Bulletin 42 / Décembre 2010

L'ascendance de Julie Miéville

par Pierre-Arnold Borel

I. Julie MIÉVILLE

est née le 20 février 1822 à Cortaillod, en la Principauté et canton de Neuchâtel en Suisse, fille de François Louis et de Jeanne Louise GENSEL, dans une famille protestante aux idées royalistes.

Le 1er novembre 1844, elle fait une demande de passeport pour Dresde, en Saxe, où elle a trouvé une situation. Célibataire, elle met un fils au monde à Leipzig en 1846. La naissance de Max Alfred, le 29 octobre 1846, est enregistrée à Colombier, la commune d’origine de Julie.

Max Alfred sera adopté par Heinrich Gottfried MÜLLER, maître de Chapelle à Landsberg, district de Halle, et sa femme Johanna née WILHELM. Il portera le double nom de sa mère et de son père adoptif. Son petit fils Ernst MIÉVILLE-MÜLLER vivait encore à Bernburg, en Saxe Anhlat en 1933

On ne connaît rien de la vie de Julie, qui semble avoir perdu contact avec sa famille suisse. Selon un document officiel émanant du consulat allemand de Riga et daté du 4 mai 1910, Julie MIÉVILLE, de nationalité allemande, est décédée en septembre 1905, à l’âge de 83 ans, sur le domaine de Rentov, dans le district de Dvinsk, près de Riga en Lettonie.

II. MIÉVILLE François-Louis

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel et de Valangin, fils de François Nicolas et de Marguerite CHARLES est né le 13 octobre 1793, à Champvent, au pays de Vaud ; décédé le 9 août 1844 à Boudry. Il est Maître menuisier.

A l’âge de 50 ans, il exprime le désir d’acheter la bourgeoisie de Valangin qu’il obtient assez facilement. En ces temps troublés, il se sent fervent patriote et royaliste convaincu. « Vu un placet de François MIÉVILLE, de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, menuisier à Boudry, suppliant sa majesté de lui accorder la qualité de bourgeois de Valangin, alléguant qu’il a servi dans le bataillon des tirailleurs de la Garde, où il a été décoré de la Médaille de fer, et qu’en 1831, étant domicilié à Cortaillod, il a pris les armes contre les rebelles ; vu un rapport de M. Cousandier, conseiller d’Etat et châtelain de Boudry, entendu celui du Département de l’Intérieur et délibéré : le Conseil arrête que le placet du suppléant sera recommandé au ministère du Roi. » – Château de Neuchâtel, le 22 janvier 1843 (Manuel du Conseil d’Etat de la Principauté).

Le 6 février, le Conseil approuve les rapports à la Cour, rédigés par M. le Chancelier, concernant les lettres de bourgeoisie de Valangin sollicitées par M. MIÉVILLE. – Accordé : le 3 juillet 1843.

« Par la présente lettre, nous recevons, agrégeons et incorporons au Noble et Vertueux Corps des Bourgeois de Valangin mon dit Sieur François Louis MIÉVILLE et ses légitimes descendants, nés en loyal mariage, à perpétuité, et nommément ses trois fils : Paul, né en 1829, James, en 1832 et Henri-Louis, en 1834.« 

Le 3 octobre 1835, une convention est passée avec lui pour la livraison de 15 bancs pour le temple de Boudry (Archives de Boudry – Procès-verbaux 1831-1841 p. 357).

Le 1er juillet 1819, il épouse à Neuchâtel, GENSEL Jeanne Louise Suzanne, de Villars Lussery, au pays de Vaud, fille de Samuel et de Dauphine Jeanne CHAVE ; née le 16 juin 1791 à Lausanne ; décédée le 13 et inhumée le 16 mars 1860 à Boudry. Ses parents étaient tous deux issus de réfugiés huguenots.
Dans la Bible de famille, David-Frédéric GORGERAT, son gendre, a inscrit son décès. Avec ses enfants et sa vieille mère, elle s’est laissée portraiturer en 1845 par le miniaturiste Henri-Louis Convert. Pour cette ravissante miniature, l’artiste a reçu 40 pistoles d’or.
Le couple a eu onze enfants :

