Bulletin 35 / Septembre 2008

Sortie de printemps au Moulin Bayerel
Vendredi 16 mai 2007

par Françoise Favre

Cette sortie un peu particulière nous était proposée par notre caissier, Denis Robert-Charrue, qui est aussi le secrétaire de l’association des Amis du Moulin de Bayerel. Plutôt qu’une balade lointaine d’une journée entière, il nous invitait à découvrir notre patrimoine tout proche en une soirée. C’est donc à 19 h, sous un ciel menaçant et lourd de nuages qu’il nous accueillait en compagnie de Corinne Nicaise Marcacci, notre guide devant le Moulin de Bayerel à Saules dans le Val de Ruz .

Ce moulin, qui remonte au Moyen-Age (1416) a été plusieurs fois reconstruit, transformé, agrandi au cours des siècles passés. Si la meunerie a été abandonnée au milieu du 19e siècle, la scierie a fonctionné de manière sporadique jusqu’au début des années soixante grâce notamment à un moteur diesel. Ensuite, le moulin a été laissé plus ou moins à l’abandon.

En 2002, une association a été crée pour acquérir et sauver le moulin. Grâce aux dons de privés et de la Loterie Romande, au soutien du canton et de la confédération, les travaux de restauration ont pu être entrepris et menés à bien. L’inauguration des bâtiments restaurés, qui abritent un petit musée, a eu lieu le 25 avril dernier.

Notre guide entre alors en jeu en commençant par se présenter : guide interprète du patrimoine, elle n’a pas pour mission de faire des visites commentées en plusieurs langue, mais à aider les visiteurs dans la compréhension et l’interprétation de ce qu’ils voient.

C’est donc dans une visite guidée tout à fait particulière qu’elle va nous entraîner… malgré la pluie qui se met à tomber ! Pour commencer, elle nous distribue des photos représentant chacune un détail ou un objet du moulin. A nous de retrouver in situ ce que représente « notre » photo. Nous voilà donc lancés à la découverte des lieux. Quand chacune et chacun a pu reconnaître et localiser ce que sa photo représentait, la visite peut commencer. Nous nous rendons d’abord vers le bied et la prise d’eau du moulin… et là, notre guide donne la parole à la détentrice de la photo… qui s’improvise guide et commente ce qu’elle voit ! Notre guide, corrigera au besoin et complètera. Ainsi, pendant une heure, au lieu de suivre un commentaire « récité » devant nous, nous ferons une visite conviviale, ou chacune et chacun pourra apporter ses propres connaissances et les enrichir grâce à Corinne Nicaise Marcacci. Une manière originale de visiter un lieu !

Seule frustration, nous n’avons pas pu visiter la ferme attenante au moulin, transformée en centre d’accueil avec dortoirs, où une réception de mariage se préparait pour le lendemain…

Au gré des commentaires, nous pourrons mesurer la somme de travail accompli par les bénévoles de l’association des Amis de Bayerel, mais aussi la qualité du travail de restauration et quelques anecdotes à ce sujet, comme la découverte d’une « pierre » dans le jardin, qui s’est avérée être une rebatte [1] datée de 1773 ! Nous retrouverons les traces des incendies, des transformations, des aménagements et des restaurations qui ont donné aux bâtiments leur aspect actuel. Le petit musée rassemble des objets et des outils racontant le quotidien des ouvriers d’un moulin, qu’il serve à moudre du grain, à écraser des fibres de lin ou de chanvre, ou à animer une scierie.

Vers 20 h, le froid et la faim nous poussent hors du moulin et c’est sous une pluie battante que nous nous rendons à Engollon, au Restaurant de la Bonneville, où nous nous serrons autour de deux grandes tables dressées pour nous. Nous finirons la soirée autour d’un menu du terroir (à choix) dans la joie et l’amitié.

Françoise Favre

Une belle brochette de participants intéressés au destin du Moulin de Bayerel

Notes

  1. rebatte : meule servant à écraser le chanvre, les fibres textiles, les fruits (pommes, pruneaux, coing), noisettes, farines…