 1 juillet 1775, meurt le 25 avril 1828, épouse Marianne Bourquin de Sonvilier en Erguel. Décédée le 3 juin 1857. Ils sont parents de :
    • Gustave, né en 1802.
    • Lucienne, née en 1807.
    • Céléstine, née en 1809.
    • Numa, né en 1814.
    • Edouard, né en 1818.
    • Renseignements tiré du Rôle des Bourgeois de Valangin de 1836.
  • Marianne née le 15 novembre 1776.
  • Charles Henri né le 23 janvier 1778, meurt le 12 janvier 1779.
  • Charles Louis, né le 3 avril 1780, ligne directe.
  • Emilie née le 12 février 1782.
  • Julie, née le 18 décembre 1783

Jean Jaques Droz 1720-1794

Jean Jaques Droz, fils de Jean Jaques, communier du Locle et de La Chaux-de-Fonds, bourgeois de Valangin, né en 1720 enterré le 28 juillet 1794, paysan à La Sombaille. Il a épousé Rose Madelaine Matthey fille de Daniel, fils d’Abraham. Elle décède le 11 novembre 1794 laissant six orphelins.

  • Daniel
  • Marie Charlotte, baptisée le 20 mars 1757, meurt le 23 avril 1758.
  • Henri François, né le 8 mai 1760, épouse Marianne Vuillemin, dont : 
    • Henri, né le 6 août 1807.
    • Daniel, né le 6 mai 1809, tailleur d’habits, meurt le 1 juin 1891. Il épousa Dorothea Charlotte Malzahn, allemande, 1813-1862.
    • Louis, né le 7 août 1811, meurt le 28 avril 1883, épousa le 12 avril 1834 Viktoria Schoefferle, bavaroise. Veuf, Louis épouse Rosina Katharina Gurtner.
  • Henriette, née le 28 novembre 1762, décédée le 18 mars 1767.
  • Abram Henri né le 18 décembre 1768, décède le 11 novembre 1794. Il débute par une carrière fulgurante; juge en renfort à La Chaux-de-Fonds à l’âge de 22 ans, puis membre de la Cour de justice, enfin maire du village de La Chaux-de-Fonds en 1795. En 1810, il reçoit l’impératrice Joséphine Bonaparte, à l’hôtel de La Fleur de Lys. En 1819, il reçoit le prince royal de Prusse. Jean Jaques fut malheureusement destitué à cause de sa conduite et d’affaires louches.
  • Charles Henri, né le 18 juin 1770, meurt le 5 novembre 1777.

Ancêtres

Jean Jaques Droz, fils de Pierre membre de la Communauté des Montagnes de Valangin, décédé en 1747. Père de trois fils nés en l’évêché de Bâle.

  • Abram, né en 1719 meurt le 21 janvier 1799 à huitante ans.
  • Jean Jaques né en 1720, ligne directe.
  • Pierre, cité en 1747

 

Pierre Droz, fils de Jacob, vivant en Erguel, père de deux fils :

  • Jacob, vivant en 1747
  • Jean Jaques, ligne directe.

 

Jacob Droz, fils de Pierrellon, né en Erguel vers 1622. Il est père de :

  • Jacob
  • David qui se fixa à Saint-Blaise.
  • Pierre, ligne directe.

 

La branche de la famille Droz dont on vient de parler descend de Pierrellon Droz paysan sur la Montagne de Renan. Il est père de trois fils: Josué, Jacob et Abraham, et d’une fille, Eve. Comme leurs prédécesseurs et devanciers « ..s’estant habitez en terre d’Erguel venoient toujours au presche à la Chaux de Fonds depuis l’Erguel jusqu’au moment ou ils se rattachassent au temple de Renan. Le dit Jacob avoit encore contribué à l’agrandissement du temple de La Chaux de Fonds par un don de deux bosses de chaux qu’il amenoit avec ses chevaux… Jacob mourut asgé de huitante ans en l’an 1702. »

Correction - Bulletin 25

Communiqué de Madame Monique Robelin à propos de la famille Droz 

Nos remerciements à Madame Monique Robelin, de Saint-Trojan-les-Bains en Charente-Maritime; elle nous signale deux erreurs parues dans le bulletin n.24, page 9

Abram-Henri Droz n’est pas mort en 1795 puisque sa carrière politique débute précisément à cette date.

Deuxième erreur…ce n’est pas son père Jean-Jaques Droz qui est destitué. Ce qui suit est tiré des Manuels du Conseil d’Etat, séance du 26 août 1819 et séances du 20 novembre et du 5 décembre 1820: ainsi que du  » Musée neuchâtelois 1944″ pages 88 à 93 par Léon Montandon:

… »..en 1795, quelques mois après l’incendie qui réduisit en cendres une partie du village, le maire de La Chaux-de-Fonds, Jonas-Pierre Robert, se sentant trop vieux, estima que son devoir était de passer la main à un plus jeune. Le Conseil d’Etat n’eut pas d’hésitation quant au successeur à lui donner. Il écrivit à Berlin qu’il importait, pour rétablir la concorde et le bon ordre, qu’il y eut un chef actif, intelligent, zélé, pour le bien, et d’un caractère ferme et réfléchi, qualités qu’il avait reconnues dans la personne du justicier Abram
Henri Droz. Abram Henri Droz fervent royaliste fut nommé maire de La Chaux-de-Fonds en 1795 à l’âge de 27 ans….

…Mais, Abram Henri Droz ne resta pas l’homme austère et le magistrat intègre de ses débuts. Des plaintes s’élevèrent contre son administration et sa conduite, si bien, qu’en 1819, il était considéré comme un homme qui s’écarte, à plusieurs égards, des devoirs que lui impose son office et ses lois. Les accusations se multiplient. Il offrit sa démission en s’engageant à quitter le pays à tout jamais, en compagnie de sa fille. Dès lors on perdit sa trace. La population de La Chaux-de-Fonds salua avec plaisir le départ du maire. Le peintre Léopold Robert écrivit, à ce sujet, le 5 février 1821, à son frère Alfred: … ».. ce n’est pas sans une sensation de plaisir que j’ai appris la chute de notre maire… »..

Dont acte…