Bulletin 42 / Décembre 2010

Du Languedoc à la Combe-Varin en passant par Friedrichsdorf, la famille Désor

rapporté par Françoise Favre

Causerie donnée par Denis Robert-Charrue, le lundi 8 novembre 2010 au Restaurant de l'Union à Fontainemelon

Malgré la première neige de la saison qui tombe ce soir, les membres de la SNG sont venus nombreux (18 personnes) pour cette séance qui a lieu à Fontainemelon. Plusieurs personnes se sont par ailleurs excusées.

Inutile de présenter l’orateur du jour, notre ancien caissier, qui vient nous conter une histoire de famille et non pas nous présenter une succession de noms et de dates.

L’histoire commence en France, dans la nuit du 24 au 25 août 1572, cette nuit sanglante de la St-Barthélémy où tant de protestants furent massacrés, qui marque le début d’une persécution qui va pousser des milliers de huguenots à fuir vers les pays de refuge que seront l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne et la Suisse.

Elle continue après la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685 dans le Land de Hesse-Hombourg où viennent s’établir une trentaine de familles venues de différentes régions de France : Picardie, Île de France, Provence, Dauphiné, Languedoc. Parmi elles la famille Désor, originaire de Marsillargues en Languedoc. Ces familles vont créer le village de Friedrichsdorf, près de Hombourg.

L’histoire se poursuit en Suisse romande, environ deux siècles plus tard, lorsque Jean-Pierre Edouard Désor, botaniste, et son frère David Frédéric, médecin, après avoir fait des études en France et en Suisse, décident de s’installer à la Combe-Varin près de Neuchâtel. Tous deux sont de la 4e génération née à Friedrichsdorf, et s’il parlent sans doute allemand, ils parlent surtout français, la langue usuelle à Friedrichsdorf jusqu’à la fin du 19e siècle.

Pour les aider à gérer le domaine, ils font venir leur cousin, Jean Isaac Désor et sa fille Charlotte Sophie Mathilde. C’est elle qui donnera une descendance à la famille Désor en épousant Louis François Robert-Charrue… et qui sera l’arrière grand-mère de notre conférencier ! Les deux frères Désor, eux, n’ont pas eu de descendance, de sorte qu’il n’y a pas de porteur du patronyme Désor dans notre canton.