Bulletin 31 / Avril 2007

Famille Borel du Mont, branche du château de Gorgier et du Moulin de Bevaix.

par Pierre-Arnold Borel

Charles Maurice Borel, de Couvet et de Neuchâtel, fils de François Auguste et d’Adèle Sophie née Blakeway, 1860-1926.

Cartographe reconnu, il publie le « Dictionnaire géographique de la Suisse » en 6 volumes en 1902. Il élabore le plan-relief des environs de Paris, édite un atlas de la Russie, dessine la carte de l’encyclopédie polonaise, de nombreuses cartes de géographie, etc. Il organise les fouilles archéologiques des vestiges lacustres dans la région de Cortaillod et Bevaix (lac de Neuchâtel). Il collabore avec Desor le géologue. Maurice Borel possède une collection de plus de 400 objets dont 300 sont numérotés et catalogués tous en rapport avec ses activités. Il est l’un des premiers archéologues neuchâtelois, peut-être même le premier. Il est très fier de détenir le crâne d’un homme des cavernes dit « crâne de Bevaix », découvert avant 1860 dans la région. Rédacteur de nombreux ouvrages sur
la préhistoire et sur les travaux d’archéologie en cours. Mécène très généreux pour de nombreuses œuvres de bienfaisance, il participait aux sauvetage de monuments historiques du canton, tout en exigeant la discrétion sur ses bienfaits.

Maurice Borel est propriétaire du Moulin de Bevaix où il réside avec sa famille. Il épousa Maria Bertha Reinhardt fille du peintre Jakob-Ulrich, de Winterthour. Leurs enfants:

  • Pierre, établi à Lyon, père de Zoé Borel.
  • Lucie, célibataire; habite au Moulin de Bevaix.
  • Paul,
  • Une fille, qui épouse Charles Pettavel, de Bôle, médecin.
  • André, célibataire.
  • Madeleine, célibataire.
  • Marc, émigre à San Pipo (Argentine).

Pour sortir d’indivision, le moulin fut vendu à des particuliers en 1986; domaine arborisé de 17.000m2 de terrain, parc, maison de maître, orangerie, écuries, annexes diverses et port, ceci après le décès de Mademoiselle Lucie Borel qui habitait seule le « Moulin ». La construction de ce manoir date du XIXème siècle. Il a été bâti sur les ruines d’un ancien moulin à eau sur le domaine acheté en 1846 par Antoine Borel, de Couvet, bourgeois de Neuchâtel.

Les salons renferment de remarquables boiseries où sont sculptées les têtes des dames Borel dans des médaillons. Les peintres Auguste Bachelin et Léon Berthoud (ce dernier, ami intime de la famille Borel) ont mis palettes et pinceaux à contribution pour  agrémenter cet ensemble de peintures murales telles que paysages et natures mortes ou médaillons, cheminées, trumeaux peints, poêle de catelles peintes accompagnant les meubles de styles différents allant de la Renaissance au second Empire. Dans chaque pièce, une pendule neuchâteloise égrène les heures, dont plus d’une a été créée par les anciens penduliers portant le même patronyme Borel. Seule l’une d’entre elles, protégée par sa vitrine, est signée Aimé Billon. Du 11 au 13 septembre 1986, tous ces trésors furent passés en vente aux enchères et dispersés après les coups de marteau du commissaire priseur, meubles, vaisselle, étains et cristaux; une collection de 300 jouets anciens, des costumes de différentes époques, une bibliothèque d’auteurs suisses et neuchâtelois, les  collections d’objets lacustres; de nombreuses toiles de peintres locaux, etc.. (voir catalogue de vente).

