Bulletin 39 / Décembre 2009

L'aventure de David-François Clerc
caporal au corps des Gardes Suisses

par André-Hubert le Clerc

Les familles suisses, et donc celles du Val de Travers, ont donné beaucoup de militaires au service de l’étranger. La famille CLERC de Môtiers n’échappe pas à la règle et elle compte notamment parmi ses membres, un caporal qui s’illustra pendant la Révolution française.

Ici sont présentés sa lignée et le personnage.

Sources : recherches faites par André-Hubert le Clerc, Evelyne Gasser-Clerc ; et Pierre-André Clerc pour les premières générations Clerc. Musée Neuchâtelois 1897.

I – Pierre CLERC, mort bien avant 1553. Il aurait en fait vécu essentiellement au XVe siècle. On peut situer sa date de naissance entre 1450 et 1500. Il serait l’ancêtre des CLERC de Môtiers et de Fleurier. Il est connu par les reconnaissances de biens faites par ses enfants ou petits-enfants.

Un Pierre CLERC, de Môtiers, est cité dans les actes de chancellerie le 22 octobre 1483 (vol. a fol. 101-AEN). D’où:

1 – Grand-Jacques mort avant 1544 et qui eut peut-être :

1-1-Guillauma qui épouse Jehan BARRELET.

2 – Guillaume mort entre 1526 et 1545, qui continue.

3 – Claude qui suit en II

4 – Petit-Jacques qui fait reconnaissance de ses biens en 1555, mort entre cette date et 1561, et qui continue.

5 – et 6 – peut-être Jehan, né vers 1490, époux de N. VAUCHER et Pierre, né vers 1492, mort en 1553 et époux de Marie VAUCHER, toutes deux filles de Jacques VAUCHER, auteurs des CLERC de FLEURIER.

 

II – Claude CLERC fait reconnaissance de ses biens à Môtiers en 1555 et 1561. Il épouse Clauda N… , d’où:

1 – Antoine qui suit en III

 

III – Antoine CLERC de SAGNEULA (Sagneula est une terre se trouvant près de Môtiers). Il fait reconnaissance de ses biens à Môtiers en 1561 et épouse 1) N… et 2) Catherine BOVET, fille de Bartholomey BOVET.

D’où: du 1er mariage :

1 – Antoine qui suit en IV

du 1er ou du 2e mariage

2 – Jacques qui continue la branche des CLERC-BORDON de Boveresse.

sans doute du 2e mariage:

3 – Georges mort en 1611, franc-habergeant en 1586, qui continue la branche des CLERC de SAGNEULA.

 

IV – Antoine CLERC de SAGNEULA, mort entre 1628 et 1648. Catherine BOVET est citée comme étant sa belle-mère en 1611 (manuel du Conseil d’Etat vol. 5 fol. 535, 7 juin 1611). Il épouse N… D’où:

1 – Pierre qui suit en V

2 – Jean mort en juillet 1675, propriétaire à Sagneula, qui épouse 1) N… et 2) Marguerite TISSOT, morte fin février 1685, fille de Balthazar TISSOT de Couvet.

Jean est auteur de la branche CLERC de Rolle et des le CLERC dont descend l’auteur de cet article.

Dans cette branche, on peut aussi citer Samuel-Abram le CLERC 1774-1812, Lieutenant au 24e régiment des chasseurs de Napoléon, mort sur la Vistule, et qui reçut la Légion d’Honneur.

3 – Susanne vivante en 1663

4 – peut-être Clauda, vivante en 1650 qui épouse avant cette date Daniel FRANEL.

 

V – Pierre CLERC dit BORDON, mort entre 1668 et le 2 mars 1675. Il épouse Elisabeth MATTHEY, fille d’Abraham MATTHEY. D’où:

1 – François qui suit en VI

2 – Claudy né vers 1630, mort en avril 1694, marchand. Il épouse l) N… et 2) Anne-Marie BOY de la TOUR, fille de Joseph BOY de la TOUR, juré et assesseur du consistoire seigneurial de Vauxtravers (traité de mariage chez le notaire d’YVERNOIS, de Môtiers, le 25 juin 1681). Postérité des deux mariages.

 

VI – François CLERC dit BORDON, né vers 1620, mort en 1695. Il reconnaît ses biens à Môtiers en 1658. Il est grangier, et avait épousé Isabeau GIROUD, vivante en 1693, fille de Georges GIROUD. D’où:

1 – Henry-François qui suit en VII

2 – N. qui épouse Jean CLERC de SAGNEULA, baptisé à Môtiers le 6 janvier 1650, fils de François, et installé à Combremont le Petit (VD) où il est régent d’école dès 1680 et au moins jusqu’en 1718.

3 – peut-être N. qui épouse Abraham PETITPIERRE

4 – Barbely le 25 octobre 1646

5 – Laurence le 10 février 1650

6 – Esabeau le 27 mars 1653

C’est sans doute une de ces trois filles qui épouse Jean CLERC de SAGNEULA.

