Bulletin 52 / Août 2015

La famille Perret-Gentil : du Locle à Curaçao

par Hans Leijdesdorff, époux de Shareen Perret-Gentil
Traduction Françoise Favre

Introduction

Le 6 juin 1793, on pouvait lire dans le journal « Rotterdamsche Courant » : « Nous avons reçu la nouvelle de l’arrivée à Curaçao, le 27 février courant, du vaisseau « Amicitia », capitaine J.P. Rotgans d’Amsterdam, avec à son bord le lieutenant-colonel Perret-Gentil et une brigade des troupes nationales qui sont tous dans de bonnes conditions
Abraham doit être le premier Perret-Gentil a débarquer à Curaçao, dans les Antilles Néerlandaises [1].

I. Tout commence au Locle

Abraham est né en 1747 au Locle, dans le canton de Neuchâtel. Ses parents sont Moyse Perret-Gentil, né au Locle le 18 février 1725, et Suzanne Marguerite de PERROT. Son grand-père, Abraham Perret-Gentil a été baptisé au Locle le 13 juin 1697 et a épousé Ester DROZ. Abraham avait six frères et soeurs : Marie Ester, Susanne Emélie, Julie Esabeau, Samuel Henry, Henriette et Charlotte.
Abraham entre le 1er février 1774 dans l’armée de la République des sept Provinces-Unies des Pays-Bas, qui deviendra plus tard la République batave. Il est capitaine du Régiment de marine Bentinck à ‘s-Hertogendosch (Bois-le-Duc) et part pour le Surinam.
C’est là, à Paramaribo, capitale de la colonie néerlandaise du Surinam, qu’il épouse le 15 juillet 1776 Elisabeth Jacoba LIJNSLAGER (née en 1754 à Leiden, Pays-Bas). Elisabeth était veuve de François Louis CHAILLET, de Neuchâtel, décédé à Paramaribo.
Quand Abraham arrive à Curaçao, le 27 février 1793, il prend le commandement de la garnison [2]. La République batave coopérait étroitement avec la France, ce qui pourrait expliquer qu’en 1797, Abraham était stationné à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti) en tant qu’officier. Il quitte Saint-Domingue pour revenir à Curaçao en août 1797, sous le prétexte d’y restaurer l’ordre social et d’accroître l’influence française [3].
A la fin de sa carrière, Abraham était général de brigade dans l’armée française. Il est mort à Lyon. Une notice nécrologie a paru à Curaçao dans le journal « De Curaçaosche Courant » le 19 juin 1824.Abraham et Elisabeth ont eu quatre enfants.

II. La génération du Surinam 1777 – >1824

  1. Claude François Frederic, l’aîné des enfants d’Abraham et Elisabeth, est né à Paramaribo le 21 mai 1777. Il épouse Johanna Catharina Hansz. En 1796 il était établi à Curaçao comme officier de l’armée. De 1800 à 1803, durant l’occupation britannique, il sert le gouvernement britannique et rompt son serment envers la République batave, ce qui lui vaut d’être traduit devant un tribunal militaire au Pays-Bas. Il risque le bannissement et la confiscation de tous ses biens, mais il est seulement licencié, parce qu’il s’avère qu’il avait déjà démissionné de ses fonctions avant l’occupation britannique. En 1815, il s’engage à nouveau dans l’armée comme capitaine du 19e Bataillon d’Infanterie à Java, où il sert jusqu’à sa mort le 22 janvier 1818.
  2. Henry Louis (1779-1824), le second fils, est baptisé le 11 janvier 1780 à l’église protestante (“Grote Kerk”) de ’s-Hertogenbosch (Bois-le-Duc), avec les prénoms néerlandais de Lodewijk Hendrik. Il épouse Diena Maria de Graaf et le couple n’a pas eu d’enfant.
    De 1819 à 1824 Henry est colonel dans l’armée (de Schutterij) stationnée à Paramaribo, au Surinam. Il est également membre de la Cour de Police et de Justice criminelle (Hof van Policie en Krimineel Justitie) de la Colonie du Surinam. Il a des intérêts dans plusieurs plantations. A sa mort à ‘s Gravenhage (La Haye), aux Pays-Bas, il est lieutenant-colonel de l’armée des Pays-Bas.
  3. Maria Elisabeth Charlotte (née en 1781), la troisième enfant, épouse Philip Jacob Roederer. Elle est morte à Curaçao.
  4. Julie Emelie, la petite dernière, est née en 1783 à Deventer, aux Pays-Bas. Elle épouse Henry Louis Ritter le 9 novembre 1806 à Curaçao.

