Bulletin 40 / Mai 2010

Jean Frédéric d’Osterwald, dit Le Grand et sa famille

par Pierre-Arnold Borel

D’Osterwald Ferdinand fils de Samuel, de Bevaix, bourgeois de Neuchâtel. Né le 22 janvier 1724, décédé le 10 septembre 1781 à Neuchâtel. En 1748 déjà il sert comme lieutenant-colonel en Hollande: en 1755 il porte le titre de capitaine des gardes suisses au service  de la Hollande et, de ce fait, ne peut revenir au pays pour le baptême de son fils. De retour dans la principauté de Neuchâtel il est conseiller d’état en 1759; joue un rôle important dans le fameux débat sur la « non éternité des peines ». Ecrivain habile, il lutte par sa plume contre la Vénérable Classe provoquant le Conseil de Neuchâtel qui prohibe ses écrits et le destitue de sa bourgeoisie. Les querelles s’étant envenimées, deux conseillers de ville portent plainte contre lui pour insultes, il va alors vivre à Concise sur les terres  vaudoises sous l’occupation bernoise. On est alors en 1777 lorsque il achète un important domaine; vaste manoir, caves, pressoir, granges, écuries, cours et jardins, quatre poses et un huitain de terre arable, plus autres terres et vignes pour l’impressionnante somme de 55.000 livres et 10 batz au cours de Berne.

A Neuchâtel, le 7 août 1753 il avait épousé Purry Elisabeth fille de David. De Chézard, bourgeois de Neuchâtel. Elisabeth est née en 1727; elle décède à 73 ans le 13 mars 1800. Leurs enfants sont tous baptisés à Neuchâtel:

  • Marianne Sara 1754 – 1826.
  • Jean Frederich Samuel 1755 -1759.
  • Suzanne Frédérique Henriette 1759 – 1814. Epouse de Jean-Jacques de Luze
  • Daniel Ferdinand 1763 – 1843. Etudiant à l’Université de Leipzig en 1782. Maire de Travers. Réside un temps comme éditeur d’estampes et de livres d’art à Paris. Epouse la comtesse de Bellanger, sans postérité. 
  • Rodolphine Salomé Emilie 1762-1812. Epouse François Louis de Morel, de Colombier, lieutenant-colonel.
  • Elisabeth 1765 – 1772.
  • Lucrèce Henriette 1768 – 1811.
  • Charlotte Louise Albertine 1769 – 1851. Baptisée le 3 septembre 1769, parrain: Louis Steiner capitaine au service de la Grande-Bretagne; marraine: Charlotte de Montmollin.
  • Jean Frédéric 1773 – 1850; épouse Rose Marie Alexandrine d’Yvernois. Ils vivent à Neuchâtel dans la maison de Bellevaux au pied du château-fort. Jean Frédéric d’Osterwald très connu comme dessinateur, cartographe. Il est l’auteur de la carte de la principauté de Neuchâtel établie en 1806. Ses livres: « Voyages pittoresques en Normandie, Grèce, Sicile » sont recherchés. Il reprend la succession de son frère Daniel Ferdinand comme éditeur à Paris. Il laisse aussi un certain nombre de cartes et plans manuscrits du pays. Sa fille Rose collabore à plusieurs de ses ouvrages en les peignant et en les ornant. En 1794 il vend un moulin à vapeur sis à Harfleur près du Havre, moulin d’abord destiné au grain, puis à la filature du coton par le moyen de machines anglaises. Il est aussi un important actionnaire de la Compagnie des Indes.
    Avec lui s’éteint le dernier mâle de la famille d’Osterwald.

d’Osterwald Samuel fils de Jean-Frédéric. Bourgeois de Neuchâtel. Samuel est baptisé le 8 novembre 1692, ses parrains sont le diacre de Valangin M. Tribolet, David Sandoz et le ministre du Saint Evangile Jean Louis Choupard. Samuel est immatriculé à la faculté de philosophie de l’Université de Bâle le 27 décembre 1709, puis à celle de droit en 1710. En 1714 il présente un travail sur le thème « de judicibus et corum imprimis officio…Basilea.. Cette dissertation lui vaut le titre de licencié. Il fait aussi éditer un ouvrage sur « les lois, us et coutumes de la souveraineté de Neuchâtel et Vallangin ». Dans son journal il raconte qu’il voyage un peu partout à l’étranger pour y rencontrer des personnages célèbres. Il revient au pays et y occupe quelques charges: maître des clefs, conseiller d’Etat,  président du Conseil, maire de La Sagne, de Valangin. Il meurt à Neuchâtel le 25 décembre 1769. En cette dernière ville il avait épousé, le 17 juin 1721 Chaillet Marianne fille de Ferdinand, d’Auvernier. Marianne est baptisée le 6 septembre 1703. C’est à Neuchâtel qu’elle décèdera le 9 décembre 1731. De leurs enfants l’aînée est baptisée à Auvernier, les suivants à Neuchâtel, ils sont:

  • Salomé 1721 – 1777.
  • Jean Frédérich né en 1723. Négociant à Paris il y meurt en 1790. Il lègue aux pauvres de Neuchâtel 800 livres. Sans postérité, ses légataires universels sont les fils de son frère Ferdinand.
  • Ferdinand 1724 – 1781
  • François 1724 – 1725.
  • Samuel né en 1729 est le jumeau de Suzanne qui épousera en 1766 Heinrich Ludwig Steiner, de Zürich, capitaine au service de Sa Majesté britannique. Suzanne meurt à Couvet en 1785.

D’OSTERWALD Samuel, va, en 1716, faire un stage à Paris. Il est économe et y trouve le coût de la vie fort cher. Il doit s’acheter une nouvelle perruque, celle amenée de Neuchâtel est trop démodée. Il écrit à son père « …je ne soupe jamais, je bois un coup et me couche… » Il assiste, très ému, à la cérémonie du Vendredi-Saint. le Roi Soleil lave les pieds aux pauvres, et raconte tout cela dans une lettre à ses parents avec une admiration naïve. Il va aussi rendre visite aux prétendants évincés de la Principauté de Neufchastel. Son père, ardent comtiste, le prie d’aller chez Mr. de Matignon… qui lui fait mille caresses… De Paris, il passe à Londres, chez son oncle maternel et n’y demeure que deux mois y trouvant la vie excessive. Il est allé à la cour, rencontrant moult gens célèbres. Puis il traverse la Hollande, s’arrête chez son oncle à Bar-le-Duc, à Magdebourg, il y endure les affres de la dysenterie… la grande fatigue que l’on souffre sur ces chars de poste, les injures de l’air, les mauvais aliments et l’exécrable bière, m’ont attiré cette maladie. Puis, à Berlin, nouvelle lamentations sur la dépense, l’exilé songe avec nostalgie à son cher pays… Mais enfin par une lettre du 2 février 1717, Samuel informe son frère Jean-Rodolphe que le roi de Prusse l’a nommé maire de La Sagne. Nomination qui fait le bonheur de  Samuel qui s’empresse de venir en sa mairie passant par Hambourg, Brême, Groningue, Amsterdam, Bar-le-Duc. Là les charmes de sa cousine le retiennent quelque peu… mais lui, revient au pays par devoir. Sa chère Jeanne-Lucrèce de Chambrier, en 1725, soit  quatre ans plus tard montre son oubli et son indifférence en épousant un gentilhomme écossais Jean de Sayen.

Dans les archives du château d’Auvernier sont conservées deux lettres d’Osterwald. L’une datée du 10 mai 1723 et l’autre, adressée à François fils de François Chambrier le 10 janvier 1724.

Jean-Frédéric Osterwald, fils de Jean-Rodolphe, bourgeois de Neuchâtel, né à Neuchâtel le 24 novembre 1663, dit le Grand Osterwald, terrassé pendant son prêche d’une attaque d’apoplexie dans La chaire du Temple du Bas de Neuchâtel, le 14 juin 1747,  enterré le 17 dans la dite église où se trouve toujours son tombeau. Il épouse le 22 août 1684 Salomé de Chambrier fille de Rodolphe, juge de l’Ordre de la noblesse au Trois Etats, bourgeois de Neuchâtel, baptisée le 20 octobre 1661 et décédée le 27 novembre 1715. Leurs enfants ont été baptisés à Neuchâtel:

  • Barbe, née en 1685, épouse Jean Henry de Montmollin.
  • Jean-Rodolphe, né en 1687, pasteur en l’église française de Bâle.
  • Samuel, né en 1692, décédé en 1769, maire de La Sagne et de Valangin.
  • Susanne, née en 1695, épouse de Samuel Chambrier.