 

VII – Henry-François CLERC dit BORDON, né avant 1644, mort avant 1695. Il exerce une activité de charpentier en 1672. La succession a lieu le 24 mars 1696, ne laissant à ses 6 enfants que des dettes (notaire Joseph DIVERNOIS D170). Il avait épousé  Elisabeth MATTHEY, fille de David MATTHEY. D’où baptisés à Môtiers:

1 – François le 21 octobre 1666, qui suit en VIII

2 – Jeanne le 6 décembre 1668

3 – Rose le 9 février 1670

4 – Jean-Jacques le 5 avril 1672, mort avant 1722, tailleur de pierre. Il épouse à Môtiers le 15 janvier 1695 Marie CALAME, fille de Jean CALAME du Locle. Ses partages ont lieu le 12 janvier 1725, ne laissant que deux héritiers (notaire BOY de la TOUR). D’où  baptisés à Môtiers :

4-1 Jean Henry le 3 septembre 1699, mort à Môtiers le 10 juin 1771, maréchal ferrant, ancien d’église de Môtiers, doyen des anciens, gouverneur de Môtiers en 1756, 1762, et 1770. Il épouse Isabeau BESANCENET, inhumée à Môtiers le 2 décembre 1772, fille du Capitaine BESANCENET de Boveresse.

4-2 Susanne-Marie née fin octobre 1703, qui épouse à Môtiers le 1er octobre 1726 David GUYE du Petit Bayard, Me horloger.

5 – Abraham CLERC dit BORDON, né le 15 mars 1673, Me charpentier, conseiller de commune, épouse N., d’où postérité jusqu’à nos jours avec Evelyn GASSER-CLERC.

6 – Claudy CLERC dit BORDON, le 10 novembre 1678, charpentier, qui épouse le 2 janvier 1703 Marie-Elisabeth BOY de la TOUR, fille de feu Claudy, dont entre autres un fils Joseph 1708-1779, qui fut garde suisse à l’hôtel de Hollande à Paris. Cette branche a une postérité actuelle avec notamment Francis CLERC à Cormondrèche.

 

VIII – Honorable François CLERC, baptisé à Môtiers le 21 octobre 1666, mort à Môtiers le 10 juin 1750, petit sautier du Val-de-Travers le 13 juin 1701, puis grand sautier le 13 décembre 1712, serait maréchal et aurait eu sa maison de Môtiers inondée le 21 mai 1689 (journal Joseph DIVERNOIS et F. BOY de la TOUR 1704). Il épouse N. D’où baptisés à Môtiers :

1 – Elisabeth le 13 janvier 1695, morte à Môtiers le 19 décembre 1775. Elle épouse à Môtiers le 15 février 1716 Jean-Jacques PERRENOUD de la Sagne.

2 – Henry-François le 27 septembre 1696, mort avant 1771, 1er sergent de Môtiers, conseiller de Môtiers, Grand Sautier. Il épouse Jeanne-Suzanne GUIEZ d’Estoy, née vers 1694, morte à Môtiers le 4 avril 1771, fille de Gabriel GUIEZ d’Aubonne. Postérité.

3 – Jeanne-Marie le 9 octobre 1698, morte à Môtiers le 13 février 1740. Elle épouse à Môtiers le 23 avril 1720 Charles-Louis JEANRENAUD, mort avant 1740.

4 – Barbely le 20 février 1701

5 – Susanne Marie dite Manon le 18 février 1703, morte à Môtiers le 11 octobre 1770

6 – Marie-Madeleine le 24 juillet 1707, épouse à Môtiers le 24 novembre 1736 Abraham METZENER.

7 – David-François le 18 mai 1710, qui suit en IX

8 – Marianne le 13 juin 1713, épouse à Môtiers le 15 novembre 1740 David PERRENOUD, Bourgeois de Valangin.

9 – Marie-Ursule le 6 septembre 1716, morte à Môtiers le 14 février 1740 (à moins qu’il ne s’agisse d’une Clerc de Sagneula)

 

IX – David-François CLERC, baptisé à Môtiers le 18 mai 1710, inhumé à Môtiers le 19 avril 1777, notaire, sergent de justice de Môtiers, grand sautier de Môtiers, épouse Elisabeth BARRELET de Boveresse, inhumée à Môtiers le 9 mars 1791. D’où baptisés à Môtiers :

1 – François-Louis qui suit en X

2 – Marie-Henriette le 16 mars 1732

3 – Susanne-Henriette le 13 octobre 1736, morte à Môtiers le 14 août 1781

4 – Abraham-Henri le 25 novembre 1738, vivant en 1766

5 – Esther le 12 février 1741, morte à Môtiers le 11 avril 1825

6 – Simon-David le 27 décembre 1743, inhumé à Môtiers le 25 octobre 1798, grand sautier du Val de Travers, épouse à Môtiers le 24 février 1770 Marie-Louise CLERC, née vers 1742, morte à Môtiers le 23 avril 1802, fille d’Abraham CLERC de Môtiers, fournier, et de Jeanne JUVET. D’où postérité jusqu’à nos jours.