En outre, tiré de l’Express du 17 février et 3 octobre 1990 : …« l’opinion publique s’émut, sensibilisée par un groupe privé qui se demandait ce que serait le sort du Moulin de Bevaix. Les charmes de cette propriété enthousiasment de plus en plus de monde, mais les autorités restent à convaincre, car il faut protéger et conserver ce site. Nul ne saurait rester insensible aux charmes de cette maison de maître et à son parc qui lui sert d’écrin, témoin d’une époque encore assez proche, mais aujourd’hui révolue. L’héritage culturel neuchâtelois perdrait une grande richesse si ce remarquable ensemble venait à disparaître. Gageons que cette perte irrémédiable nous sera un jour reprochée par les générations futures…

François-Auguste Borel fils d’Antoine fils d’Abram l’ancien (1797-1861).

Né à Neuchâtel, le 4 mai 1797; propriétaire, marchand de denrées coloniales; il est appelé: « notable et négociant »; il épouse d’abord:

Anne-Marie-Sophie Perrin, fille d’Abram-Louis, de Noiraigue, bourgeois de Neuchâtel où il est potier d’étain, allié Charlotte-Françoise née Henry, de Cortaillod. Abram-Louis est fils et petit-fils de fondeurs d’étain à Neuchâtel. Dans les familles et chez les  collectionneurs ensuite, ont admire encore de nombreuses pièces d’étain portant la marque « fin étain et cristallin Louis Perrin & fils Neuchâtel ». Louis Perrin (1745-1821) grand-père d’Anne-Marie et époux de Marie-Catherine Vincent, fondeur d’étain, avait repris l’entreprise de François Perrin son père (et époux de Jeanne Marie Roux). C’est François Perrin, trisaïeul d’Anne Marie Sophie, né vers 1660, époux d’Esabeau Heinzely qui acheta la bourgeoisie de Neuchâtel lors de son établissement dans cette ville.

Enfants de François-Auguste et d’Anne-Marie:

  • Frédéric-Alfred 1833-1908; en 1851, stage d’apprentissage bancaire en Angleterre, puis l’année suivante à Hambourg; en 1855, départ pour la Californie où il fonde la banque Alfred Borel & Co. Son frère Antoine le rejoint en 1861. En 1866, Frédéric rentre en Suisse et s’établit au « Moulin » de Bevaix, laissant les affaires bancaires de San-Mateo à son frère Antoine. Frédéric-Alfred et ses deux frères Antoine et Maurice offrent plusieurs millions de francs (actuels) aux institutions d’intérêt public du canton soit pour la création de la maternité de la Béroche, pour la modernisation de l’Université de Neuchâtel. Dans le grand escalier de ce bâtiment, une plaque rappelle les noms des bienfaiteurs Alfred et Antoine. Ils versent aussi deux cent mille francs (du début du XXème siècle) à l’hôpital de Perreux pour la création d’une chapelle qui sera inaugurée en 1923. A Bevaix, la rue conduisant au « Moulin » est la rue « Alfred Borel ».
  • Louis-Antoine, né en 1834.
  • Louise-Anne, née en 1835.
  • Charles-Antoine, né en 1837.
  • Auguste-Antoine, 1840-1915. En 1859, étudie l’économie agricole en Allemagne, puis part rejoindre son frère Frédéric-Alfred en Californie où il reprend la direction de la banque Borel de San Mateo en 1866, banque connue plus tard sous l’appellation de « Borel & Trust Company ». En mécène avisé, participe financièrement à l’achat des automates Jaquet-Droz. Puis, dans le chœur de la collégiale Saint-Pierre de Valangin, un vitrail aux armes Borel marquera la reconnaissance de cette paroisse envers la grande aide financière
    apportée par Antoine Borel pour la restauration de son temple. San-Mateo a aussi profité des largesses de la famille Borel. On trouve à chaque coin de rue de cette ville son nom: Borel street, Borel Avenue, Borel School ou Borel Park. La famille s’est aussi intéressée à la construction du pont de San Francisco et au funiculaire. Tiré de Réalités neuchâteloises, du 11 novembre 1983: « …le fameux funiculaire de San Francisco tiré par un câble sans fin date de 1873; il fut créé par un neuchâtelois, Antoine-Auguste Borel, qui dirigea pendant de nombreuses années la société qu’il avait fondée à cet effet, la « California street cable railroad Co ». 
    Le nom des Borel est très lié à l’histoire des villes de San Mateo et de San Francisco. Cette liaison débute en décembre 1861, année de l’arrivée d’Antoine alors âgé de 21 ans, ou même plus tôt, en 1855, lorsqu’Alfred fonde la firme Alfred Borel & Co. (voir ici la  brochure « Borel Bank & Trust Company » ou encore « San Francisco no more… » ou « The letters of Antoine Borel junior 1905-1906 » edited by Ronald g. Fick, 1963., Aussi « La peninsula » from the San Mateo county, historical association, spring 1980, N. 2, vol XX, « Antoine Borel). Il ressort de ces historiques que la société bancaire des Neuchâtelois se faisait une réputation de solidité et de sérieux.

