Bulletin 18 / Printemps 2002

T. Combe écrivain neuchâtelois

T. Combe, écrivain neuchâtelois (1856-1933), et son ascendance

par Jacqueline et Pierre-Arnold Borel, La Chaux-de-Fonds

T. CombeAdèle Huguenin naît au Locle, en 1856, au 10 de la rue de France, où son père travaille à domicile, comme les horlogers d’autrefois; sa mère aussi, tout en élevant Adèle et sa petite soeur Amélie, passe de nombreuses heures à l’établi. Devenue femme de lettres, sous le pseudonyme de T. Combe, Adèle écrira plus tard une nouvelle intitulée « Chambre d’horlogers », décrivant cette vie consacrée à l’ouvrage bien fait.

Fillette, Adèle emploie son don de conteuse à captiver son entourage par ses récits. Elle raconte à sa soeur la belle histoire de « La maison au balcon bleu » qui n’est autre que leur maison de famille. Comme sa soeur s’en lasse, Adèle transposera son don de conteuse en celui d’écrivain. Ecolière, elle aura la fierté de voir ses rédactions primées (rédactions conservées à la Bibliothèque du Locle). A 16 ans déjà, son brevet d’institutrice en poche, elle professe comme « régente » dans sa ville natale. Elle étudie l’allemand, le latin et le grec. Partie en Angleterre pour y apprendre la langue, toute jeune encore, croyant être mariée, elle s’y retrouve complètement abandonnée par l’homme qu’elle aime. C’est de cette douloureuse expérience que dépendra son avenir d’écrivain. Elle parlera plus tard, en 1928, dans un roman ayant pour titre « Cinq épisode d’une vie » de son chagrin. De Londres, elle se lance avec le courage de vaincre, et participe à un concours littéraire, organisé par l’Institut genevois, et en obtient le premier prix. Elle prend alors le pseudonyme de T. Combe.

Rentrée au Locle, elle publie une de ses meilleures nouvelles « Les bonnes gens du Crozet », en 1879. Puis ses livres se suivent : « Le mari de Jonquille, aventures d’un contrebandier du Doubs », sort en 1888; « Neiges d’Antan » en 1889 et « Chez nous » en 1890. Dans ses écrits, c’est la vie simple des gens de chez nous, leurs mots de patois neuchâtelois, nos coutumes. Dans leur cadre du Val-de-Travers, de la vallée de la Brévine, du Locle et des Brenets, les héros de ses romans vivent la vie de leur coin de terre.

T. Combe vit largement de sa plume. Elle collabore à la « Bibliothèque Universelle », au « Foyer Domestique » et à un autre journal : « La Semaine littéraire ». Ses écrits ne sont pas toujours à valeur égale, mais ont pourtant été largement traduits en allemand et en anglais. Ils sont un témoignage constant de la lutte contre l’alcoolisme, bien nécessaire à son époque. Elle milite aussi avec acharnement pour l’amélioration du sort de la femme. Lucien Descaves, de l’Académie Goncourt, l’admire beaucoup. Il semblerait qu’elle ait correspondu aussi avec Romain Rolland, mais il ne reste aucune preuve qui nous permette de l’affirmer.

Pendant la Grande Guerre, elle édite un journal (au tirage extraordinaire de 33.000 exemplaires) « Le Rameau d’olivier », pour intéresser les enfants romands à la condition des infirmes de guerre. Dès 1922, elle imprime un hebdomadaire tirant à 4000 unités, « Le samedi soir », qui était attendu dans les familles avec grande impatience; parmi ses articles récréatifs, elle donnait des recettes d’hygiène, des remèdes naturels et des conseils aux mères de familles nombreuses et aux ouvrières pour les aider, si possible, à s’élever socialement par elles-mêmes.

T. Combe écrit jusqu’à son dernier souffle, publiant de très nombreuses brochures et une soixantaine de romans. Elle meurt le 25 avril 1933, aux Brenets, dans sa maison « La Capucine »; ses concitoyens, en 1956, année du centenaire de sa naissance, commandent au sculpteur Henri Huguenin-Dumittan une sculpture qu’ils placent sur sa tombe, au cimetière du Locle. Il y a aussi une plaque commémorative à sa maison natale.

Nomenclature des principaux ouvrages littéraires de T. Combe

« Pauvre Marcel », Bridel éditeur, Lausanne.

« Croquis montagnards » chez Bridel, toujours lu actuellement (édité en 1882).

« La fortune de Luc », nouvelle jurassienne (1885, chez Mignot, Lausanne).

« Le mari de Jonquille » (1888), encore apprécié de nos jours.

