Bulletin 6-7 / Avril 1997

Procès-verbal du 16 novembre 1996

par Germain Hausmann

Conférence de Georges Fallet

Sont présents : 12 personnes.
Se sont excusés : 4 personnes.

Commençons par régler un point de procédure : notre président désire quitter sa fonction le 31 décembre prochain. Aussi, il avait prévu de convoquer une assemblée générale en décembre, afin qu’un nouveau comité soit élu. Notre caissier se rebiffe, car il ne pourra pas boucler ses comptes à la fin de cette année, comme cela est de règle. En décembre, son bouclement sera boiteux, puisque, par exemple, les intérêts de notre petit capital, déposé en banque, ne seront pas connus. Malgré tout, après discussion, nous maintenons l’assemblée générale avant Noël.

Notre président nous présente notre conférencier, M. Georges Fallet, homme fort connu dans notre société. Ses recherches aux Archives de l’État l’amènent à certaines occasions de faire des découvertes étonnantes : par exemple, il prend la fiche d’un certain Claude François Bonnet, né le 8 novembre 1810, baptisé au Landeron le 19 décembre 1810, fils de Claude Baptiste et de Marie Thérèse Oninal. Son père, préposé aux douanes impériales de France, est cantonné à Nods alors dans le département du Haut-Rhin, aujourd’hui dans le Jura bernois. Cette famille, catholique, tire son origine de Lure, dans le département de Haute-Saône. Jusque-là rien d’extraordinaire. Il faut attendre 1846 pour connaître la destinée de ce personnage. Le 23 mai 1846, un certain Jeanrenaud, de Môtiers, écrit au Conseil d’État et lui annonce qu’il fait des recherches pour trouver les héritiers dudit Claude François Bonnet, qui est mort vers 1823. Il avait fait fortune sous les Tropiques et s’était même déclaré souverain de Madagascar. C’est du moins ce qu’annonçaient les journaux en 1828. Cette nouvelle avait attisé la convoitise de tous les Bonnet du monde, en particulier les Français. Mais, les Anglais avaient annoncé qu’il s’agissait d’un Bonnet suisse. Grand émoi chez ceux-ci, qui, pour leur malheur, ne comptent aucun Claude François connu dans leurs rangs. Peut-être s’agit-il de ce Bonnet, de Genève, né en 1696, parti aux Indes vers 1725. Il s’y est sans doute marié et l’un des ses fils pourrait avoir accédé à une royauté tropicale. Voilà où en étaient les recherches de Jeanrenaud. Nous ne connaissons pas la réponse du Conseil d’État. Gageons que les héritiers putatifs de ce roi de pacotille purent encore longtemps attendre la fortune de ce vague cousin naturalisé malgache.

M. Fallet commence son exposé dont nous lirons un résumé en annexe. Sa conférence se termine dans une discussion générale, chacun essayant d’aiguiller notre conférencier dans ses recherches, lui donner quelques renseignements en sa possession. Notre cercle devient ce qu’il est trop rarement, un centre d’entraide entre généalogistes, un espace de débats où les expériences de chacun, mises en commun, peuvent donner de nouvelles directions aux recherches des participants.

M. Nusslé nous présente le bulletin à venir, qui, fort heureusement, ne manque pas de matière. On a voulu y honorer notre ancien président, M. Pierre de Rougemont. A son époque, les assemblées de notre société étaient fort différentes. Il s’agissait alors d’un club fermé, avec peu de contact avec l’extérieur. Mme Heidi Renaud, M. Pierre-Arnold Borel l’aidaient beaucoup dans ses activités présidentielles. « Voilà mon état-major qui travaille » ; c’est ainsi qu’il désignait ses aides. En son souvenir, nous publierons un petit article qu’il avait rédigé à propos des trois signataires de l’acte de rattachement de la principauté de Neuchâtel à la Suisse. Il descendait de ces trois personnages. Notre bulletin est envoyé en échange à d’autres sociétés, celle de Savoie, de Franche-Comté, etc., qui de leur côté nous envoient leur propres publications.

En conclusion, M. Junod termine par l’évocation de plusieurs points. Il nous décrit tout d’abord la journée enrichissante que les quatre membres de notre section ont vécue à Bienne, le 19 octobre dernier, où la Société suisse nous avait convié à une réunion consacrée aux registres paroissiaux. En deuxième lieu, il nous présente un résultat intermédiaire du travail de dépouillement des généalogies déposées aux Archives de l’État de Neuchâtel. Plus de 155 familles ont été recensées. Ce fichier informatique a été envoyé aux Archives de l’État, à M. von Moos. Cette tâche devra se poursuivre en suivant une nouvelle méthode. La sortie avec nos amis franc-comtois se termine avec un petit bénéfice. Enfin, M. Junod est en grande discussion avec Herr Doktor Stricker qui désirerait créer un site généalogique unique pour toute la Suisse. Nous sommes plus favorables à des sites régionaux, plus faciles à gérer. En outre, Neuchâtel, Vaud, Valais, Saint-Gall sont déjà sur Internet. Inutile de chambouler tout le paysage « internetique » de la Suisse généalogique.

La séance est levée à 9 heures 45.