Il a étudié la théologie à Zurich en 1676. A Saumur en 1678. Consacré ministre le 5 juillet 1683, il s’affirme aussitôt comme grand théologien protestant. Il veut faire célébrer les fêtes de Noël, Vendredi-Saint, l’Ascension, ce qui le fait accuser de piétisme. C’est aussi  lui qui Introduit la nouvelle liturgie adoptée ensuite dans toute la principauté, voir ici le Messager Boiteux de 1848, 1849 et 1949… Plusieurs portraits à l’huile, de jeunesse et d’âge mûr, nous ont conservé ses traits, à la Bibliothèque des pasteurs, à celle de la ville de  Neuchâtel, chez Mr. le pasteur Maurice Perregaux. Des gravures de la bible OSTERWALD, Johannes Fredericus Osterwald ecclesiae neocomensis pastor.

A propos de portraits voici ce qu’Osterwald écrit le 19 novembre 1718 à son ami Turretini de Genève: « Vous me demandez mon portrait, je vois par là votre amitié pour moy, si nous avions icy un peintre je vous l’envoyerais mais je n’en avions point, il en passe  quelques fois et dès que nous en aurons un qui entende un peu à son métier je me mettrai sur le siège pour me faire tirer et vous aurez mon portrait. J’en ai bien un, fait il y a 24 ans mais outre qu’il ne vaut pas grand-chose mon fils l’a emporté à Basle.

A l’âge de quatre-vingts ans ans Osterwald revoit l’hébreu et le grec pour une traduction plus exacte de la bible. Une révision parait en 1744. La Bibliothèque de Neuchâtel conserve ses mémoires manuscrites. Il a publié grand nombre d’ouvrages théologiques, certains sont traduits en allemand, flamand, anglais, danois, hongrois et même en arabe. La Bible Osterwald est publiée avec les Réflexions de l’auteur. C’est lui qui, en 1703, fait la dédicace du temple des Planchettes – Musée neuchâtelois 1947, page 145.

Osterwald Jean Rodolphe fils de Jean-Jacques. Né en 1621 à Neuchâtel où il mourra à l’âge de 60 ans et 6 mois le 27 juillet 1682. En 1638 à l’Université de Bâle. Consacré au Saint Ministère en 1648, pasteur à Neuchâtel puis à Cortaillod. La comtesse de Neuchâtel Anne Geneviève de Bourbon l’anoblit en 1673. Anne Geneviève est, par les femmes, descendante des comtes de Neuchâtel. Dynamique, Jean-Rodolphe est un adversaire acharné du « concensus » helvétique. Il est signalé entre 1665 et 1669 pour ses discours et propos séditieux. Il est dit, en 1669, « occuper mal à propos » la place de Maire en Consistoire ! Il vit à Neuchâtel en sa maisom de la rue St. Maurice. Trois de ses lettres en latin sont déposées à la Bibliothèque centrale de Zürich.

Son traité de mariage est daté du 17 mars 1657 en commun avec Brun Barbe fille de Jean bourgeois de Neuchâtel; c’est en cette ville que mourra Barbe le 15 avril 1689. Leurs enfants sont baptisés à Neuchâtel, ils sont:

  • Barbe née en 1657, meurt enfant.
  • Charles né en 1660, meurt bébé.
  • Charles né en 1661, meurt jeune.
  • Anne-Marie née en 1662, meurt jeune.
  • Jean-Frédéric ligne directe. Né en 1663, baptisé le 29 novembre de cette année. Ses parrains sont: le procureur Brun, Jean Osterwald et le capitaine Frédéric Guy.

Osterwald Jean-Jaques est fils de Louys. Communier de Bevaix, bourgeois de Neuchâtel. 1570 – 1639. Capitaine au service du roi de France jusqu’en 1593. Sur un portrait de Jean Jaques il porte la chaîne d’or de la médaille à l’effigie du roi Henri IV de France, distinction méritée. On sait qu’il a séjourné durant cinq ans hors du comté fuyant les menaces de ses soldats réclamant payement de leur solde. Maître bourgeois. Conseiller de la ville de Neuchâtel. De 1617 à 1624 il a des difficultés avec sa famille au sujet d’un héritage. Pour les fiançailles de son fils David le 18 décembre 1626 il lui donne deux bracelets d’or et trois bagues aussi d’or. Jean-Jaques, en 1594, épouse Merveilleux Marie fille de David bourgeois de Neuchâtel. Veuve en 1641 elle échange un bien sis à Savagnier. Leurs enfants sont:

  • David 1595-1636.
  • Jacquâ 1598-1669. Elle a épousé le bailli de l’Erguel Jean-Pierre Thellung.
  • Esabeau 1600-1650.
  • Louis 1601-1635. A la guerre en Valteline pour le Roy de France il y meurt en 1635 laissant veuve sa femme Esabeau née Clerc-dit-Guy. 
  • Jaques né en 1603. A sa naissance Jean-Jaques son père écrit ce quatrain:

« A ce cinquième enfant quel souhait puis-je faire ?
« Sera-ce qu’il soit beau, qu’il soit grand, qu’il soit fort ?
« Non, non, cela y est! Seigneur veuille, à bon port
« Conduisant son labeur, à tous biens, le parfaire. »

A l’âge de 15 ans il étudie à Bâle. Diacre à Valangin, à Cornaux, à Saint-Blaise, Neuchâtel et Cortaillod. En 1641 il est doyen de la Classe mais sa mort interrompt sa carrière pastorale en 1644. Il avait épousé Marguerite de Montmollin fille de George, dont Jean-Jaques né en 1640 et George né en 1642.

  • Samuel 1606 – 1649. Conseiller de la ville de Neuchâtel. Capitaine au service du roi de France. Barbe Chambrier est sa femme.
  • Suzanne née en 1608.
  • Madelaine née en 1611. Se marie avec Louis Rosselet.
  • Henri né en 1612. Il est enseigne au service du roi de France en 1632.
  • Nicolas né en 1614, mort en 1659. Conseiller de ville. Esabeau Purry fut sa femme. 
  • Baltazard né en 1616. Enseigne au service du roy de France. Meurt à la guerre en Valteline en 1636.
  • Jean Rodolphe né en 1621, mort en 1682.

Osterwald Louys fils de Louys. Descendant d’une famille germanique de noblesse de robe et d’épée. Conseiller de la ville de Neufchastel, maire de cette dernière ville ainsi que de La Coste. Châtelain de Thielle. Fait partie des Quatre Ministraux. Passe reconnaissance de ses biens le 23 septembre 1569. En 1582 il est nommé porte-enseigne lors de bruits de guerre. Inventaire de ses vignes à Peseux aux Chansons, aux Parcs à Neuchâtel. Sa maison sise à la rue des Hospitaux en-dessous de l’Ecluse près de la fontaine Saint-Guillaume. En 1585 la communauté de Bevaix lui accorde le droit de communier. En 1589 Marie de Bourbon comtesse de Neuchâtel le destitue de son poste de maire. Cette année-là il va servir le Béarnais accompagné de ses fils Jean-Jaques et Jonas, lors de sa montée sur le trône de France et de Navarre comme Henri IV de France. Ils participent à la bataille d’Arques. Avant la bataille Louys écrit une dernière lettre à sa femme… »-..ma mie Jaqua… ». Ils sont tous trois pris par les lansquenets allemands et Louys, blessé meurt le 18 novembre 1589. Par un traité de mariage daté du 2 janvier 1554 Louys épouse Barrellier Jaquâ dite Jaqueline, De Corcelles, fille d’Egrège Jean. Elle sera dite relicte lors de la reconnaissance de biens du 15 janvier 1607. Ils ont:

  • Jonas il épousera Marguerite Baillods, de Môtiers. Sera tué au cours d’une échauffourée faubourg St.-Germain à Paris.
  • Pierre à Neuchâtel, conseiller de ville. Son épouse est Barbely Merveilleux.
  • Jean-Jaques.
  • Henriette elle sera épouse de David Mentha.
  • Margueron sera femme de Jehan Peter maistre bourgeois et banneret de Neuchâtel.
  • Anne sera l’épouse du receveur de Neuchâtel Abraham Rossel.
  • Rose femme du maire des Verrières Nicolas Verdonnet.
  • Sarah épouse du meunier de Saint-Blaise Antoine Dardel.
  • Catherine sera la femme du notaire Jean-Jaques Junod.
  • Marie épousera Jean-Jaques Fornachon.

Osterwald Louys alias Robert fils de Robert bourgeois de Neuchâtel. Orfèvre et dorier. Par traité de mariage daté 20 avril 1531 il épouse la fille de Claude Gaudet, Henriette, d’Hauterive, qui lui donne: 

  • Louys ainsi que la petite
  • Barbely.

 

Robert Osterwald, dit Ludwig, venu de la Westphalie à Neuchâtel en 1492. Son nom germanique est déformé en Estrebote, d’Esterot puis Ustenwald, bourgeois de Neuchâtel avant 1482, dorrier et maistre orfèvre.