En 1890, la famille Borel est propriétaire de « Great House », maison qui sera détruite lors de l’incendie de San Francisco. 

Pour ses séjours au pays, Antoine achète en 1897 le château fort de Gorgier avec son domaine et ses fermes. Lors de la réfection du bâtiment il demande à Auguste Bachelin d’orner les boiseries de sa salle à manger de peintures représentant les châteaux  neuchâtelois.

Auguste-Antoine a été consul de Suisse en Californie dès 1868. Selon son désir, il est enterré au cimetière de Saint-Aubin, à l’endroit choisi par lui, face à son château. Il avait épousé le 3 mai 1871:

Grace Canitrot, de New Amalden (California), née en 1849, décédée en 1923 à San Mateo. Leurs enfants: 

  • Alfred, meut en très bas âge.
  • Chonita,
  • Sophie, épouse John Lewis.
  • Antoine, (1879-1958), a épousé, en 1909, Maidre Mac-Mahon, de San Francisco, qui meurt sans descendance en 1957.
  • Alice, qui épouse Aylett B. Cotton.
  • Gudalupe,
  • Grace Eleonor, qui épouse Alphonse Bovet, de Fleurier et d’Areuse (de la branche des indiennes), fils de Louis-James Henri, colonel de l’armée suisse, et d’Elise-Sophie Du Pasquier.

Le mari de Grace Eleonor, Alphonse Bovet, est le frère d’Alice de Rougemont-Bovet. Alice de Rougemont née Bovet étant l’épouse du pasteur Georges de Rougemont est ainsi la mère de l’écrivain et philosophe Denis de Rougemont (1906-1985). De Georges et d’Alice de Rougemont descendent aussi Antoinette qui est la femme de Max Petitpierre (ancien Conseiller fédéral), eux-mêmes parents du conseiller national Gilles Petitpierre.

Ici, nous nommons les enfants de Grace Eleonor Borel et d’Alphonse Bovet, dont deux d’entre eux portent le patronyme Borel s’éteignant comme prénom, selon la coutume américaine:

  1. Gilbert-Edouard Borel,
  2. Louis-Antoine,
  3. Antoine-Francis, qui épouse Susan Keator.
  4. Eric-Borel,
  5. Grace Elisa, qui épouse Harold Fick dont:
    Harold Alan Kick, actuellement directeur de la Borel Bank de San Mateo, et
    Ronald G. Fick, lui, vice-président.

Les descendants d’Auguste-Antoine Borel sont toujours propriétaires du château de Gorgier.

Pour terminer l’histoire de la génération des Borel de Californie actuelle, on peut encore dire qu’en 1985, la compagnie bancaire a ouvert une succursale à Peninsula (Cal.) où, au milieu d’un grand parc, près d’une pièce d’eau, se trouve le manoir des Borel; et dans l’arrondissement Borel de San Mateo, on découvre, outre Borel Bank, Cleaners Borel, Borel’s flores shop, Interland Borel Place, Borel Hospital, les voitures immatriculées dans cet arrondissement qui ont leurs plaques indiquant Borel American.