« Neiges d’antan », ouvrage illustré par Oscar Huguenin et Auguste Bachelin ainsi qu’Huguenin Lassauguette.

« Chez nous », illustré, et l’Etincelle  » (Mignot 1890)

« Une Croix », chez Grassart, Paris, 1891.

« La Maltournée » et « Enfant de commune », à la Libraire académique Perrin (Paris 1912).

« Neuchâtel pittoresque » (vallées et montagnes), illustré, de Philippe Godet et T. Combe (Genève), paru chez S.A. Arts graphiques, a toujours ses admirateurs puisque réédité en 1980.

Dans les « Lectures romandes » : « L’Echarde au Coeur », chez Attinger frères, Neuchâtel.

Ouvrages pour enfants : « Château pointu »; « Histoire de la famille Gigliant »; les trois volumes de « Yeux clos »; « Notre Gad »; et son chef-d’oeuvre en duex volumes, excellent roman, encore lu actuellement : « Tim Boum et Tat Boum et Tim Boum grand garçon ».

A la Bibliothèque de la ville du Locle, nous avons trouvé, grâce à Mademoiselle Elisabeth Blunier et Monsieur Pierre Henri Jeanneret, bibliothécaire, ces quelques notes personnelles de Madame T. Combe, glanées parmi ses archives très importantes.

D’un carnet intime : … Croquis montagnards, mon premier volume composé de 1. « Les bonnes gens du Crozet », « Monsieur vélo » et le « Secret d’Hercule », vol. de 323 pages, paru chez Bridel, éditeur à Lausanne, le 4 xi 1881. Il porte le millésime de 1882, il a été tiré à 2000 exemplaires et m’a été payé frs. 500

… « les deux premières nouvelles avaient été publiées en feuilleton, dans la « Bibliothèque Universelle », en 1879″ (la troisième est inédite).

« … 2. – mon deuxième volume « Fiancés » comprend : « Job le mège », écrit en Ecosse, et « Tante Judith », publiés aussi à la Bibliothèque Universelle, en 1881. Ce vol. de 371 pages a paru chez Bridel, le 6 XII 1882. Il m’a été payé frs.500.-, en un seul versement. »

« Drei Novellen aus dem Jura » (Croquis montagnards), Verlag Nachbar Hamburg. « Der arme Marcel », Verlag Julius Zivistler, WolfenbUttel, et « Le Mari de Jonquille », publiés à Trèves (Trier), (histoire de contrebandier du Doubs).

… « le 8 II 1891, j’ai autorisé la Deutsche Verlagsanstalt, à Stuttgart, à publier, dans sa revue « Aus fermden Zungen » mes trois nouvelles : « Laquelle des trois ? » – « Celui de Jenny » et « Mica », tirées du livre « Chez nous » – Nouvelles jurassiennes, illustré par Auguste Bachelin, Oscar Huguenin et F. Huguenin – Lassauguette, paru en français, en 1890, chez Mianot éditeur à Lausanne.

Le 18 X 1989, j’autorise la traduction en anglais du « Mari de Jonquille » et de « Monique », par Beckerley, à Canterbury, sans condition de prix ».

Sources

Travail de licence en lettres « T. Combe, écrivain » de Mademoiselle Elisabeth Blunier, Université de Lausanne, 1980.

« Lettres de jeunesse de T. Combe », par F. Jung, Archives T. Combe, Bibliothèque de la ville du Locle.

Archives de l’Etat, Neuchâtel.

Généalogie

T. Combe 1856 – 1933

Huguenin-Vuillemin, Adèle,

communière du Locle et de La Brévine, fille de Williams, x le 6 VIII 1856 au Locle, + le 25 IV 1933 aux Brenets, romancière.

Deuxième génération

Huguenin-Vuillemin Williams-Humbert, du Locle et de la Brévine, fils d’Henri-Louis, x le 3 VIII 1830, + le 7 II 1893 au Locle,
Artisan horloger à domicile;

oo le 22 V 1855 au Locle

Humbert-Droz, Adèle, du Locle, fille de Jules-Henri et d’Adèle Brandt, aussi du Locle, x 29 I 1832, + 29 I 1893.

Adèle Brandt, d’une famille neuchâteloise, établie en France, naît le 12 II 1809 à Besançon; + au Locle le 8 X 1882. Elle est fille de Pierre-Frédéric Brandt et de Julie Robert-Tissot, tous deux originaires du Locle.

Jules-Henri Humbert-Droz est fils d’Humbert-Frédéric et de Marie Esther Droz dit Busset, aussi originaires du Locle. Il naît le 5 XII 1806 et meurt le 10 Ix 1858.

