Bulletin 37 / Mai 2009

Assemblée générale de la SNG au Landeron
samedi 31 janvier 2009

par Françoise Favre

C’est dans le Bourg du Landeron, et plus précisément dans la salle de Justice de l’Hôtel de Ville que ce tenait l’assemblée générale de la SNG en ce début d’année 2009. La trentaine de membres présents ont juste trouvé place sur les bancs de cette très belle salle du 15e siècle, avec ses boiseries du 17ème et son poêle à catelles du 18ème, qui formaient un décor tout à fait approprié à l’assemblée d’une société de généalogie!

La partie statutaire, sans point particulier à l’ordre du jour que les points usuels, fut rondement mené par la présidente, Anne-Lise Fischer, dont le rapport d’activité rendait bien compte de la variété et de la richesse des conférences et des visites de notre société en
2008. Nous étions ensuite invités à une visite du musée (ouvert tout spécialement pour nous en cette période hivernale) logé dans les trois étages et les combles de l’Hôtel de Ville. Armes anciennes, souvenirs de la bataille de Morat, outillages divers ayant servi aux travaux de la vignes et de l’agriculture, vieilles gravures retraçant l’histoire du bourg, et surtout une très belle maquette de ce bourg tel qu’il était en 1680 nous ont permis un petit voyage dans le passé. La visite se terminait avec un très beau film présentant les quatre saisons au Landeron aujourd’hui.

Il fallait traverser la place centrale du bourg dans toute sa longueur pour nous rendre à l’Hôtel de Nemours où nous attendaient l’apéritif offert par la société et le repas de midi. Moment important, puisque c’est l’occasion donner aux membres de créer des liens  entre eux, de nouer des contacts et de rencontrer des membres venus de loin parfois.

Dans l’après-midi, nous sommes encore une fois déplacés, vers le château cette fois, où Maurice Perroset nous a conduit dans la « Salle de la question », une salle actuellement réservée aux deux Confréries du Landeron, la Confrérie des saints Fabien et Sébastien et la Confrérie de St Antoine. Autrefois rivales, ces deux sociétés vivent aujourd’hui en bonne harmonie. Sur deux murs de la salle, on peut voir les plaquettes portant les armes des membres de ces Confréries.

Maurice Perroset, président de la Confrérie des saints Fabien et Sébastien, nous présente cette Confrérie, dont seuls les membres de neuf familles, toutes bourgeoises et communière du Landeron, ont le droit de faire partie : les Bellenot, Digier, Frochaux, Gicot, Guenot, Muriset, Perroset, Quellet et Ruedin.

Cette Confrérie, d’obédience catholique, a été fondée en 1471. A l’origine, c’était une compagnie d’arbalétriers dont la mission était la défense du pays. De ce passé lointain, reste la tradition du tir à l’arbalète lors de la fête annuelle, le dimanche qui suit le 20 janvier.

Durant plusieurs siècles, de nombreux confrères se sont enrôlés comme mercenaires et sont partis à Versailles, à Venise, en Russie, etc.

Pour entrer dans la Confrérie, il faut avoir 18 ans, être de sexe mâle et descendre de l’une des neuf familles précédemment citées. Aujourd’hui, signe des temps qui changent et pour compenser la désaffection envers les sociétés, les descendants mâles par les femmes sont aussi acceptés et l’on n’exige plus des membres qu’ils soient catholiques.

Le nouveau membre est un « repris ». Il accroche ses armes au mur, sous la statue de St Sébastien, puis après quelques années, il passe « domestique ». Chaque année, l’assemblée élit pour un an un « Maître » qui sera secondé par l’ancien Maître, mais ce sont là  uniquement des titres honorifiques qui ne sont pas attachés à une fonction.

La Confrérie n’a pas d’activité spéciale sinon de se retrouver comme le fait n’importe quelle société, et la participation à la Fête Dieu avec la bannière et à la fête annuelle en janvier.

La Confrérie possède des archives très anciennes, qui sont conservées dans un vieux coffre datant du 17e siècle, que nous pouvons apercevoir dans une niche ménagée dans l’épaisseur du mur. Maurice Perroset nous présente le « catalogue des morts », un vieux registre commencé au 17e siècle. Année après année, le président y note le nom des membres décédés dans l’année. Lors de chaque assemblée annuelle, durant l’office des morts, il lit la liste des morts des 25 années précédentes. Sont également nommées les  épouses des membres et les personnalité du village décédées dans l’année. Une vieille coutume qui a pour but de maintenir vivant le souvenir de ceux qui ont eu part à l’histoire de la Confrérie.

Depuis 1964, la Confrérie n’a plus ni manteau ni insignes, sauf les maîtres qui portent encore le haut-de-forme lors du cortège de la fête patronale. Depuis quelques années toutefois, les membres portent une écharpe rouge avec l’emblème de la Confrérie lors des cortèges.

Nous restons avec ces images de cortèges, vues ce matin sur le film de présentation du Landeron et l’invitation de Maurice Perroset à venir parler de la généalogie aux confrères lors de leur prochaine assemblée annuelle, le 23 janvier 2010.