III. La première génération de Curaçao 1797-1852

1. Claude François Frederic et sa femme Johanna Catharina Hansz ont eu trois enfants, tous nés à Curaçao.

  1. Anna Maria (1797-1852), l’aînée, épouse Casper Voogd.
  2. Abraham Hendrik est né le 6 novembre 1798. Il est mort à l’âge de 17 ans, le 8 novembre 1815. 
  3. Jan Hendrik est né le 19 octobre 1800. Il épouse Cornelia Maria Hendriks le 29 décembre 1824. Il est nommé en juin 1828 à la surveillance des poids et mesures pour le vin, le grain et le bois par le Conseil de Police. Jan Hendrik est mort le 10 décembre 1852. Sa femme est morte le 23 septembre 1867. Ils sont les premiers à avoir été enterrés dans le cimetière familial des PERRET-GENTIL de Berg Altena, à Willemstad, la capitale de Curaçao.
    Jan Hendrik est le seul fils de cette génération qui a eu des descendants, et à ce titre, il est considéré comme le patriarche de la branche familiale des PERRET-GENTIL de Curaçao.

IV. La seconde génération de Curaçao 1828-1927

1.3.1. Casper Claude François Frederik (1828-1890) est l’ainé des sept enfants de Jan Hendrik et de Cornelia Maria. Il épouse Anna Maria Cornelia Statius Muller
1.3.2. Cornelia Helena Henriette Louise, dite ”Leenchi” (1830-1921), a épousé Johan Frederik Carel van Eps mais n’a pas eu d’enfant.
1.3.3. Cornelis Marinus Hendriks (1837-1862) ne s’est pas marié et on ne lui connaît pas de descendant.
1.3.4. Johanna Catharina Wilhelmina, dite “Kachi” (1839-1870) épouse August Frederik Neuman. Ils ont eu une fille unique.
1.3.5. Abraham Charles Henri Louis (1841-1905) épouse Anna Christina Johanna van Eps.
1.3.6. August Carel Casper Pieter (1843-1912) épouse Antonia Elodie Avendaño (1855-1922).
1.3.7. Anna Maria Geertruida Christina dite “Mimi” (1846-1927) épouse Mattheus Cornelis van Vooren. Ils n’ont n’a pas eu d’enfants.

V. La troisième génération de Curaçao et les générations suivantes

a. La branche de Casper Claude François Frederik

François (1.3.1) et Anna Maria ont eu trois enfants.

  • a.1. August est né à Coro (Venezuela) le 7 décembre 1859. Il ne s’est pas marié et on ne lui connaît pas de descendant. Il est mort le 10 juillet 1909 à Curaçao.
  • a.2. Geertruida Maria (1863-1945) est la seule fille du couple et elle ne s’est pas mariée.
  • a.3. Jan Hendrik (1866-1930), dit “John I” est le cadet des trois enfants. Il épouse sa cousine Cornelia Maria (c.2), la fille d’August Carel Casper Pieter (1.3.6.). Ils ont une seule fille, Atala (1914-1983) (a.3.1) qui a épousé Max Alex Perret-Gentil.
    (c.4.2). John I était fonctionnaire.
b. La branche d’Abraham Charles Henri Louis

Louis (1.3.5) et sa femme, Anna Christina Johanna van Eps, ont eu neuf enfants.