Enfants, baptisés au moûtier du Locle :

Adèle, 1856-1922, femme de lettres

Amélie, 1858-1916 + à Jersey City aux U.S.A. comptable. oo Favre Arnold, du Locle, x en 1874. Le couple s’expatrie en Amérique.

Troisième génération

Huguenin-Vuillemin, Henri-Louis, du Locle et de La Brévine, bourgeois incorporé de Valangin. Fils de David, x 23 IX 1789 à La Brévine, + 3 IV 1853 au Locle, horloger pendulier, « Incorporé dans le noble et vertueux corps des bourgeois de Valangin. » Maitre bourgeois, le 31 I 1837 est établi une lettre de bourgeoisie en faveur du sieur Henri-Louis Huguenin. Le 14 mai 1850, la communauté du Locle lui délivre un acte d’origine avec sceau.

En 1818, il habite le quartier du Verger et en 1827 Sur les Monts, au Locle. 

oo 5 XI 1808 à La Sagne, Gessel, Maria Elizabeth, dit Lizette, fille de Geora Jakob et de Maria Elizabeth, née Cortailloud, de Glérésse,

x 15 I 1784 à Berne, baptisée le 13 III à la cathédrale. Enfants, baptisés au moûtier du Locle :

  • Jean-Louis : Agé de 22 ans en 1831, + avant 1892. Il a un fils appelé Alfred Henri.
  • Fritz Henri : Sa fille Marie est institutrice à Leipzig pour enseigner le français.
  • Justin Constant
  • Sophie Fanny : oo Sylvain Perret, de La Sagne.
  • Adolphe Henri : baptisé le 19 II 1814 au temple de la Sagne.
  • William Humbert : né en 1830
  • Adeline : oo Constant Courvoisier, du Locle, sans enfant, + 1892.

Quatrième génération

Huguenin-Vuillemin, David, fils de Baltazard, du Locle et de la Chaux d’Estaillères, bourgeois incorporé au noble et vertueux corps des bourgeois de Valangin,

x 25 XI, baptisé le 17 XII 1755 à La Brévine.

Sa reconnaissance de communier du Locle date du 8 IV 1810.

oo Montandon, Suzanne Henriette, fille de Jaques Louis, du Locle et de La Brévine, bourgeois de Valangin.

Enfants, baptisés au temple de La Brévine :

  • Suzanne Henriette, x 1779
  • Julie, x 1781, + enfant.
  • Julie, x 1784, dentellière, oo 1810 François Alexandre Aymé Matthey, fils de François, de La Brévine
  • David François, x 1786, soldat au bataillon neuchâtelois des Canaris
  • Henri Louis, x 1789, horloger
  • Suzanne Henriette, x 1792
  • Henri Frédérich, x 1796, + enfant
  • Henri Frédérich, x 1798

Cinquième génération

Huguenin-Vuillemin, Baltazard, fils de David, du Locle et de La Chaux d’Estaillères, bourgeois incorporé de Valangin, protestant, baptisé le 23 IV 1730 au temple de La Brévine, paysan, laboureur, 

oo I. le 12 X 1754 à La Brévine Sandoz Marie Elisabeth, fille de David, du Locle et de La Brévine,

oo II. le 19 VI 1779 à La Brévine Matthey Elisabeth, fille de David.

Enfants, baptisés à La Brévine :

  • David, 1755
  • Marie Madelaine, 1758
  • Charles Frédérich, 1759 (il porte le prénom de notre bon roi)
  • Marie Louise, 1762
  • Marianne, 1764
  • Suzanne Henriette, 1766
  • Henry Guillaume, 1768
  • Henry Guillaume, x 1772, oo 1795 à Neuchâtel Suzanne Marie Bille, de Boudevilliers
  • Elie, x 1774, horloger à La Chaux-de-Fonds, oo Suzanne L’Epée

Sixième génération

Huguenin-Vuillemin, David, fils de Baltazard, du Locle et de La Chaux d’Estaillères, incorporé en 1722 dans le noble et vertueux corps des bourgeois de Valangin, paysan aisé, cultive les terres héritées de ses ancêtres, + avant 1754.

oo Dumont Magdelaine, de La Chaux d’Estaillères et du Locle.

Enfants, nés à La Brévine :

Baltazard, x 1730

David. Homme influent, capitaine des milices neuchâteloises. Conseiller de mairie.

Le 16 XI 1777, prête serment aux autorités et au prince.

oo Suzanne Madelaine Calame, du Locle. Leur fils, David-Guillaume, 1765-1841, maire de La Chaux d’Estaillères, est nommé par la cour conseiller d’Etat.

