Bulletin 41 / Septembre 2010

11e journée quinquennale de la famille Sandoz

par André Sandoz

Bien ancrée dans les habitudes et les agendas des Sandoz de partout, la rencontre 2010 a rassemblé quelques 270 participants à Villers-le-Lac, le dimanche de Pentecôte 23 mai.

C’est depuis 1960, que chaque année dont le millésime se termine par 0 ou par 5 voit converger chez nous à Pentecôte des Sandoz répondant à l’invitation du Fonds Sandoz.

La journée Sandoz de cette année s’est tenue à Villers-le-Lac, pour la première fois hors du canton par amitié pour nos nombreux « cousins » de France voisine. 

Les participants avaient rendez-vous aux Brenets, au restaurant Les Rives du Doubs, où les attendaient taillaule et café. Après un message de bienvenue prononcé en quatre langues par Pierre-Yves SANDOZ, président du Fonds Sandoz, tout le monde a embarqué sur plusieurs bateaux pour une croisière sur le lac et se prolongeant par les méandres du Doubs jusqu’à Villers-le-Lac. 

Conformément à la tradition, détour est fait, entre le débarcadère et le lieu du repas, par l’église où a été prévue une célébration œcuménique animée par l’abbé de l’endroit, une brochette de Sandoz laïques et la chorale paroissiale. 

Un apéritif offert par la Mairie attend les participants à la salle des Fêtes. Puis on passe à table. Trois cents couverts sont préparés. Dîner haut de gamme, servi par une équipe professionnelle visiblement habituée aux grands effectifs. 

Atmosphère de fête, beaucoup de bruit mais aussi, et cela tout au long de la journée, la cordialité des retrouvailles, des rencontres, des découvertes de parenté, des recherches généalogiques… Le badge que porte chaque participant est fort utile. Vous n’êtes pas forcément un Sandoz tout court, votre patronyme est peut-être complété par un -Gendre, -Othenin, -Otheneret, -Bragard, -Longjean… Tout le monde, mis à part quelques conjoints, descend de Jaquet Sandoz qui vécut au Locle au 15e siècle. Environ 25 générations de lui à nous !

Grande famille, mais quelle diversité ! On dénombre 140 participants de Suisse, 80 de France, une vingtaine des Etats-Unis, une douzaine d’Argentine, quelques autres de Porto Rico, d’Australie, du Canada, d’Espagne, d’Angleterre, du Brésil.

Il y aura, après le repas, la photo officielle de cette cohorte de Sandoz groupés sur l’herbe du pré voisin.

Puis, Règlement du Fonds Sandoz oblige, l’assemblée générale annuelle du Fonds, celle-là même qui se tient chaque année à pareille époque à l’Hôtel judiciaire du Locle (le Plaid d’autrefois) devant… une douzaine de personnes. Parce que le Fonds Sandoz, c’est d’abord et surtout notre vénérable institution d’entraide familiale, qui se préoccupe depuis plusieurs siècle des Sandoz confrontés à des difficultés financières. Le Fonds fonctionne à la manière d’une fondation, c’est-à-dire que le capital accumulé grâce à la générosité de nombreux Sandoz produit des intérêts que le Bureau utilise pour répondre aux demandes qui le méritent. C’est cela, le Fonds Sandoz. Accessoirement, et plus visibles, ont lieu tous les cinq ans nos fameuses retrouvailles organisées par un comité ad hoc.

L’assemblée générale terminée, c’est la dispersion qui s’amorce. Les cars attendent pour reconduire les participants aux Brenets, à La Chaux-de-Fonds où à Neuchâtel.

On se reverra en 2015, si tout va bien.

Ajoutons encore que les Sandoz venus de loin ne se sont pas déplacés pour la seule journée de dimanche. Le comité d’organisation leur avait concocté une semaine mêlant l’amitié, le tourisme, l’histoire et le culturel (Sandoz Films Festival à l’ABC, La chaux-de-Fonds).

Parmi les intervenants à la Salle des Fêtes, il convient de relever l’excellent et écouté exposé de Marie-Paule Prenat-Sandoz, d’Audincourt, professeur d’histoire à la retraite. Elle s’exprimait sur les origines de son nom de jeune fille et sur l’étonnante quantité de Sandoz outre-Doubs.

Quelques extraits :

Le patronyme Sandoz n’entre pas dans les catégories habituelles. Il n’est pas un ancien prénom de baptême comme Martin (2600 en France), Bernard ou Thomas, Il n’est pas en rapport avec l’activité professionnelle comme Maréchal, Boulanger, Mercier ou Meunier. Il n’est pas un sobriquet comme Leborgne, Leroux, Boiteux ou Grandjean. Il n’indique pas un lieu d’habitation comme Dumoulin, Dubois ou Descombes.

Si le nom Sandoz n’est rien de tout cela, c’est tout simplement parce qu’il est d’origine étrangère. Anciennement Sandot, Sandol, Sandolz, il est issu du germanique Sandwald, qui signifie « qui gouverne bien ».

On estime à 5000 ou 6000 le nombre de Sandoz dans le monde : 37% en Suisse, 32% en France, 26% en Amérique, 5% ailleurs. 

Pourquoi et quand les Sandoz ont-ils émigré de Suisse en France et plus particulièrement dans le Doubs ? Par deux fois notamment. D’abord lors de la guerre de Dix Ans (1635-1644), 4e partie de la guerre de Trente Ans, la Franche-Comté étant ruinée et la Suisse surpeuplée; il s’agit là d’une population agricole.

Puis c’est, vers 1795, une migration d’horlogers suisses vers Besançon où ils arrivent par familles entières.

Et Marie-Paule de conclure : la frontière franco-suisse mesure 573 km de Bâle à Genève. C’est une « frontière couture », et non une « frontière coupure » comme la frontière israélo-palestinienne. Et on assiste aujourd’hui à une espèce de renversement des flux migratoires puisque 18 000 frontaliers viennent chaque jour travailler en Suisse.

André Sandoz