  • b.1. Jan Hendrik, dit “John III” (1889-1950) épouse en premières noces sa cousine Marcelina Helena (“Didan”) (c.7), dont il n’a pas d’enfant. Il épouse ensuite Charlotte Marie Brusse, de Colombie et après la mort de celle-ci, il épouse sa sœur Leonore Josephine. Avec Marie, il a eu deux fils, John Coenraad (1941) et Dudley Grandville (1942). Avec Josephine il a eu une fille, Helena Maria Josephine (1948).
    De 1923 à 1927, John III est fonctionnaire à Curaçao et à Aruba, et gouverneur local (Gezaghebber) de Bonaire. John III est mentionné sous le nom de J.H. Perret-Gentil Lzn. L’ajout Lzn n’est pas officiel, mais était probablement destiné à le distinguer de ses parents qui portaient les mêmes initiales, John I et John II. Lzn signifiant “fils de Louis”.
    John III s’établit avec sa troisième femme et ses enfants en Colombie où il est mort. Ses fils ont vraisemblablement donné naissance à une branche des Perret-Gentil en Colombie.
  • b.2. Urania Helena (1890-1974), deuxième enfant de Louis, épouse David van der Ree.
  • b.3. Johan Frederik Karel (1891-1959) n’a pas de descendant.
  • b.4. Francois Hendriks Casper (né en 1893) épouse Maria Pura Dobbs. Il s’établit à La Guayra (Venezuela) où il est nommé consul honoraire des Pays-Bas dans l’Etat de Vargas et de Miranda par un décret royal de 1933. Ils ont trois fils, Edgar, Francois et Richard, et une fille, Viola.
  • b.5. Cornelis Marinus (1894-1945) ne s’est pas marié et n’a pas eu d’enfants.
  • b.6. August Hendriks (1895-1896) est mort avant l’âge d’un an.
  • b.7. Henri Louis (1897-1970 a épousé Beatrice Irene Brusse. Ils ont eu quatre enfants :
    • b.7.1. Norma Madeline (1925),
    • b.7.2. Anna Christina (1930-2005), assassinée lors d’un cambriolage,
    • b.7.3. Olga Helena (1932) et
    • b.7.4. Harold Roland, dit “Roly” (1934-1998).
      Roly a épousé Gusta Martha Hofmans et ils ont eu quatre enfants : Gusta Beatrix (1959), Roland Gerrit dit “Roli” (1960), Mary Ann Solange (1961) et Vanessa Corine (1963). Roly, homme d’affaire bien connu à Curaçao, a des intérêts dans la navigation et les services portuaires. En 1995, il remporte le gros lot de la loterie nationale qui s’élève à Nafl 1 million (USD 560,000). C’est un membre actif du Yacht Club de Curaçao.
      Roli (jr.) a épousé Miranda Cannegieter. Ils ont deux filles, Stacey Caroline et Cindy Jennifer.
  • b.8. Cornelia Maria (1898-1962), célibataire, institutrice.
  • b.9. Herman Helenus (né en 1900) épouse Nora Ines Meinhard et se fixe à Caracas (Venezuela) où sont nées ses trois filles, Edna, Ana Christina et Thelma.
c. La branche d’August Carel Casper Pieter

Cette branche est de loin la plus nombreuse. Casper (1.3.6.) s’établit très jeune au Venezuela où il épouse Antonia Elodie Avendaño. Il a huit enfants. Les six premiers sont nés à La Guayra où Casper est consul des Pays-Bas. Avant de revenir à Curaçao avec sa famille, ce qu’il a fait vers 1890, Casper achète la landhuis [4] Groot St. Joris, à 12 km au nord-est de Willemstad, le 23 juillet 1884. Un des premiers bateaux de croisière visitant Curaçao, le “Prinzessin Victoria Luise” de la Hamburg American Line, propose dans son guide touristique la visite de Groot St. Joris, le 20 février 1903, « où, grâce à la bonté de son propriétaire, M. C. Perret-Gentil, les visiteurs peuvent passer la journée à chasser s’il le désirent. » En  1888, il fait construire sur la colline d’Altena (Berg Altena), à Willemstad, une résidence familiale qui a reçu le nom du pays d’origine de sa femme, “Puerto Rico”.
Casper était un homme d’affaire. En 1884 il demande une concession pour une compagnie de téléphone à Curaçao, et en 1893, il acquiert la Curaçaose Tramweg Maatschappij, une compagnie de tram à Willemstad.

