Bulletin 47 / Décembre 2012

Visite du Musée de la vigne et du vin au château de Boudry
Samedi 28 janvier 2012

notes de Françoise Favre

Après avoir traité tous les points de l’ordre du jour, l’assemblée était invitée à visiter le Musée de la vigne et du vin sous la conduite de Patrice Février, intendant du château.

C’est sans doute à la fin du 13e siècle que le château de Boudry est édifié sur une colline stratégique par le comte de Neuchâtel, dans un but défensif. La première mention écrite apparaît en 1306. En 1350, Boudry accède au rang de ville, siège d’une Bourgeoisie et on loge une garnison de défense au château. Durant deux siècles, il va subir de nombreux travaux d’agrandissement, d’aménagement ou de démolition jusqu’au 15e siècle où le déclin s’amorce. Il tombe peu à peu en ruine, manque plusieurs fois d’être démoli, servira de prison et devient finalement propriété du canton en 1821. Il faudra encore attendre jusqu’en 1950 pour que finalement le château soit définitivement sauvé et qu’une importante restauration soit entreprise. En 1957, on y installe le Musée de la vigne et du vin, un musée qui est né de la volonté de quelques Boudrysans qui ont fondé en 1951 la Confrérie des vignolants.

Jusqu’à l’aube du 20e siècle, la culture de la vigne a joué un rôle prépondérant dans l’économie locale. Huit personnes sur dix vivaient alors de la vigne et du vin (vignerons, tonneliers, etc.). La vigne et sa culture ont forgé les mentalités, marqué le paysage et l’architecture, et permis l’essor économique du pays. La crise du phylloxera, va mettre fin à cette économie.

Le musée – qui est le plus riche d’Europe – présente un certain nombre de trésors dans son exposition permanente et accueille régulièrement des expositions temporaires. On peut en faire une visite virtuelle, pas à pas, sur le site Internet du Château et Musée 

Aussi, je me contenterai de relever quelques aspects particulièrement intéressants de ce Musée.

Dans le hall d’entrée, on découvre une très belle mosaïque romaine, prêtée par un collectionneur lors d’une exposition sur la bouteille, et restée depuis en dépôt au Musée. Cette mosaïque, qui date vraisemblablement du 3e siècle, vient de la région du Liban ou de la Syrie. On y voit un banquet réunissant neuf personnes qui tiennent dans leur main de petites bouteilles en verre.

A l’étage, une salle est consacrée aux contenants du vin, de l’amphore au « vinobox » (ou « cubiténaire ») moderne, en passant par de précieuses bouteilles en verre joliment gravées. Sur un panneau en bois, on peut lire – difficilement car tous les mots sont collés – ce conseil d’Hypocrate « Le vin est chose merveilleusement approprié à l’homme si en santé comme en maladie on l’administre avec à propos et mesure ».

Dans la plus grande salle, on peut admirer une collection d’outils et d’instruments nécessaires à la culture de la vigne au fil des saisons. La plupart de ces outils portent des noms typiquement neuchâtelois : rablet, brecet, gerle ou encore corbet, cette petite serpe que tout vigneron avait dans sa poche et qui lui servait aussi bien à tailler sa vigne qu’à manger son casse-croûte. Ce petit outil a été abandonné après la crise du phylloxéra, parce que les méthodes de culture ont radicalement changé, et a été remplacé par le sécateur.

Enfin, le caveau abrite une magnifique collection d’étiquettes, dont une des plus anciennes porte le millésime 1834.

Et bien sûr, la visite s’est terminée dans le cellier – immense – où l’apéritif nous a été servi, occasion de goûter un excellent vin blanc non filtré.

Château de Boudry