Nous vous avions entretenu autrefois de l’intégration dans le canton de Neuchâtel du territoire et des habitants du Cerneux-Péquignot en 1821 (cf. Bulletin de la SNG 33, 2007, p. 30-39 ). Voyons maintenant comment cette petite population s’est intégrée dans son nouvel environnement. 

Disons-le d’emblée : tout semble s’être déroulé sans difficulté. Même si cela paraît étonnant pour une petite communauté qui vécut une génération avant dans un régime républicain, les gens du Cerneux eurent une conduite exemplaire lors de la première tentative de révolution en 1831. Aussi, en récompense de leur fidélité, le roi de Prusse octroie le 20 février 1832 à l’ensemble de cette population la bourgeoisie de Valangin, considéré alors comme l’un des remparts du régime.

Cependant, on n’est pas bien riche au Cerneux. Faire reconnaître la décision du Roi par la bourgeoisie (selon la phraséologie spécifique de cette institution, on les y incorpore) coûte de l’argent. Certains pourraient payer la taxe pour obtenir l’acte d’incorporation,  mais ils ne sont pas très nombreux, et d’autres, moins richement dotés, souvent les plus méritants, en seraient exclus.

Après avoir beaucoup réfléchi à la question, la bourgeoisie de Valangin consent neuf ans après à recevoir en bloc ces gens, moyennant une somme globale que les habitants du Cerneux-Péquignot se répartiront entre eux selon leur fortune respective. Une année plus  tard, les représentants des lignées principales prêteront serment de nouveaux bourgeois devant les autorités de Valangin.

Tous ces faits sont décrits dans le 32e volume des procès-verbaux de la Bourgeoisie de Valangin sous la date du 3 août 1841 (réception) et du 5 juillet 1842 (prestation du serment). Voici la liste des personnes concernées, soit de l’ensemble de la population mâle originaire du Cerneux-Péquignot à cette époque. Ceux qui sont décédés entre 1832 (décision royale) et 1841 (date d’incorporation) y apparaissent aussi.