Les descendants d’August Carel Casper Pieter et d’Antonia Elodie Avendaño

  • c.1. John Henry : la branche vénézuélienne
    John Henry, dit “John II” (1878-1934). Il s’établit vers 1915 Ciudad Bolivar, au Venezuela, où il épouse Maria Luisa Eugenia Aristeguieta. John II est vice-consul honoraire des Pays-Bas à Bolivar dans les territoires d’Amazones, de Delta Amacuro et de Yuruary. Il a quatre fils qui sont tous nés et ont grandi au Venezuela.
    • c.1.1. Agustin (1917-1972) épouse sa cousine Elodie Isabella (c.6.5). Ils ont huit enfants (quatre fils et quatre filles) qui vivent au Venezuela et aux U.S.A. Agustin est ophtalmologue.
    • c.1.2. Irwin (1920-1994), est ingénieur. Il fonde en 1950 le Pering Group (les ingénieurs Perret) qui est devenu l’une des plus grandes entreprises privées d’ingénierie, de conception, de construction et d’immobilier du Venezuela. Pering est toujours une entreprise privée, dirigée en partenariat par les fils d’Irwin. Irwin John (c.1.2.1) en est le président-directeur-général et Alberto (c.1.2.2), en est le vice-président et directeur exécutif. Irwin était un grand joueur d’échec et il a remporté le second prix du Championnat National de Caracas en décembre 1950.
      Il a eu trois fils et une fille avec sa femme Violeta Mijares
    • c.1.3. Otho (1922-1997) est juriste, juge, et fondateur de la compagnie d’assurance Seguros Orinoco qu’il a lui-même présidé. Il a eu six enfants avec sa femme, Ofelia Hernandez, mais seulement un fils.
    • c.1.4. Frank (1931-1999), est également juriste et fonctionnaire de haut rang dans le département de Vargas à La Guayra. Comme son frère Irwin, Frank était un excellent joueur d’échec et il a même battu Bobby Fischer dans une partie simultanée. Frank et sa femme Violeta Leal ont eu cinq enfants.

  • c.2. Cornelia Maria
    Cornelia Maria (1880-1935) épouse son cousin Jan Hendrik (voir plus haut a.3.)

  • c.3. Federico Antonio ; La branche de la landhuis Groot St. Joris
    En 1904, Federico (1881-1952) qui a épousé Hendrina Gorsira, avait déjà succédé à son père et repris la gestion de la plantation de Groot St Joris (qu’on appelle plutôt “Chincho”). Les affaires marchent bien, il y a 2.000 moutons, environ 200 vaches et beaucoup d’activités agricoles. On peut visiter la plantation de 450 hectares, s’y promener et se baigner dans la baie de Groot St. Joris, à condition de louer un chariot dans son écurie “La Aurora”.
    La famille a vécu environ deux ans au Costa Rica. A leur retour, leur fils Edgar (c.3.4.) (1913-1962) reprend la gestion de la plantation. A cette époque, la plantation est réputée pour son lait et pour sa belle cour. Dans les années 1950, de plus en plus de produits agricoles et horticoles sont importés à bas prix. A la plantation, les conditions commerciales se dégradent et ce n’est que sept ans après le décès de son frère Edgar, que Federico Enrique (c.3.5.) (1918-1985), dit Fiquito, fonctionnaire des impôts à la retraite, reprend les activités horticoles. Grâce à l’utilisation de techniques nouvelles, il arrive à obtenir de bons résultats dans la plantation. Fiquito a été un gestionnaire marquant et parfois controversé. Edgar et Fiquito avaient encore deux frères, Casper Cornelis (c.3.3.) (1910-1958) dit “Nes” et Milton Gregory (c.3.6.) (1926-1978) dit “Moni”. Les aînés de la famille étaient les deux filles Elodi Elisabeth (c.3.1 ) (1907-1973) et Vitalia (c.3.2.) (1908-1973). La femme d’Edgar, Susana Boom, qu’on appelait “Tia Chana”, est décédée à 102 ans
    en mars 2014. Elle vivait toujours à la landhuis Groot St. Joris, avec sa fille Annaclara et son mari.
    Les six descendants de Federico et Hendrina Gorsira ont eu 26 enfants et plus de 20 petits-enfants qui vivent à Curaçao, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