7 – Marie-Elisabeth le 27 février 1746

 

X – François-Louis CLERC, né vers 1731 ou 1734, mort à Môtiers le 8 août 1814, Sautier de Cortaillod en remplacement de son beau-père en 1758, reçu communier de Môtiers en 1760. Il épouse 1) à Colombier le 18 juin 1757 Suzanne-Marie BRAILLARD, née vers 1722, morte à Môtiers le 1er février 1788, fille de Josué BRAILLARD de Colombier, justicier de Colombier et sans doute 2) à Môtiers, le 9 janvier 1790 Jeanne-Madeleine BARRELET, née vers 1734, morte à Môtiers le 30 septembre 1798, fille de Claudy BARRELET de Boveresse. D’où baptisés à Môtiers du premier mariage:

1 – Susanne Marie baptisée à Colombier le 11 novembre 1758, morte à Môtiers le 12 mai 1835

2 – David-François le 31 mai 1761

3 – David François le 18 décembre 1762, qui suit en XI

4 – Marie-Madeleine le 9 mars 1765, morte à Môtiers le 25 juin 1766

5 – Jeanne-Elisabeth le 29 mars 1766, morte à Môtiers le 6 mai 1766

XI – David-François CLERC, baptisé à Môtiers le 18 décembre 1762, mort à Môtiers le 13 décembre 1851, notaire, petit sautier puis grand sautier du Val de Travers le 29 septembre 1801. Caporal au régiment des Gardes Suisses, il a participé à la défense des Tuileries le 10 août 1792.

«Bel homme, taillé en hercule, fort et robuste comme un chêne, il avait conservé sous l’habit civil l’allure martiale du militaire qui a fait ses preuves» (Lettre du Pasteur PERRIN de Môtiers au musée Neuchâtelois, fin XIXème).

En effet, le 10 août 1792, il fait partie des gardes suisses qui défendent le palais des Tuileries. Avec quatre de ses hommes, il s’empare d’un des canons que les insurgés devaient installer pour viser le grand escalier des Tuileries. Dans ce combat, il est blessé au côté gauche par une pique. Pendant que les insurgés pénètrent dans le palais, David-François et ses hommes, plus ou moins blessés, échappent au massacre en se réfugiant dans une maison de la rue St-Honoré. Heureusement pour eux, il s’agit d’une famille royaliste. Ils sont cachés quelques jours dans les combles où ils sont soignés et nourris. Finalement, David-François récupère des habits civils et regagne Môtiers sans être inquiété. Là, il reçoit une caisse où il a la joie de retrouver son uniforme envoyé par ses sauveurs de la rue St-Honoré. Il conservera cet uniforme qu’il aimera porter notamment le dimanche, uniquement par beau temps pour éviter de l’abimer, et les jours de tirs et d’abbaye. A Môtiers, David-François est considéré comme un héros, ses exploits suscitèrent des vocations militaires dans le village. C’est en 1819 qu’il reçoit la médaille «du 10 août». Enfin David-François fut nommé gardien du Lion de Lucerne en 1821, au moment de son inauguration, fonction qu’il assume jusqu’en 1824, date de son retour au pays.

Il avait épousé à Môtiers le 3 février 1798 Marianne ZIMMERMAN, morte à Môtiers le 29 septembre 1836, fille de François-Ferdinand ZIMMERMAN, de Furney ou Steffisbourg canton de Berne, meunier à Môtiers. D’où sont nés à Môtiers:

1 – Marie-Adélaïde le 28 mai 1798

2 – Henriette-Aspasie le 2 février 1800, qui épouse à Môtiers le 1er novembre 1823 Henri BOVET

3 – Louise-Caroline le1er mars 1802, inhumée à Môtiers le 11 mai 1835 ; elle épouse Alphonse FRANEL de Môtiers, Bourgeois de Neuchâtel

4 – Jeanne-Marianne née le 12 février 1804, morte à Môtiers le 28 mai 1875 ; elle épouse François-Louis LUTHY

5 – François A1exandre le 28 mars 1806, qui suit en XII

6 – Anne-Sophie le 2 février 1808, morte à Môtiers le 19 janvier 1817

7 – Nanette-Elodie le 24 août 1810, morte à Môtiers le 3 mai 1815 de la rougeole.

 

XII – François-Alexandre CLERC, né à Môtiers le 28 mars 1806, mort à Môtiers le 17 septembre 1849. Il épouse Marie-Emilie THIEBAUD, fille de Daniel-François THIEBAUD et de Susanne-Marie THIEBAUD. D’où sont nés à Môtiers:

1 – Sophie-Henriette le 11 juin 1838, morte à Môtiers le 24 août 1838

2 – Marie-Adèle le 29 novembre 1839, morte à Môtiers le 21 mars 1840.