Antoine Borel fils d’Abraham Borel du Mont qui est fils de Pierre, fils d’Anthoyne fils de Jean fils de Guillamet fils de Claude fils d’Estevenin, fils de Pierre III, fils de Pierre II, fils de Pierre I, fils de Valcherius Borrel, de Couvet bourgeois de Neuchâtel.

1727-1803; il habite au 5 de la rue de Flandres, à Neuchâtel. Il s’est fait portraiturer perruque poudrée, soubise rouge à boutons dorés, jabot de dentelles. Ce pastel est toujours dans la famille Borel.

Il épouse, en 1756, Marie Suzanne Lebé dit Mailler, de Saint-Sulpy au Val-de-Travers, 1735-1782. Pas de descendance, ses enfants n’ayant pas vécu. Veuf, Antoine épouse en deuxièmes noces, à Neuchâtel, en 1783, Marie-Marguerite Payot fille de David, de Corcelles près de Concise (1757-1816).

Enfants:

  • Jean-Frédéric, 1783-1860, baptisé le 18 octobre 1783. Son parrain est Jean-Frédéric Borel, le menuisier. Jean-Frédéric sera négociant en denrées coloniales. Membre du Petit Conseil de Ville. Le 11 mars 1822, à Neuchâtel, il épouse Sophie-Eugénie Jeanrenaud fille d’Henry-Louis, de Môtiers, bourgeois de Neuchâtel, et de Julie-Henriette Thiébaud; leur fille Julie Borel naît le 18 février 1823, baptisée le 19 avril. Ses parrains sont ses oncles Jean-Antoine et Charles-François Borel. (Jean-Antoine était négociant au Havre, probablement en denrées coloniales).
  • Jaques-Louis, 1785-1818. Né le 14 mars, baptisé le 5 avril, parrain: Jaques François Borel fils de Jaques. Jaques-Louis sera négociant en denrées coloniales au Havre, ville où il décède le mardi 14 juillet 1818, âgé d’environ 30 ans. Etienne Du Roveray, âgé de 38 ans et Victor Piaget, âgé de 28 ans, tous deux négociants au Havre, amis du défunt, déclarent Jaques Louis Borel né à Neuchâtel Suisse, fils de feu Antoine et de feue Marguerite Payot. Il est décédé à 10 heures du matin chez Louis Feuilloley, traiteur, rue de la Halle.
  • Marguerite Susanne 1786-1788. Née le jour de Noël 1786 et baptisée le 16 janvier 1787, parrain Moyse Favre, de Saint-Martin au Val de Ruz, marraine est Susanne Borel fille de feu Jaques (femme du parrain).
  • François, 1788-1794. Né le 24 novembre, baptisé le 16 décembre 1788, parrain: François-Louis Borel fils de Jacob. Marraine: Anne-Marie, femme d’Abram-Louis Borel.
  • Jean-Antoine, 1791-1857. Né le 29 janvier 1791, marraine: Susanne Borel femme de Moyse Favre, négociant. Il achète, en 1846, le Moulin de Bevaix.
  • Rose-Henriette, 1793-1832, épouse Edouard Bovet, de Fleurier, 1795-1862.
  • Charles-François, né le 22 février, baptisé le 21 mars 1795.
  • François-Auguste 1797-1861. Né le 4 mai, baptisé le 3 juin 1797. Sera négociant en denrées coloniales. Branche du Moulin de Bevaix et du château de Gorgier.

Abram Borrel l’ancien fils de Pierre fils d’Anthoyne, fils de Jean, fils de Guillemet fils de Claude fils d’Estevenin, fils de Petitjaquet, fils de Pierre III fils de Pierre II qui est fils de Pierre I lui-même fils de Valcherius.

Abram est laboureur au Mont sur Couvet. Il a été baptisé le 19 février 1679 à Môtiers. Il a épousé à Couvet le 5 octobre 1707, Marguerite Perrenod fille d’Abram, de La Sagne; ils sont parents de Pierre-David (ancêtre côté maternel de Cécile Jeanrenaud qui sera la femme de Félix Mendelssohn).