  • c.4. Francois Hendriks Louis (“Henry”) ; la branche de la landhuis Joonchi 
    Henry (1882-1929) a commencé sa carrière professionnelle à la Société d’import-export « Curaçao » à La Guayra, au Venezuela (N.V. Handel- en Industriemaatschappij « Curaçao »). A cette époque il était marié avec Rosalia Caballero. Quand le couple divorce,  Henry est muté à sa demande dans la branche de Curaçao de la Société « Curaçao » pour laquelle il travaillait. Les premiers enfants d’Henry, Olga Etna (c.4.1.) (1904-1995) et Max Alex (c.4.2) (1907-1985), sont issus de sa relation avec Carmelita Yumares. Pendant son séjour à Curaçao dans la maison familiale de “Puerto Rico”, Henry rencontre Silvia van der Veen Zeppenfeldt, qu’il épouse en 1919. Henry travaille dans la Société d’import-export « Curaçao » jusqu’à la fin de sa vie. Comme son père, il était membre de la Koloniale Raad et engagé dans différentes activités charitables et sociales. Silvia van der Veen Zeppenfeldt n’avait que 29 ans quand Henry est mort, en août 1929. Ils avaient six enfants, et en 1932, Silvia décide de partir vivre avec eux à Montreux, en Suisse. Plus tard, en 1947, elle est finalement retournée à Curaçao et elle a vécu à la landhuis Joonchi jusqu’à sa mort.
    • c.4.1 Olga Etna, épouse Harry Winkel dont elle a une fille. Elle divorce en 1948.
    • c.4.2. Max Alex avait été envoyé dans une école aux Pays-Bas à l’âge de sept ans. C’est un bon joueur de hockey, qui participe aux matchs de qualification dans l’équipe nationale de Hollande vers 1926. En 1941 il fait partie de l’équipe nationale de Hockey de Curaçao et joue contre les Anglais. Max travaille dans le tourisme. Avec sa femme Atala (a.3.1) qui est sa cousine, il a quatre filles (dont une est morte à l’âge de 11 ans), et un fils seulement, Henry (1945) qui n’a pas eu d’enfant.
    • c.4.3. Sylvia Elodie dite “Nenecita” (1920-1999) l’aînée des enfants d’Henry et Silvia van der Veen Zeppenfeld et sa jeune sœur Maria Christina, dite “Tina” (c.4.6.), épousent des Suisses. Leurs enfants ont grandi et ont fait leur vie en Suisse.
    • c.4.4. Henry Carel Casper, dit “Coy” épouse d’abord Ginette dont il a deux filles, Carole et Tyna, puis il épouse Martine dont il a un fils Cédric. Tous vivent en Suisse.
    • c.4.5. Albert Rudolf, dit “Tico” (1923-1975), le second fils, étudie la médecine en Suisse et à Utrecht, aux Pays-Bas. Il part ensuite comme médecin généraliste à Curaçao en 1954 où il est un médecin très populaire et très apprécié. Il n’a pas eu d’enfant.
    • c.4.7. Yolanda (1927-1988) est restée célibataire.
    • c.4.8. Mario Casper (1928-2005), sort diplômé de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, et fait toute sa carrière professionnelle à Curaçao, dans la firme Shell. Il épouse Ingrid Helga Viejou et n’a pas d’enfant.

  • c. 5. Oscar Eduardo ; la branche de la landhuis Hel
    Son père avait un faible pour son plus jeune fils, Oscar Eduardo (1884-1946), et il lui offre la landhuis Hel, qui s’appelait précédemment Paradis. Les précédents propriétaire avaient eu une vie si misérable que les gens ont appelé la maison Hel (enfer). Le nom lui est resté et a fini par être le nom officiel. A la mort de leur père en 1912, Oscar et son frère Henry (c.4.) héritent de la landhuis Parera. La vente de la propriété leur permettra de vivre de leurs rentes jusqu’à la fin de leur vie. Oscar épouse Anna Maria Magdalena (“Miekie”) Rojer (1882-1970). Il ont eu une fille, morte en bas âge. Miekie a vendu la landhuis Hel au gouvernement peu avant de mourir.