  • Françoise Louise (1819),
  • Augustine Louise (1821-1885),
  • Julie (1822-1905),
  • Claude Louis (1823-1825),
  • Marie Philippine (1825-1908),
  • Cécile Henriette (1827-1832),
  • Pauline Frédérique (1828-1833),
  • Paul Arthur (1829-1858),
  • James Alphonse Louis (1832-1906),
  • Henri Louis (1834-1870) et
  • Pauline Cécile (1836- )

III. MIÉVILLE François Nicolas

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils de David et de Catherine PIERREHUMBERT, est né le 27 juillet 1769 et baptisé le samedi 5 août à Colombier ; décédé dans la matinée du 20 avril 1814 (« à l’hôpital pour aliénés », sans autre indication de lieu !).
En 1791, « lève », c’est-à-dire demande une pièce officielle pour partir à l’étranger. Le 20 avril 1801, il obtient un passeport pour Bruxelles ; en 1811, il le fait valider pour parcourir la Suisse, l’Allemagne et la France. Maître menuisier. Il épouse à Champvent, au pays de Vaud, CHARLES Suzanne Marguerite, née le 26 novembre 1770 à Champvent, fille de CHARLES Pierre François. Publications des bans de mariage à Champvent, le 30 juin 1793.
Le couple a eu sept enfants :

  • François Louis (1793-1844),
  • Suzanne Marguerite (1796 – ),
  • David Henri (1798-1823),
  • Jean Frédéric (1802 – ),
  • Marianne Philippine (1804 – ),
  • Louise (1808 – ) et
  • Philippe (1810 – ).

IV. MIÉVILLE David dit David-Henri

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils de François et d’Anne-Marie VUILLEMIN, est né le 6 avril 1732, à Colombier ; décédé au-dit lieu, le 23 juin 1798.
En 1762, il s’établit dans ce village, avec sa famille. Devient bourgeois interne de Neuchâtel, en 1781.
Il épouse à Saint-Aubin, le 22 août 1761 PIERREHUMBERT Catherine, de St-Aubin, fille de Jacob et de Marie NICOUD, née en 1726 à St-Aubin. Décédée le 27 novembre 1782, à Colombier, âgée d’environ 57 ans.
Le 22 juillet 1762, elle achète une portion de maison à Colombier.
Ce couple a eu six enfants :

  • Jeanne (1764),
  • Jean David (1766),
  • Marie (1767),
  • François Nicolas (1769-1814) et
  • Marianne ( +1797).

V. MIÉVILLE François Louis

de Colombier, fils d’Henri François, vigneron et de Salomé VAUTHIER, est né le 15 juin 1707 à Colombier ; catéchumène à Noël 1722 ; décédé entre le 27 septembre et le 10 octobre 1765, à Colombier. 
Il épouse à Colombier le 22 février 1730 VUILLEMIN Anne Marie, de Valangin, fille d’Henri, née en 1704, décédée le 12 avril 1768, à Colombier (catéchumène à Valangin en 1717).
Le couple à plusieurs enfants :

  • Suzanne Marie (1730),
  • David Henri (1732-1798),
  • Elisabeth Madelaine (1733),
  • Françoise Louis (1742).

VI. MIÉVILLE Henri François

dit aussi Henri Louis, de Colombier, fils d’Elie a été baptisé le 17 octobre 1669 à Colombier, décédé avant 1712. Important vigneron encaveur. Le 11 février 1898, il passe un accord avec ses frères et sœurs de mère. Le 25 mai 1702 : vendition de rosée [1] de vendange, soit 8 hommes [2] de vigne.
Il épouse le 31 octobre 1696 à Colombier VAUTHIER Salomé, de Colombier, fille de Jonas et de Jeanne BOURQUIN.
Le 20 mars 1713, celle-ci vend trois morcels de terre, à Planeyse, pour 110 livres faibles, puis le 13 mars 1714, elle vend sa propre vendange, 9 hommes de vigne (elle doit alors 139 livres faibles au seigneur vigneron). Le 13 juin 1715, nouvelle vente de sa vendange et 197 livres faibles dû au seigneur vigneron. Vente analogue le 17 mai 1717.
Elle est décédée le 9 janvier 1745 à Colombier.
Le couple a eu plusieurs enfants :

  • Suzanne Marie (1697),
  • Jonas et Abraham (1700) jumeaux qui n’ont pas vécu,
  • Jeanne Esabeau et Jean Jacques (1702) encore des jumeaux qui n’ont pas vécu,
  • Jonas (1704) et
  • François Louis (1707-1765).

