Bulletin 51 / Décembre 2014

Quand la SNG se présente à Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

par Françoise Favre

En octobre 2013, pour fêter ses 80 ans, la Société Suisse d’Etudes Généalogiques (SSEG) avait organisé au Casino de Berne un grand salon de généalogie auquel avaient participé – outre les sociétés régionales de généalogie – quelques sociétés étrangères. C’est ainsi que la SNG avait été invitée à participer à Brive-la-Gaillarde à l’un de ces grands forums de généalogie dont les Français ont le secret.

Les 27 et 28 septembre 2014, trois membres de la SNG se sont donc rendus à Brive, où « GENCO 2014 » rassemblait cent vingt exposants à l’Espace des Trois Provinces, une immense halle d’exposition de 2400 m2. Nous y avons retrouvé quatre personnes de la Société Genevoise de Généalogie et quatre membres de la Société de Généalogie de la Région de Bâle. Organisé par l’association Généalogie en Corrèze présidée par Claude Jaillard, presque toutes les régions de France y étaient représentées, ce qui permettait aux Corréziens qui ont des racines en Alsace, en Bretagne, dans les Landes ou en Provence de trouver « de la matière » pour poursuivre ou entamer une recherche. La présence des Suisses a été très remarquée ! Plusieurs stands présentaient des cartes postales anciennes, des livres, des outils informatiques et de numérisation ; des artisans ou des artistes offraient leurs services pour peindre des arbres personnalisés, des blasons ou même écrire pour vous l’histoire de votre famille.

Environ 5000 visiteurs se sont pressés autour des stands durant ce week-end. Selon Claude Jaillard, « la généalogie est le deuxième passe-temps préféré des Français après le bricolage, et 60 % des français ont fait (ou ont un membre de leur famille qui a fait) des recherches sur l’origine de leur famille ». Si certains venaient là en curieux, la plupart des visiteurs avaient préparé leur visite et savaient exactement ce qu’ils cherchaient. Fiches en main, ils partaient sur la piste de leurs ancêtres, interrogeant les bases de données  ou feuilletant les relevés systématiques réalisés par les clubs ou les associations de généalogie. S’il est vrai qu’en France, la plupart des archives départementales ont mis en ligne les registres d’état civil, l’accès à ces registres ne permet pas toujours de retrouver facilement ses ancêtres. Aussi les bénévoles des sociétés régionales persévèrent-ils dans le travail de fourmi qui consiste à relever systématiquement les actes de leur région, commune par commune, puis de les classer par ordre alphabétique des patronymes pour les publier dans des petites brochures vendues à prix coûtant. Une aide que j’ai moi-même souvent appréciée dans la quête de mes ancêtres français !

Pour nous autres Suisses, la principale tâche a été d’expliquer la manière de rechercher ses ancêtres suisses, et notamment la notion de « commune d’origine » un principe très exotique pour le Français moyen ! Expliquer aussi que l’état civil fédéral et laïque n’existe que depuis 1875 (presque 100 ans après la France), que les registres postérieurs à cette date ne sont généralement pas en libre consultation, et que chaque canton a ses règles… ce que les Français ont du mal à comprendre !

Soyons honnêtes, nous avons distribué plus de petits chocolats et de leckerlis que d’actes ! Mais nous avons fait de belles rencontres. Nous avons compris que le but d’un tel salon n’était pas tant le profit que pouvait en tirer les organisateurs ou les exposants, mais bien le plaisir de se retrouver entre personnes qui partagent la même passion pour échanger, s’entraider, s’encourager. L’un des organisateurs de la manifestation me disait « Notre but, c’est de faire plaisir aux gens, de nous faire plaisir à nous même en montrant ce que notre société est capable de présenter, et de faire plaisir à notre ville en faisant venir des gens chez nous ! ». Effectivement, durant ces deux jours, il régnait à l’Espace des Trois Provinces une atmosphère de fête, de convivialité où tout le monde parlait à tout le  monde. Une expérience que nous sommes prêts à recommencer… pourquoi pas à Lunéville (Meurthe et Moselle) en octobre 2015 ?

Françoise Favre