  • c. 6. Casper Arturo (“Shon Tutu”); la branche de la landhuis Jan Thiel
    A vingt-huit ans, Arturo (1887-1980) achete la landhuis Jan Thiel, construite dans la première moitié du 18e siècle. La plantation comprend une ferme et des terres agricoles, une baie et un lagon où l’on peut récolter du sel. Sur les terres agricoles, on cultive des arbres fruitiers, notamment les oranges laraha, qui sont exportées en France pour la fabrication de liqueur et de parfum. Le cheptel est constitué de moutons et de vaches. A Jan Thiel Bay, Arturo a aménagé une station balnéaire nommée Vista Alegre avec un hôtel et quelques bungalows qu’il loue. Dans les années 1970, la landhuis et la plantation sont vendues au Fonds de pension du gouvernement APNA, mais Arturo pourra y demeurer jusqu’à la fin de sa vie. Les alentours de la baie sont alors aménagés pour le tourisme et c’est actuellement une des destinations touristiques les mieux cotées de l’île. Le lagon est une réserve naturelle. La landhuis a été très bien restaurée pour servir de complexe commercial pour la station balnéaire.
    Arturo épouse Maria Virginia Clementina Daal, dite “Djidji” (1889-1975). En 1972, ils ont célébré le 60e anniversaire de leur mariage. Ils ont eu huit enfants, trente-et-un petits-enfants et plus de vingt arrière petits-enfants.
    • c.6.1. Casper Arturo (1913-1997), l’ainé des fils, épouse Sylvia de Haseth (1912-1995). Casper Arturo est employé de la CPIM (Curaçaosche Petroleum Industrie Maatschappij), une filiale de la Royal Dutch Shell, qui exploite depuis 1918 sur l’île une raffinerie de pétrole venant du lac Maracaïbo (Venezuela).
    • c.6.2. Henry Melchior (1916-2002) a épousé Ira de Haseth (1920-2007). Il était dentiste à Curaçao.
    • c.6.3. Hubert Balthazar (1918-2008), le troisième fils, travaille d’abord pour le gouvernement avant de travailler chez Shell où il est resté pendant plus de vingt-cinq ans. Il épouse Mae Schotborgh (1925-2010).
    • c.6.4. Raul (1920-2013), le quatrième fils, travaille très jeune pour une compagnie pétrolière au Venezuela. Avec son cousin Max Alex (c.4.2), il a installé une entreprise de concassage de pierres à la plantation de Jan Thiel et il exploite un magasin de carrelages « Mosaicos Raul Perret-Gentil ». Il épouse Marie Cadieres.
    • c.6.5. Elodie Isabella dite “Nena” est née en 1922. Elle épouse son cousin Agustin Perret-Gentil, de la branche venezuelienne (c.1.1).
    • c.6.6 Ricardo Roberto, dit “Tata”, né en 1924, épouse Dorothy Schotborgh, dite “Dolly”.
    • c.6.7. Oscar, dit “Tali” est un homme d’affaire au niveau local. Avec un groupe d’amis, il fonde le Yacht Club de Curaçao en 1962. A l’origine, il s’agissait d’un club de pêche, qui est le sport le plus pratiqué dans ce club à ce jour. Tali épouse Vilma Cadieres (1929-1969).
    • c.6.8. Thelma Virginia (1930-2014) épouse Dirk van Vliet (1922-2014)

  • c. 7. Marcelina Helena
    Helena dite “Didan” (1891-1937) épouse son cousin Jan Hendrik Perret Gentil (“John III”) (b.1), le fils de Louis (1.3.5).

  • c. 8. Marcelina Evelina (“Shon”)
    Shon (1893-1989) est née à Curaçao dans la maison familiale “Puerto Rico”. Elle épouse Cecilio Sarmiento (1892-1951), qui a fui le Venezuela. Après la mort du dictateur venezuelien Juan Vincente Gómez en 1935, Cecilio Sarmiento devient consul du Venezuela à Aruba. En 1944 Shon, son mari et ses enfants Margarita Elodie (1924-1995), Casper Cecilio (1926-1989) et Eduardo Arturo (1930), vont s’établir à Caracas, au Venezuela.
    Leur fils Eduardo, ingénieur civil à la retraite, est un vrai PERRET-GENTIL. Il a une connaissance incroyable de l’histoire de sa famille et a aimablement accepté de partager son savoir pour la rédaction de cette histoire familiale.

Curaçao, novembre 2014

Notes

  1. Curaçao est une île située dans la mer des Caraïbes, au large du Venezuela, dans les Antilles Néerlandaises. Elle fait partie d’un petit groupe d’îles appelées « îles Sous-le-vent », qui sont un pays ou territoire autonome au sein du Royaume néerlandais. Les trois îles principales sont Curaçao, Aruba et Bonaire. Population : 150’000 habitants, surface : 444 km2, capitale : Willemstad, langue : le papiamentu
  2. Geweld in de West : Een militaire geschiedenis van de Nederlandse Atlantische wereld van 1600-1800, Brill publishers, 7 November 2013
  3. Curaçao in the age of revolutions, 1795-1800, edited by Wim Klooster and Gert Oostindie, published by KITLV Press, 2011, p. 157
  4. Landhuis est le nom donné aux maisons de maître des plantations. Elles ont été construites entre le 17e et le 19e siècle et donnent sa note caractéristique au paysage culturel de Curaçao. Les plantations de Curaçao sont les seules plantations hollandaises sous un climat tropical sec (contrairement aux plantations d’Afrique du Sud ou d’Indonésie), ce qui signifie qu’elles dû faire face à de grands défis en termes de gestion de l’eau. Une autre caractéristique des plantations de Curaçao, c’est qu’elles n’avait pas pour but d’exporter, mais qu’elles faisaient partie de « l’infrastructure de soutien » du commerce des esclaves. En conséquence, on y pratiquait des cultures mixtes, plutôt qu’une monoculture comme c’était le cas dans les autres plantations des Caraïbes.