Bulletin 6-7 / Avril 1997

Fritz-Edouard Huguenin-Virchaux

Les ancêtres de Fritz-Edouard Huguenin-Virchaux, dit "Huguenin-Lassauguette"

Résumé de l'exposé de M. Pierre Arnold Borel

La famille Huguenin, originaire du Locle, descend d’Othenin chez Huguenin, un franc-habergeant qui défrichait les Montagnes neuchâteloises au XIVe siècle. Son fils, lui-aussi appelé Othenin, est cité aux Noires Joux de 1502 à 1532. Il eut plusieurs enfants : Jacques, dont nous parlerons par la suite; Vuillemin, laboureur sur le Maix-Dessus à la Chaux de Chevallée et Huguenin, qui sera le père de Petit-Jean, dont le fils Vuillemin est l’ancêtre de la branche des Huguenin-Vuillemin. A cette lignée, appartient Adèle Huguenin-Vuillemin (1856-1933), plus connue sous son pseudonyme d’écrivain, T. Combe, dont la généalogie a été étudiée dans l’Annuaire suisse d’études généalogiques, 1982, pages 170 à 181 .

Jacques reçoit de Lancelot de Neuchâtel des terres sur la seigneurie de Travers, terres que tenait autrefois un certain Jeantot Virchaux (Virchaulx). Sa descendance portera désormais le nom d’Huguenin-Vichaux. Le 19 décembre 1553, il reconnaît entre les mains du seigneur de Travers ses biens gisant à la Chaux de Chevallée. Ses propriétés s’étendent au Sud jusqu’aux Roches des Glottes et au Nord jusqu’à La Brévine. Il y a construit une maison de bois et a acquis de son seigneur le droit d’y faire un four à pain, pour son usage personnel uniquement. Il a quatre fils : Othenin, Abraham, époux de Marie Matthey, Jacques, époux d’Elisabeth Matthey et Blaiset. Selon la reconnaissance de 1603, lesdits frères vivent en indivision sur le domaine paternel. Une maison y avait été reconstruite avec une allée menant au « grand chemin qui conduit aux abreuvoirs ».

La descendance de Blaiset reste au Cachot, dans la demeure ancestrale. Il s’agit de braves agriculteurs dont l’existence ne fut pas marquante. Nous les citerons ici de fils en fils : Blaiset (cité en 1603) eut David (cité en 1665), David eut Jean, Jean eut Josué (baptisé en 1680), Josué eut Abraham (baptisé en 1714), Abraham eut Abraham (baptisé le 11 juillet 1745).

Cet Abraham sera ancien d’église à La Chaux-du-Milieu. Il pratiquera la profession de paysan-horloger. De sa femme, Judith Marie Jeanneret-de-la-Coudre sont issus onze enfants, dont Abraham-Louis. Ce dernier, baptisé à La Chaux-du-Milieu le 26 janvier 1783, obtient en 1836 la confirmation de son statut de bourgeois de Valangin. Il épouse à La Chaux-du-Milieu le 17 novembre 1810 Augustine Vuille, de La Sagne, fille de Philippe Henri.

Leur fils, Edouard, né au Locle le 26 mars 1815, devient horloger. Il sera choisi comme ancien d’église du Moutier du Locle. Il s’est marié à La Chaux-du-Milieu le 22 juin 1839 avec Julie Frédérique Junod, fille de Julien et de Jeanne Galliat. Née le 17 janvier 1818, elle décède à Tarbes (Haute-Pyrénées) le 5 décembre 1885. Neuf enfants leur sont nés: Abraham Louis (né le 13 avril 1861), Julie Alexandrine (née le 17 juin 1859), Jeanne Adèle (née le 18 novembre 1857), William (né le 19 juin 1852), Jacques, monteur en boîtes (né le 25 avril 1850), Edouard (né le 19 septembre 1846), Louise Frédérique (née le 29 mai 1845) Charles (né le 17 février 1844) et Fritz-Edouard, leur aîné, dont voici une brève biographie.

« C’est au Locle, dans une famille d’horlogers, qu’est né Fritz Huguenin-Lassauguette (le 4 octobre 1842). Il eut aimé se vouer à l’art qui, très tôt, l’attira mais, aîné d’une grande famille, on lui apprit à la fin de ses études primaires et secondaires à graver les cuvettes de montres. »

« Après un stage efficace chez un bon artiste genevois, il s’adonne à la peinture et au dessin; il enseigne cette dernière branche au Locle pendant vingt ans. Il parcourt le pays, peint des sites jurassiens, des pâturages avec leurs troupeaux, les rives du Doubs, révélateur d’un beau talent qui toujours s’affermit. En 1892, il est appelé à Vevey pour enseigner le dessin au Collège et à l’École supérieure des jeunes filles. C’est l’époque des belles toiles du Lac Léman, des Alpes, du Valais. Puis, les années s’accumulant, il quitte l’enseignement et ses randonnées. Et [il] peint dans son atelier, évoquant alors les beautés qu’offre le bleu Léman. C’est dans cette merveilleuse nature que la mort vint le cueillir [le 19 novembre 1926] dans sa 84e année, après une vie d’activité étonnante, grâce à laquelle il laisse une oeuvre qui contribue à l’enrichissement de notre patrimoine artistique ». Il a fait éditer deux albums intitulés «Le Canton de Neuchâtel», le premier en 1890, le second en 1896.

Il avait épousé le 11 mai 1869 à Orthez dans les Basses-Pyrénées une fille de l’endroit, Jeanne Joséphine Lassauguette, fille de Daniel Achille, née le 3 mars 1848, morte le 22 mai 1939 à Vevey. Leurs enfants portent les noms de Paul Daniel (né le 18 septembre 1870), allié en 1895 à Elisabeth Matthey; Julie Léa Madeleine, née le 1 avril 1863; Jeanne Louise Marie, née le 26 avril 1875, artiste-peintre à Vevey; Charles, né le 14 juin 1877, époux de Laure Elisa Ward; Fritz Edmond, né le 19 septembre 1880, architecte, marié avec Emma Dupertuis, des Ormonts; Madeleine (1886-1887) et une deuxième Madeleine, née le 13 décembre 1887.

A propos de ce peintre, toute personne intéressée voudra bien consulter 

  • Maurice BOY de la TOUR: « La gravure neuchâteloise », Neuchâtel 1928 (p. 219-220),
  • Max DIACON: « Mélanges, poésies, nouvelles, politique, bibliographie », Neuchâtel 1887 (p. 233),
  • Jacques PETITPIERRE « Patrie suisse » de 1925 (p. 133), 
  • le « Messager boiteux de Neuchâtel » de 1928 (p. 42) et 
  • « L’Almanach du Montagnard » de 1928 (p. 42), texte que nous citons ci-dessus.