Il a laissé 23 cahiers manuscrits de mémoires, couvrant les années 1830-31, et 12 autres pour la période 1832-34. Justicier à La Brévine dès 1794, lieutenant civil dès 1797, maire dès 1800, conseiller d’Etat et député au corps législatif dès 1831. Fervent royaliste, auteur du livre « Les châteaux neuchâtelois » et de « La Description de la juridiction de La Brévine », ouvrages remarquables, illustrés.

oo 1794 à La Brévine Julie Matthey Doret, fille de Moÿse, du dit lieu.

Septième génération

Huguenin-Vuillemin, Baltazard,

fils de Jehan du Locle et de La Chaux d’Estaillères, bourgeois de Valangin. Laboureur, il reconnaît les biens hérités des ancêtres, le 30 VI 1658, pour pouvoir payer le cens à S.A. dont il est franc-sujet. Possède une maison au village de La Brévine avec 2V2 faux de terre, un maix et héritage au Rosier et Sur le Gey, 3 faux de terre arable Vers chez Humbert. Il doit annuellement à S.A. 4 livres or, 19 deniers et 25 sols de cens. Le 6 VII 1657, il s’oblige à son beau-père pour 341 livres coursables dans le comté

oo Borrel N. fille de Claudy, le juré de Couvet, bourgeois de Neuchâtel.

Enfants :

  • Jehan, mazelier (boucher), oo Marie Sandoz, fille de David, ancêtre de P.A. Borel, auteur de cet article.
  • Marie, oo Abraham Montandon-Clerc
  • David

Pour les différencier des autres Huguenin, on ajoute le prénom de l’Aïeul à leur patronyme.

Huitième génération

Huguenin, Jehan,

fils de Vuillemin, du Locle et de La Chaux d’Estaillères, bourgeois de Valangin, établi dans la baronnie du Vaux Travers, dans le comté de Neufchastel. Laboureur, reconnaît ses biens le 26 VIII 1596 sous le règne de Marie de Bourbon, dame et princesse de Neufchastel (Neuchâtel), duchesse de Longueville, situés à La Combe de la Racine, autrement Sur les Gey. Ses biens appartenaient à la famille Sandoz dès le 5 IX 1566 et ont passé dans la famille Huguenin par mariage. Jehan Huguenin, marié sous le régime matrilocal, s’est établi chez son beau-père.

oo I. Sandoz, Perrenon, fille de Petitjehan, de La Chaux des Taillères et du Locle.

oo II. Montandon Marie, veuve, se remarie avec Claudy Borrel, juré de Couvet, + avant 1636.

Enfants :

  • Baltazard
  • Jehan. Conseiller des Chaux. Le 13 mai 1681, âgé et fort malade, teste. oo I. Marie Sandoz, fille d’Abraham, soeur de David. oo II. Blaisa Huguenin, fille de Jaques. Elle possède avec son frère un morcel de sagnes en indivis. Le seigneur lui octroie un droit de four dans sa maison de La Brévine pour y cuire son Pain. Riche paysan.

Neuvième génération

Huguenin, Vuillemin, fils de Petitjehan, du Locle, bourgeois de Valangin. Le 30 IX 1552, il reconnaît ses biens au Locle. Paysan, + avant 1615.

oo NN…

Enfants :

  • Jehan
  • Abraham

Dixième génération

Huguenin, Petitjehan

fils d’Huguenin, du Locle, bourgeois de Valangin, laboureur.

oo NN … Jehanne

Enfants :

  • Jehan
  • Guillaume, oo Montandon Bastienna, fille de Jaques et de Courvoisier Blaiza
  • Blaise, oo Montandon Jaquette, soeur de Bastienna
  • Vuillemin
  • Pierrelion
  • Richard
  • Huguenin

Onzième génération

Huguenin, Huguenin,

fils d’Othenin, du Locle,

homme franc et libre du seigneur de Valangin, laboureur et bûcheron.

oo NN…

Enfants : 

  • Petitjehan. Il exploite les terres appartenant à son père.
  • Blaise, + avant 1550

Douzième génération

Huguenin, Othenin…

fils de N… descend de Huguenin, franc-bourgeois du Locle.

Agé et caduc, le 28 mai 1507, il prie ses fils de reconnaître leurs biens à sa place.

Le 17 mai 1473, il passe un accord avec le comte de Neuchâtel pour l’exploitation au Locle d’une joux de 7 faux. oo NN…

Enfants :

  • Jacquot
  • Otthenin ou Octhenin ou Othenin
  • Jehan
  • Huguenin