Bulletin 26 / 2005

Extraits tirés des "Mémoires d'un agent royaliste sous la Révolution française, l'Empire et la Restauration, dès 1763 à 1827" du marquis de La Maisonfort

Le marquis raconte… « Je reviens à Brunswick, mais pour courir à Hambourg. J’étais réellement subjugué, comme je ne l’avais été de ma vie, comme je ne l’ai plus été depuis. Monsieur Pierre François Fauche-Borel, fils de Samuel, imprimeur dont j’ai déjà parlé, y faisait déjà très grand commerce de librairie. Il m’enlevait le quart ou le tiers de mes éditions. Il ne fallait pas vendre ou lui vendre à lui et dépendre de sa maison de commerce. On m’appela pour défendre mes intérêts et je volai, attiré par toute autre attraction. Tout enclin à la jalousie qu’il était, le sieur Fauche-Borel crut trouver un grand avantage à s’associer avec moi. Baudus crut qu’il y allait de notre intérêt réciproque, et l’abbé Louis, depuis deux fois ministre des Finances, fit l’acte d’association. On ne pouvait pas mieux servir mon cœur. Je vins loger dans la maison, je fus maître de tout. Le Spéculateur du Nord fut imprimé et rédigé à Brunswick ; on m’assura mille francs par mois pour en être le principal rédacteur, nous y joignîmes un journal de librairie française,… »

« … Pierre François Fauche-Borel, en 1805 lorsqu’il regagna La Russie, après sa sortie de la prison du Temple à Paris, se vit proposer par le roi Frédéric Guillaume III de Prusse de s’établir aussi à Berlin. Il lui conseilla de s’entendre avec les successeurs du sieur Metra pour reprendre la librairie. Cet établissement était un magasin de librairie très considérable avec une galerie de tableaux. Son promoteur était excellent littérateur qui avait la confiance de la maison de Prusse et qui était aussi dévoué aux Bourbons. La reine de Prusse portait aussi beaucoup d’intérêt à Monsieur Fauche-Borel. »