VII. MIÉVILLE Elie

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils d’Abraham, est né le 24 juillet 1642 à Colombier ; notaire de 1662 à 1697 ; en 1681, il est nommé greffier ; ancien d’Eglise à Colombier, secrétaire communal, personnage opulent, homme influent ; décédé le 15 avril 1697 à Colombier ; le 2 février 1698, ses enfants procèdent au partage de ses biens. 
Le 20 juin 1666, Elie assiste sa mère en justice ; elle a été traitée de sorcière par la femme de David Colin ; à cette époque, cette accusation était très grave et pouvait porter un préjudice énorme à la personne visée ; le 4 juillet, ces deux dames se sont réconciliées.
Le 14 juillet 1676, Elie rencontre ses beaux-frères pour procéder à la vente des biens HORY.

Il épouse en première noce le 25 mars 1668, à Colombier HORY Esabeau, bourgeoise de Neuchâtel, fille de Blaise, issue d’une famille de magistrats. Son apport est important : 3’500 livres faibles de dot, de nombreux champs et vignes. En 1671, elle donne quittance à sa famille pour ses biens propres hérités de ses parents.
Le 11 février 1698, ses enfants passent un traité entre eux au sujet des biens de feue leur mère : la dot de 3’500 livres faibles leur est restituée, plus les terres, ainsi que le douaire de feue Esabeau GROSSOURDY leur grand-mère maternelle,veuve de Jean Jaques PURY, pasteur à Neuchâtel.
De cette union naissent plusieurs enfants (cités dans le traité de 1898):

  • Henri François (1669-1745),
  • Elie (+ 1749),
  • Anne et Marie Magdeleine.

Elie MIÉVILLE épouse en 2e noce Suzanne ANDRIÉ, fille de David, des Geneveys sur Fontaines. De cette union naissent plusieurs enfants :

  • Jean-Pierre,
  • Suzanne,
  • Marguerite et
  • Barbely.

VIII. MIÉVILLE Abraham

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils de Jonas.
Cité avec son père le 5 mai 1631 ; gouverneur de la communauté de Colombier en 1649, notaire et greffier, décédé avant 1668.
Il épouse DROZ Marie, de Corcelles, fille de N…
Elle achète une maison à Colombier pour 1800 livres faibles le 10 septembre 1642.

IX . MIÉVILLE Jonas

fils de Lienhardt, de Colombier ;
Le 6 février 1613, il échange une vigne avec Ursely Wattel, sa belle-mère ; le 5 mai 1631, il vend des vignes.
Il épouse en première noce avant 1610 ROSSEL N…, la fille de Samuel et d’Ursely Wattel dit Philibert, de Bevaix (décédé avant 1580)
Il épouse en deuxième noce THOMASSET Jehanne, de Colombier, fille de Bernard, dont un enfant qui semble être unique, Abraham.

X. MIÉVILLE Lienhardt

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils de Jehan, lieutenant de justice en 1582 et gouverneur de Colombier en 1589 ; le 18 novembre 1603, il reconnaît les biens Miévylle, au nom de ses petits-enfants, encore en bas âge, nés de feu Jean MICHEL, le maire de Cortaillod, et de sa fille Elisabeth MIÉVILLE;
Il épouse GARROT Marie de Ressudens au pays de Vaud, fille de spectable Humbert.
Le couple a des enfants : Jonas et Elisabeth.

XI. MYÉVILLE Jehan

alias Jordanne, de Colombier, fils de Jaques.
Bourgeois de Neuchâtel, vigneron et paysan ; rec. biens le 20 mars 1532 ; « Jehan Myeville de Coulombier feroit « foynesons, moyssons et vendenges quant il fera beaul tems » ; son épouse est inconnue ; décédé vers 1565.

XII. MYÉVILLE Jaques dit Jaquet

de Colombier, bourgeois de Neuchâtel, fils d’Estevenin le chappuis ; décédé avant 1520.
rec. ses biens à Colombier le 14 novembre 1441.
Il épouse NORMAN…. de Colombier, fille de Jehan.

XIII. MYÉVILLE Estévenin

le chappuis, fils de N… vit à Neuchâtel en 1440. 

Notes

  1. La coutume appelle rosée les fruits annuels de la terre. Se dit au sens général de récolte (Dictionnaire Pierrehumbert)
  2. Unité de surface pour les vignes valant 3 ares ½. (Dictionnaire Pierrhumbert)